Edwood Vous Parle de

 

 

La Tentative d'Evasion

 

 

        S'il paraît que Lourdman est un joyeux drille, il n'en est pas forcément de même pour votre serviteur. Après une telle phrase d'introduction, on tremble, on a peur, on se dit : ça va encore être la même chose ! Edwood, sa muse c'est vraiment Britney. C'est toujours la même chose ! Toujours !! (jour jourjour jour jourjour, c'est l'écho). Mais c'est toujours aussi bien ? Non ? Si ? Aussi mauvais ? Non ? Si ? Bon, je vois que personne ne suit, alors on recommence. On oublie tout, on se sent bien, on repars à zéro, vous lisez Edwood Vous Parle pour la première fois, et ça va bien se passer, mais si, mais si.

 

        Bonjours, je me présente, je suis Edwood et je suis là pour vous parler. Je ne sais pas vraiment de quoi, on va trouver ensemble, si vous le voulez bien. Bon, alors, on pourrait parler de l'actualité. Mais bon, c'est pas drôle. On pourrait parler d'un détail à la con de la vie quotidienne (style : les brosses à dents). Mais c'est pas palpitant. On pourrait parler de sexe. Mais ça n'intéresse personne. On pourrait parler de moi. Ah oui, tiens, c'est une bonne idée, ça, non ? Ou alors on parle de vous, regardez comme je suis altruiste. Mais je ne suis pas là pour être altruiste, d'ailleurs je ne suis pas là pour être là. Je suis là parce que je n'ai pas le choix. Enfermé par le piège du web, plutôt que de mettre en pratique toutes les belles paroles que je ne cesse de rabâcher à longueur de pages. Au-secours-laissez-moi-sortir-de-la-forteresse ! Aujourd'hui donc nous allons tenter de nous évader. Attention, accrochez vos ceintures, c'est parti.

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        Non, ce n'est pas encore comme cela que nous allons briser la routine d'Edwood Vous Parle et renouveler le genre. Alors pour la peine je vous ai fait un petit dessin. Et hop :

 

 

Il est bô mon dessin, non ? Mais si il est beau !

Mais c'est toujours pas comme ça qu'on va s'évader.

Alors je vais vous jouer une petite musique.

hum... hum...

 

Do fa fa, do mi mi, ré ré mi sol (bémol), do fa fa, do mi mi, ré ré mi si (bémol)

 

C'est joli, non ? Comment ça, non ? Pourtant j'y ai mis tout mon cœur, toutes mes tripes (beuh...) et tout ce qui va avec (maxi-best-of-beuh !)

Et nous ne parvenons toujours pas à nous évader. Les portes du pénitencier resteront fermées (hey hey hey !)

 

        Alors comme ça je refais du Lourdland avec trois ans de retard ? Alors comme ça je fais mon Drukqs ? Ah bah zut alors, je suis vexé, enfin quoi, ça paraît si facile que cela de faire du Edwood Vous Parle, z'avez qu'à le faire à ma place (certains s'y sont essayés avec un certain brio, n'est-il pas ?). Non mais c'est vrai enfin quoi, j'ai déjà tout fait et tout dit plusieurs fois. Et avec une chanson on fait le tour de la tèèèèèèè èè èè reuh.

 

        Rien en ce monde ne mérite le grand sérieux, disait Platon, repris par Nietzsche (qui ne se prenaient pas du tout au sérieux, tiens, au passage, mais pas du tout, du tout). Ni les petits malheurs, ni les gros malheurs, ni le bien, ni le mal, tout ça m'est bien égal. Et pourtant il y a quelque chose de pourri au royaume de Lourdland. Il ne se passe plus rien, c'est fini, le soleil rouge s'est couché pour ne plus jamais se lever. Les lapins verts ont tous migré vers des terres meilleures. Lourdman s'est fait moine. Les Sucettes Magiques sont en voie de disparition, espèce protégée qu'il nous dise. Maître Gravos dort dans une prison de cristal au fin fond d'une grotte (ou d'une crotte, allez savoir !). Plus personne n'écoute de métal. L'Omniscient Grand Lapin Vert nous a oublié. Nous sommes seuls, les anciens Mythes s'endorment pour ne plus jamais se réveiller. Voici venu le temps de l'Homme (et non pas des rires et des chants).

 

        Mais il est déjà trop tard. On essaie tant bien que mal de s'évader de la routine et ce n'est qu'illusion. Au secours, dirions-nous poliment, sans faire trop de bruit pour ne pas réveiller les voisins qui dorment du sommeil de ceux qui ont trop mangé. La porte de sortie est là, juste devant nous, et pan, au lieu de l'ouvrir, on se la prend dans la gueule. Mais où donc ai-je déjà vu cette phrase ? Il se passe de ces choses. L'évasion a encore échoué. Edwood a fait du Edwood. Il faut recommencer.

 


 

        Hurlez-le, vous en avez marre d'Edwood, tuez-le, brûlez la sorcière ! Et prenez sa place dans la grande Malédiction du net. Le piège se referme déjà sur vous. Si vous me lisez, vous êtes mal barrés, si vous vous mettez à écrire sur le web, vous êtes finis.


 

interlude vous permettant de hurler devant votre écran (vous aurez l'air très fin ainsi, surtout si vous êtes au boulot).

Allez, allez, faites pas les timides : hurlez ! Tapez des mains ! Tapez des pieds ! Ne vous retenez pas ! Ca va vous faire du bien. C'est Edwood qui vous dit de le faire, c'est la meilleure excuse du monde, non ?

ALORS HURLEZ !!! EXPRESSIONNEZ-VOUS !!

encore une fois

C'est mieux non ? Non ? Non...

 


 

Le monde n'existe plus, et on va retenter de s'enfuir. Par là !

 


 

Par où ?

Par là ! ========>   ("insérez ici un paysage bucolique")

 


       

        Mais non, ce n'était pas là qu'il fallait aller. On va remixer le paragraphe précédent et on va voir si on arrive à s'en sortir sans que ce soit trop du James Joyce.

        Marre d'Edwood ? Brûlez le net ! Hurlez la Malédiction ! Le monde se referme déjà sur la sorcière, vous êtes mal finis si vous lisez par là. Le web s'enfuir barrés écrire n'existe plus.

        C'était pas mal au début, mais ça a déconné à la fin. Dommage, je pensais tenir le bon bout. Parce que, comme le dit Borges, on ne fait toujours qu'aligner les mêmes lettres et souvent les mêmes mots dans des ordres plus ou moins aléatoires. Si on fait plein de probabilités on pourra montrer qu'il y avait un pourcentage intéressant de chance que le dernier mot de ce paragraphe soit herméneutique.

 

        Où est donc passé le temps de l'innocence (non, pas en DVD !) ?? Souvenez-vous, au début on se prenait moins la tête en réflexions réflexives. On faisait, on laissait courir les choses et on ne cherchait pas à aller plus loin que cela. On écrivait pour le plaisir d'écrire, sur des sujets bêtes, mais drôles. Et on faisait cela bien, parce que l'on ne se demandait pas comment on le faisait. A partir du moment où l'on se demande comment l'on fait telle chose. A partir du moment où l'on comprend comment marche telle chose. L'innocence est perdue, morte, finie, y en a plus. Le monde est désenchantée. Il faut songer à changer de place dans l'univers. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Surtout que petit à petit, l'innocence s'amenuise. Et bientôt il ne reste plus des masses de sujets innocents. Tout fait sens, tout est clair, trop clair. Tout se comprends, tout pose problème. Car plus on comprend, plus les problèmes sont grands. Pourquoi ne pas agir comme au bon vieux temps ? Quand on faisait les choses naturellement, sans culture ni retenue. Mais c'est trop tard. Non ce n'est pas trop tard. Ce soir nous allons nous évader.

 

        Roulons au cœur de la nuit, entre les arbres de la forêt. Il n'y a plus que nous, entourés par la pénombre effrayante qui nous rappelle nos origines si sauvages, et l'enveloppe métallique délicatement et illusoirement protectrice du véhicule. Entre ciel et terre. Entre passé et futur. Le bruit du moteur ronronne doucement. Il est tard. Et peu nous importe. La discussion est clairsemée, partielle, partiale, vivante. Puis le silence. Et le moteur qui ronronne doucement. Je me sens fatigué, mais je sais que je ne vais pas m'endormir. Ce soir nous nous évadons. Et nous roulons plus loin que la mer et au-delà des montagnes. Oubliant tout. Une dernière fois, une nouvelle fois, une fois de plus, une première fois qui sera toujours une première fois. Ce soir, Edwood s'est évadé.

 

Edward D. Wood Jr. ("if it takes all night la la lalala lala")