Avec en ligne de mire les deux albums fondateurs de Talk Talk (Spirit of Eden et Laughing Stock), These New Puritans abandonnent toute velléité grand public et plonge dans le post-rock le plus élitiste. D'abord facile à admirer, difficile à aimer, Field of Reeds se révèle au fil des écoutes. Plusieurs mois après sa sortie, on a toujours l'impression d'en avoir effleuré la surface.

C'est Interstellar 2, un an plus tard. Très semblable et donc partageant bon nombre des qualités de celui-ci, cette suite donne parfois l'impression de stagner. Bien heureusement, elle nous propulse toujours dans les étoiles et nous fait voyager à vitesse supersonique au pays des songes éveillés.

Le plus accessible des albums étranges de 2013, ou le plus étrange des albums accessibles, à vous de voir. L'artiste d'origine argentine n'en est certes pas à son coup d'essai, mais il n'est jamais ni trop tôt, ni trop tard, pour découvrir son travail aussi familier que totalement autre.

Recueil de chansons pop toutes droit sorties des années 80, Ultramarine est un peu écrasé par deux singles incroyables (New Summer et Pretty Boy). Difficile pour le reste d'être à la hauteur. Pourtant certains morceaux n'en sont pas loin (Fall For You, What We Want, In Fire, Sleepwalk With Me). C'est amplement suffisant pour constituer un des meilleurs albums de l'année.

C'est un succès du crossover. Ici, difficile de coller des étiquettes. Cela commence comme de la folk façon Fleet Foxes, ça bifurque par Bon Iver, et ça finit par ne ressembler qu'à elle-même. Une musique à la fois radieuse et mélancolique, très libre, taillée pour séduire le plus large des publics.

Du R'n'B pour minettes et minets ? Sur le papier, peut-être. Dans les faits, un album ambitieux qui explose les structures classiques pour donner de l'espace aux compositions. 6, 7, 8 minutes, c'est qu'il faut à Justin Timberlake pour nous embarquer. Cela peut sembler trop, mais il y a des tonnes d'idées pour tenir la distance. Sans parler de certains morceaux (Don't Hold The Wall, That Girl, Let The Groove In, Blue Ocean Floor) qui ressuscitent le Michael Jackson de la grande époque.

C'est une étonnante pochette surprise. On navigue sur les océans du post-rock ombrageux un peu électronique, assez classique. On finit par accoster sur les rives de l'épique avec trompettes à la place des guitares et des synthétiseurs. Entre-temps, un imperceptible mouvement a bouleversé nos habitudes et nos attentes.

Lo-fi & cie. Un disque brumeux, minimal, un peu déprimé et un peu guilleret, avec une ambiance attachante. Les mélodies, la guitare, la voix lointaine, tout cela se perd un peu en route et c'est ce qui est le plus agréable.

Vétérans et icônes du rock indépendant, Yo La Tengo ne déçoivent jamais totalement. Cependant on ne les attendait plus à un tel niveau, avec cet album sophistiqué digne de leurs meilleurs ouvrages.

De tous les albums d'expérimentations électroniques de 2013, celui-ci est peut-être le plus varié et le plus intrigant. Chaque nouvelle écoute révèle des pans entiers de morceaux qu'on a l'impression d'entendre pour la première fois. D'une atmosphère à l'autre, Tim Hecker passe de la délicatesse au bruit. Une oeuvre qu'on jurerait inépuisable.