Edwood vous parle de

 

 

La Fin du Monde 2 : Résurrection

 

 

        Alors voilà, ça y est, c'est fini. Enfin, non, en fait, ce n'est pas fini, et si vous voulez mon avis, c'est tant mieux. Car si vous étiez tous morts, il ne resterait plus personne pour me lire, à part moi, et même si je suis très bon public, au bout d'un moment je me serais senti gêné de devoir remplir le livre d'or tout seul. Donc vous êtes toujours là, moi aussi, le monde aussi, les petits oiseaux aussi mais les chasseurs aussi, Luc Besson aussi mais Tim Burton aussi, donc dans l'ensemble comme dirait Machiavel : les quantités de bien et de mal s'équilibrent. Que reste-t-il de l'an 2000, maintenant que nous y sommes ? Pas grand chose, beaucoup de bruit pour rien ou du moins, presque rien (c'est qui ne fait pas lourd par rapport aux sommes folles dépensées pour les fastueux réveillons grotesques que nous avons vu à la TV (enfin pour ceux qui avaient la chance d'avoir de l'électricité à ce moment-là).

        Il n'y a pas eu d'émeutes, ni même le moindre suicide collectif. Tout le monde avait tellement la pétoche que ce fut un néo-Woodstock planétaire. Aimons-nous mes frères (et surtout mes sœurs), avant que le ciel ne nous tombe sur la tête (la Station Mir ? Où ça la Station Mir ?). Et ça pour s'aimer tout le monde s'est aimé (du moins, bien trop platoniquement à mon goût, ces gens n'ont pas compris que dans platonique, il y a plato, plato, oui, comme dans "comme sur un plateau", ce qui n'a rien à voir avec le sujet, quoique...). Car oui, on nous a livré un millénaire sur un plateau, un millénaire tout beau, tout neuf comme une plage de Vendée. Rien ne sera plus comme avant, et oui, fini les 1 et les 9 accouplés brutalement, du moins, jusqu'en 2019, mais d'ici là nous avons le temps de voir venir.

        Mais soyons honnêtes, dans l'ensemble et vu de ma fenêtre, l'an 2000 n'a pas poussé mère-grand dans les orties. Les fanatiques ont repoussé leur entrée au Paradis jusqu'à nouvel ordre, les fêtards sont déprimés (oui, quand même, on s'est déjà plus amusé que ça, avant et sans doute après, enfin quoi !), c'est l'hiver. Tout le monde est donc heureux. E ! R ! E ! Et laissez-moi compter combien 2000 et un, 2000 et deux... mais je m'égare. 2000 et un ça fait un grand film, 2000 et deux ça fait qu'on est un peu plus vieux et que paradoxalement on s'éloigne un peu plus du 31 décembre 2999 (si vous le croisez dites-lui bonjour de ma part, d'ailleurs, et rappelez-lui qu'il me doit toujours 100 balles).

 

        La Fin du Monde, cette salope, a découché. La Fin du Monde, cette garce, m'a fait faux bond. Pas que je ne pouvais pas vivre sans elle, mais dans le style "elle est trop bien, la vache, trop dégaine !", il paraît que c'est un cas. La Fin du Monde n'a même pas laissé d'adresse, trop occupée qu'elle est à me tromper avec une supernova quelconque. Ah ça pour faire péter du Trou Noir, ça y va ! Et ça en redemande ! Mais dès qu'il s'agit de faire un détour par chez moi. Y a plus personne ! Le 31 décembre 1999, c'était le "pas ce soir, j'ai la migraine" universel ! La Fin du Monde m'a baisé, et pas que moi soit dit en passant, mais pas dans le sens qu'on pouvait l'espérer. Mais tout cela est bien trivial et je ne suis pas trivial, ou alors de temps en temps, pas trop souvent, remarquez que je me soigne.

        La Fin du Monde n'a apparemment pas eu lieu. Je me méfie, d'ici à ce que je sois mort et que je ne le sache pas, il faut que je demande à Bruce Willis. Enfin bon bref, la Fin du Monde a raté le coche, telle que je la connais, cette innocente petite chose délurée, elle va se pointer le 6 février 2014, comme ça, à l'improviste, quand on ne l'attend plus. Elle va me trouver en tongues devant la TV (d'ici 2014, peut-être que je me serais mis aux tongues, allez savoir), elle va trouver une autre dans mon lit, et là, de mauvaise foi comme c'est interdit, elle va me faire une scène : "et que tu aurais pu m'attendre ! et que cette supernova c'était qu'un coup de tête ! et que je n'ai toujours aimé que toi ! et que tu es un beau salaud ! etc... (air connu)". Et là, moi je vous le dis comme ça, entre nous, quoi, je lui réponds, quoi, enfin voilà, je lui réponds : "c'est à c't'heure là que tu rentres ? Traînée ! Catin ! Regardez-moi ça ! Voilà la Pomponette qui revient ! La queue entre les jambes (et ce n'est même pas la mienne), une honte ! Alors comme ça on va faire la bringue à l'autre bout de l'Univers pendant que les autres s'ennuient ! Et ça revient donner des leçons, non mais faut pas se gêner ! etc... (air connu)". Et c'est ainsi que je vais finir par réclamer le divorce, la Fin du Monde n'aura pas les chats, mais elle aura les gosses !

       

        Après vérification empirique, les petits zoizeaux chantent bel et bien, même si aujourd'hui, il pleut. Je regarde le ciel gris et j'ai le blues (baby). Je pense à ma Fin du Monde qu'est partie sans jamais avoir été là. Oh baby, je pense à toi, là-bas, si loin de moi, en train de faire exploser des planètes et brûler des étoiles. Oh baby, je pense à toi en train d'annihiler les mondes, étoile filante des étoiles filantes, ma petite Fin du Monde à moi, avec qui j'aimerais tant retourner rouler sur les routes de l'Ouest, là où l'horizon est la seule limite. Mais non, la Fin du Monde n'a pas eu lieu, mais la Guerre de Troie (cette salope, aussi, toutes des salopes, sauf vous, charmantes lectrices), elle, oui, elle a eu lieu, quoi qu'on en dise. Cela me fait penser qu'il faudrait que je vous parle de la belle Hélène (celle de Troie pas celle du feuilleton), cette salope (aussi, toutes des salopes, sauf vous charmantes lectrices). Mais je n'ai pas cœur à cela, je pense à la Fin du Monde qui s'est fait la malle, avec les quatre cavaliers de l'Apocalypse, ah mais quelle salope quand même (toutes des salopes, sauf vous, etc...). La prochaine fois nous parlerons de la webcam (qu'est qu'une salope, crois moi mon vieux, toutes des salopes, sauf vous, etc...).

 

                    Ed Wood  (qui souhaite une bonne année, un bon siècle et un bon millénaire à lui-même. Et accessoirement à toutes les salopes de l'Univers et aussi à mes charmantes lectrices qui n'en sont pas (des salopes), ainsi qu'à tous les salauds du Monde (et donc à vous aussi, lecteurs sympas qui êtes forcément de beaux salauds). Et tant que j'y suis je souhaite une bonne année 2000 aux vaches islandaises sans qui ce site ne serait pas ce qu'il est, ainsi qu'à tous les êtres animés, inanimés, virtuels, immobiles, joyeux, petits, grands, rigolos, ronds, carrés, bleus, verts, mauves, avec des rayures, dont le numéro de carte bancaire commence par 2563 ou par 1203, et ainsi de suite...)

 

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