Edwood Vous Parle de
La période défaite
Non, je ne parlerai pas de Noël, ni du Nouvel An. Après, peut-être, mais pas avant. Cette année, pour les Fêtes, je compte travailler plus pour gagner moins. Histoire de clore en beauté 2007, date historique pour les masochistes. Il est bon, parfois, de s’en prendre plein la gueule. Et surtout de redécouvrir ce que je n’ai cessé de théoriser en ces lieux : la déception.
Tout, ou presque, en 2007 était placé sous le signe de la déception. En particulier le cinéma, où des critiques vampirisés par le marketing (et dont je faisais partie), ont qualifié de « déceptifs » la moitié des films sortis en salles. Ensuite il y a eu de la politique, partout, indissociable des questions médiatiques. Le journaliste était décevant et déçu. Le peuple aussi. Sans parler des candidats, des gagnants, des perdants, des gouvernants, des opposants, des grévistes et des anti-grévistes. Tous furent décevants et déçus. Un véritable festival.
Bref, voilà des souvenirs et des sujets qui créent le rêve. Je pourrais vous avouer que tout ne fut pas gris. Certes, avec l’âge, on est encore plus facilement déçu. La prime jeunesse, pleine d’illusions, possède des capacités de désappointement très vastes et réactives. Jusque au jour où l’on atteint les limites et où l’on se lasse. Mais c’est parce que les exigences augmentent avec l’expérience. On est plus facilement déçu des rapports humains, professionnels et sexuels.
Mais chaque médaille a son revers et avec ladite expérience, on se dévoue d’autant plus pour rendre le monde meilleur. Oui. Si vous voulez nous pouvons relire la phrase précédente ensemble, parce qu’il y en a, au fond de la salle, qui n’y croient pas. Avec ladite expérience, on se dévoue d’autant plus pour rendre le monde meilleur. Après tout, si on fait des erreurs c’est pour en tirer des leçons. A force d’être déçu, on cherche à ne plus l’être. Dites-moi si j’ai déjà dépassé mon quota d’enfonçage de portes ouvertes.
Donc, on y met du sien, en vous demandant discrètement d’y mettre aussi du votre. Ce n’est pas si compliqué de discuter, travailler, coucher ensemble. Les étapes citées ne sont d’ailleurs pas fixes et l’on peut les redistribuer selon les affinités (généralement on commence par la fin, ou du moins le devrait-on). Dans tous les cas, une simple petite dose de bonne volonté change la vie. Fini le tout pour ma gueule, rien pour les autres. Voici la bonne volonté décomplexée. Elle n’appartient à aucun bord politique, elle refuse les idéologies, elle ne connaît ni l’hédonisme, ni l’altruisme. Elle est bonne pour toi, elle est bonne pour moi.
Bonne volonté en période de Fêtes ? Oh misère, nous y revoilà de manière détournée et pour le moins brillante. Merci de m’aider à en reparler, tant les dates célébrées en ce mois de décembre me paraissent floues. Après avoir passé Noël en famille, entre amis, en couple, en familles de couple, j’envisage cette année de passer Noël seul. Les circonstances se prêtant à l’expérience que l’on prétend extrême. Des instants extrêmes (et pas seulement glacés), j’en ai vécu des tripotés. Un de plus, ça complète l’album Panini. Vis ma vie d’expériences extrêmes !
En fait, on improvisera, pour Noël, le Réveillon, et pour tous les autres soirs de 2008. Ce qui expose, à la fois, à d’innombrables (enfin pas plus de 365) désillusions ; mais aussi à toujours éviter la déception. Je vous avais bien dit que c’était simple. De toute façon il y a tellement à faire avant la prochaine révolution qu’il n’y aura aucune place pour la routine.
2008 ? Pour celles et ceux qui suivent, ce sera une grande date pour The Web’s Worst Page.
Edward D. Wood Jr. (« stuck inside of Mobile with the Memphis blues again »)