Edwood Vous Parle
Le Radiateur Electrique
Introduction exaspérante de complaisance :
On se dit que c'est facile d'être Edwood, de pouvoir parler tant et plus sans vraiment se soucier des autres, de cultiver une personnalité exaspérante sans se remettre en questions. Edwood est une aberration, une contre-publicité mesquine lancée à la face de la liberté d'expression. Mais non, ce n'est pas si facile d'être Edwood. C'est un irrépressible besoin de s'exprimer qui fait jaillir des pages inutiles et d'un degré de qualité parfaitement aléatoire. Edwood a besoin de parler, mais il ne sait pas forcément quoi dire et il ne sait pas forcément très bien le dire. Excroissance embarrassante et volubile d'un esprit tourmenté qui n'aime pas la publicité et qui ne cherche que discrétion et sagesse, Edwood est le HellSpawn que l'on aimerait bien enfouir six cents pieds sous terre.
Malheureusement à la moindre contrariété, au moindre ennui, au moindre instant de solitude, à la moindre pulsion qui s'égare, Edwood resurgit, pauvre Mister Hyde virtuel, figurant dérisoire de l'infini de l'imagination. Et, c'est bien là tout le drame, forcément, quand Edwood arrive, il est toujours de mauvaise humeur. Edwood se tait quand tout va bien et s'épanche quand ça ne va pas. Et plus que tout, il déteste être lu. Son masochisme atteint des sommets indépassables. Mais finalement, oui, finalement, qui peut se vanter de savoir quelque chose de "réel" sur Edwood ? Ils sont une poignée sur cette Terre, et ils ont ma confiance. Et croyez-moi, la confiance d'une entité paranoïaque à l'extrême, cela ne s'achète qu'au prix de longues années de fidélité. Toute cette introduction pour en arriver à la conclusion que vous pensez tout savoir de moi, et c'est ça le plus drôle. Alors si on passait aux choses marrantes maintenant ?
Développement à caractère drôle :
Nous éprouvons tous une fascination coupable pour les radiateurs électriques. Je le sais, c'est évident. Entre ceux qui les craignent, parce qu'il ne "faut pas les couvrir" (comme il ne faut pas nommer le Candyman cinq fois et qu'il ne faut pas mouiller les Mogwaïs (pas le groupe de rock asthmatique, non, la peluche horripilante qui chante du Céline Dion avec la voix du chanteur de Suede)). Ceux qui les respectent vaguement. Ceux qui mettent leurs pieds dessus en une dérisoire tentative de tuer les mauvaises odeurs comme les USA essaient de dominer le monde par le Napalm et l'Uranium appauvris. Ceux qui font sécher dessus leurs vêtements mouillés, à la grande terreur des phobiques du radiateur électrique. Ceux qui oublient de les éteindre en partant, et c'est pas bien parce que c'est avec notre argent que ces gens-là s'amusent, oui, parce que, en fait, ceux qui oublient d'éteindre les radiateurs, ce sont les mêmes qui y mettent des bouts de plastiques colorés à l'intérieur, juste pour voir s'ils peuvent déclencher l'alarme à incendie pour faire évacuer l'immeuble et ainsi pouvoir piller les appartements voisins pendant que des personnes âgées et des enfants se font piétiner dans les escaliers de secours, en croyant leur dernière heure arrivée, alors, qu'en fait, on est en train de voler leur dentier et leur Pikachu modèle géant, un peu ringard, certes, mais il est tellement craquant avec ses bonnes joues bien rouges.
Le radiateur électrique pourrait changer le monde s'il le voulait. Mais il ne le veut pas, le bougre. Sans doute parce qu'il n'a aucune volonté propre, à part celle, métaphorique et illusoire, que les animistes au chômage lui offrent dans un moment d'errance qui trahit la condition précaire de leur santé mentale et encore ils n'ont pas joué à Eternal Darkness, les pauvres. Donc le radiateur électrique manque d'ambitions dans l'existence. C'est clair, il ne va pas s'en sortir. Il n'aura pas son bac et il va finir en CAP mécanique des fluides avant même d'avoir fini sa seconde générale. Après il va se marier avec une pauvre fille un peu perdue, il va lui faire trois gosses et il va passer ses soirées devant Star Academy en insultant le gouvernement, ce en quoi il a bien raison, mais vu l'orientation paranoïaque des dernières lois, je serais de lui, je parlerais plutôt à voix basse. Car le radiateur électrique va sans doute finir éclaté contre le bitume par une bande de C.R.S. en goguette. Aujourd'hui, on a plus peur des C.R.S. de la gare du Nord que des jeunes de St Denis. Encore un drame de l'évolution des espèces, sans aucun doute.
Le radiateur électrique, comme nous venons de le voir, devrait devenir leader d'un syndicat étudiant. Il n'aime pas Nicolas Sarkozy et il se méfie des petits branleurs bourgeois qui font des études de droit à tendances économiques. Le radiateur électrique serait donc vachement sympathique, s'il n'allait pas se fourvoyer dans un putain de syndicat étudiant ! Enfin, franchement, quel intérêt ? Les idéaux à partager entre faux amis, c'est fini ! On a bien vu, ça ne marche pas, ça ne fait que des génération de vieux cons, au mieux, ou des génération de morts pour des idées, au pire. Enfin, vous allez me dire, que l'on peut inverser. Car on se demande si ce n'est parfois pas mieux d'être mort pour des idées que d'être vivant en ayant tout trahis ou presque. Si vous me donnez le choix, personnellement, je ne choisis ni l'un ni l'autre. Préférant par-dessus tout être vivant, avec mes idées à moi que je partage si je veuxn mais qui n'iront pas me faire faire de la politique. En tout cas, pas comme ça. Comment ça, comment "comme ça" ? Bah, comme le radiateur électrique, quoi !
On a souvent dit que le radiateur électrique était pédophile, ce qui est totalement faux ! Et je m'insurge bien fort contre de telles calomnies !! Certes, parfois, au détour d'un couloir de collège, une jeune fille à l'aube de sa puberté vient effleurer de sa fine jupe les méandres noueux de ses tuyaux, recherchant ainsi un siège improvisé où reposer l'émoi de ses 14 ans. Mais bon, y a rien de bien méchant. Enfin, je veux dire, le radiateur électrique a bien moins à se reprocher que cette vieille vicelarde de table de la cuisine, qui, elle, ne cesse de se rincer l'il au creux de l'intimité des amants avides d'une petite excitation qui ne fait pas de mal, mais bon, quand même, c'est bien plus osé, non ? Donc, le radiateur électrique possède des murs honorables et il a été élevé dans une très bonne famille. J'ai d'ailleurs personnellement bien connu sa sur, dans la fraîcheur de sa jeunesse, et c'était quelqu'un de merveilleux. Et c'est d'ailleurs pourquoi, en cette après-midi du mois de mars, au bord de l'étang où le ciel s'étend, nous avons roulé dans l'herbe douce du printemps naissant.
Conclusion d'une efficacité comique réjouissante :
Il paraît que le radiateur électrique veut me casser la tête parce que j'ai lutiné sa sur à la faveur des poussées hormonales du retour de la belle saison. Oui, mais non, d'abord je n'étais pas vraiment là quand c'est arrivé, du moins, techniquement si, mais en fait, non. J'étais déjà loin, là où les cieux se transforment en Eden, quand l'aube dorée de la passion et du sexe bestial nous font croire que Dieu existe. C'est dire si j'étais absent à moi-même. Il paraît que le radiateur électrique veut ma peau, et d'ailleurs il est déjà là, je le vois, au coin de la pièce, tout échauffé par la rage qui l'habite, prêt à me sauter à la gorge pour que par mon sang soit lavé l'honneur perdu de sa sur, qui est vraiment un canon, je vous le dis, mais vite, parce que là il faut que je file, vous comprenez, enfin, si vous comprenez. A bientôt, j'espère...
Signature tellement amusante qu'on oublie d'en rire :
Edward D. Wood Jr. (même pas mal, hé hé, espèce de résidus de mécanique antique ! rzzzrrrzzzzzz !!! mais euh !!! aieuh !!!!!)