The Web's Worst Page a 10 ans
Rétrospective
Rien n'est plus prévisible que les rétrospectives et les bilans. Après tout, si on a suivi le film, on connaît déjà tout ça. D'autant plus si on a tourné ledit film. D'où mon hésitation à faire quelque chose de "spécial" pour les 10 ans de The Web's Worst Page. Pour rester dans l'esprit du site, il aurait fallu laisser courir. S'en apercevoir après. Faire mine de rien. Mais quand même, une décennie, sur le web, c'est énorme. Gigantesque. Ils ne sont pas bien nombreux à avoir tenu aussi longtemps. Donc, quoi ? Plein de trucs et de bidules. Dont une rétrospective. En forme de capsule temporelle. Pour nous rajeunir ou nous faire prendre un gros coup de vieux.
Bien vus ou totalement à côté de la plaque, mes coups de coeur étaient (et restent) pleinement assumés. Donc, oui, il y a du Britney Spears un peu plus bas. L'occasion de se souvenir, avec une grande tendresse. Et en bonus des anecdotes sur The Web's Worst Page.
Cliquez sur les titres, vous allez voir, il y a des surprises.
1998
Le disque de l’année Non seulement l’album de l’année, mais aussi l’acte fondateur de The Web’s Worst Page. Sans les chansons de Jarvis Cocker, le site n’existerait peut-être pas. En tout cas pas sous la forme que l’on connaît. Au cœur de toute chose, encore aujourd’hui. |
Le challenger Neutral Milk Hotel – In The Aeoroplane Over The Sea Tellement sous-estimé à l’époque qu’il ne fut même pas chroniqué sur le site. Depuis il a fait son chemin, jusqu’à être réévalué à une fort honorable première place de mon top des meilleurs disques du monde. |
Chanson de l'année The Spice Girls - Viva Forever Même si le top singles ne commença à être publié que quelques années plus tard, le concept de "chanson de l'année" d'Edwood est aussi ancien que The Web's Worst Page. Ici prime l'efficacité et le coup de coeur, la pop le plus pure, sans question de bon ou de mauvais goût. Car le morceau qui devient l'hymne d'une année est forcément du sucre pour les oreilles. On retrouvera dans cette section presque toutes les égéries musicales de votre serviteur. A commencer par les adieux des Spice Girls, avec l'étrangement déchirant Viva Forever. Les années 90 tiraient leur révérence, l'année suivante Britney arrivait... |
Le film de l’année Il n’y avait pas eu à probablement parler de classement cinéma lors de la première année d’existence de la pire page du web. Ce n’est que bien plus tard qu’un numéro un se détacha en la personne de Kuch Kuch Hota Hai, le Bollywood auprès duquel tous les autres sont mesurés. |
Le challenger Tarantino loupe la première place de très peu. Il l'obtiendra avec son film suivant... 6 ans plus tard... |
Le saviez-vous ? : The Web’s Worst Page devait se nommer The Web’s Worst Webpage (The WWW). L’acronyme aurait été des plus efficaces et peut-être ainsi la postérité aurait été plus indulgente. Mais la facilité est taboue chez Edwood. Ce fut la WWP et c’est ainsi. |
1999
Le disque de l’année The Flaming Lips - The Soft Bulletin Il est facile d’arriver en fin de décennie et de s’affirmer comme le disque définitif de la période. Mais quel autre album à part The Soft Bulletin a ainsi synthétisé son temps tout en ouvrant la voie à ce qui allait suivre ? OK Computer ? Allons, allons, soyons sérieux. Sur OK Computer il n’y a ni The Gash, ni What is the Light, ni Suddenly Everything has Changed. Disque de l’année et des 90’s aussi. |
Le challenger Bonnie 'Prince' Billy - I See a Darkness Encore un écouté trop tard. Tout humble, tout discret, le crève-cœur de Will Oldham. Mais tous les romantiques et tous les gothiques peuvent aller se rhabiller. C'est le disque des crépuscules. |
Chanson de l'année Revenir, 16 ans plus tard, avec un grand single comme celui-ci, ce n'est pas donné à tout le monde. Mais en même temps, s'il y a bien quelqu'un qui n'est pas n'importe qui, c'est Debbie Harry. |
Le(s) film(s) de l’année Grosse égalité entre la première exploitation en salles du plus beau des Miyazaki (Totoro) et le monstrueux l’humanité de Bruno Dumont. Les films français ayant rarement les honneurs du site (quelques années plus tard, Rois et Reine échouerait entre deux classements), un compromis fut trouvé. En résultat une cohabitation pour le moins étonnante. |
Le challenger "Oh, my soul. Let me be in you now. Look out through my eyes. Look out at the things you made. All things shining." |
Le saviez-vous ? The Web’s Worst Page a connu trois hébergeurs différents. Historiquement fondé sur feu Infonie, le site a brièvement survécu chez Wanadoo avant d’obtenir son propre domaine, bien au chaud chez Online.net. Une vague succursale exista chez un pourvoyeur dont le nom m’échappe. |
2000
Le disque de l’année Grandaddy - The Sophtware Slump Le millénaire commence bien, avec des guitares, des bruitages électroniques et de l’émotion qui déborde. C’est Grandaddy qui donne le « la » et nombreux sont ceux qui vont le suivre. Je le qualifiais en son temps de « Ghost in the shell rural », le compliment est toujours valable. |
Le challenger Eels fut le chouchou en dents de scie. Un coup le grand amour, un coup l’oubli. Intimement liée au parcours de The Web’s Worst Page, la musique de M. E va et vient dans mon cœur. A l’époque c’était la passion sans nuage. |
Chanson de l'année Roisin Murphy est probablement la femme de ma vie, mais elle ne le saura probablement jamais. |
Le film de l’année Yi Yi Yi Yi c’est un peu l’œuvre trop parfaite pour être commentée. Des louanges et des éloges vous en avez lu partout. Moi-même je ne savais pas quoi en dire et je lui avais dédié l’une des mes critique les plus médiocres. Yi Yi est une œuvre embarrassante. |
Le challenger C’est une grande et belle histoire. Avec un peu de retard j’avais découvert Incassable. On m’en disait moyennement du bien. Voire franchement du mal. Mais à la sortie de la salle, le dilemme. J’ai adoré. Mais très très fort. Et en même temps je me disais que ce n’est pas possible. Que je m'étais suis laissé abuser par ce réalisateur malin. Je laissais courir, je le revoyais, j’adorais encore plus. Je le revoyais encore... Et chaque fois, c’était encore meilleur. J’avais raison depuis le début. Il fallait crier au chef-d’œuvre. |
Le saviez vous ? Qu’est-ce que Lourdland ? Cette section, devenue mythique (en particulier depuis sa disparition), faisait partie des premières créées sur le site. Parodie des pages personnelles qui florissaient au moment de l’explosion du web, Lourdland était un lieu extrême. Couleurs criardes, liens bordéliques (et souvent cachés), contenu obscur, vulgaire et… lourd. L’univers sonore était composé d’horribles morceaux en midi (heureusement que le format est tombé dans l’oubli depuis). Les private jokes abondaient, l’Omniscient Grand Lapin Vert surgissait au détour d’un labyrinthe de liens. Plus tard, avec l’apparition des blogs, Lourdland connu une vaste parodie de journaux intimes en ligne. C'était plus ou moins drôle, parfois réussi, mais tout disparu un jour, corps et biens. Les anciens s’en souviennent avec émotion, certains conservant le fol espoir de voir Lourdland ressortir de la fosse commune, probablement pour annoncer l’Apocalypse... |
2001
Le disque de l’année Pulp toujours, mais pour la dernière fois. Cette fois, c'était sûr, les années 90 étaient enterrées. Heureusement, Jarvis allait ressurgir régulièrement, en particulier avec un excellent album solo. |
Le challenger Mayhem - A Grand Declaration of War La seule véritable incartade métal de The Web’s Worst Page ne s’était pas effectuée pour n’importe quel album. Grotesque, monstrueux et surtout véritable petit best of, A Grand Declaration of War peut très bien constituer à lui seul le nécessaire et le suffisant du métal. |
Chanson de l’année Kylie Minogue - Can't Get You Out of My Head 2001 c’est l’année du single de la décennie, le Can’t Get You Out of My Head de Kylie Minogue. Rien, ni personne n’arriva à la cheville (pourtant pas bien haute) de la belle australienne. Résurrection inespérée, décolleté incroyable, et surtout la chanson, qui est un chef-d’œuvre. |
Le film de l’année Deux grands chouchous d’Edwood se disputèrent la vedette cette année là. Oshii, tout d’abord, sur les traces de Tarkovski, qui promènait son univers métaphysico électronique dans les sépias du cinéma de l’Est. Hermétique et sublime |
Le(s) challenger(s) En 2001, il était possible de découvrir les deux meilleurs films de Tsui Hark de la décennie (pour l’instant) : Legend of Zu (redéfinition du grand spectacle) et Time and Tide (que l’on peut à juste titre considérer comme le film d’action définitif). Epuisant ? Certainement. Bordélique ? Encore plus, car c’est ainsi que l’on adore Tsui Hark. |
Le saviez-vous ? Cette même année, une page cachée de Lourdland annonce que Edwood est en fait un concept porté par plusieurs personnes différentes (5 ou 6, pas moins). Tout heureux de leur découverte certains en oublièrent les règles de ladite section. En sélectionnant l’ensemble du texte de la page, la fabuleuse révélation en engendrait d’autres… |
2002
Le disque de l’année Frank Black & The Catholics - Black Letter Days Frank Black a longtemps fait partie des intouchables de The Web’s Worst Page. Peu à peu, la qualité respectable mais banale de sa musique, ainsi que son rythme élevé de production, l’ont fait passer poliment à la trappe. Le monumental Black Letter Days, qui confirmait le sursaut de Dog in the Sand, est le dernier grand enthousiasme provoqué par monsieur Charles Thompson. |
Le challenger Le Black Rider himself, qui produisait lui aussi deux disques faux jumeaux cette année là. Alice est son grand album de la période. Parfait en duo avec le plus rugissant Blood Money. |
Chanson(s) de l’année Girls Aloud - Sound of the Underground Toujours pas de top singles en 2002, mais un gros craquage pour des "girls groups" anglais, essentiellement les Sugababes et leurs fantastiques Freak Like Me et Round Round. Ainsi que pour les très inattendues, mais rafraîchissantes, Girls Aloud, qui dominèrent décembre avec Sound of the Underground. 5 ans plus tard, les deux groupes se retrouveraient pour une version très bourrine de Walk This Way… |
Le film de l’année Miyazaki, forcément, avec son œuvre somme. Que raconter de plus que je n’ai pas déjà hurlé à l’époque ? Que la chanson du générique de fin fait pleurer à chaque écoute ? Bien sûr, mais cela je l'avais déjà dit aussi... |
Le challenger Du cinéma d’animation toujours, avec une forme très différente mais, pour ainsi dire, un fond commun. Drôle, bizarre et touchant, Monstres & cie est à part dans le corpus Pixar. |
Le saviez-vous ? En une décennie, The Web’s Worst Page a accueilli un nombre extrêmement réduit d’invité. Si le livre d’or a toujours été actif (ou du moins relativement vivant), poser son pseudonyme dans les pages d’Edwood est un privilège dont les occurrences se comptent réellement sur les doigts de la main. |
2003
Le(s) disque(s) de l’année C’est l’année des ex-æquo, au cinéma et en musique. Pour l’album de 2003, c’est aussi le triomphe de l’émotion avec un hommage totalement subjectif (car peu importait la qualité du disque) à Joe Strummer, sans qui, c’est certain, je ne serais pas aussi fou de musique. A ses côtés, le Sumday de Grandaddy (qui s’offrait ici son second n°1 de la décennie) ne fait pas pâle figure. |
Le challenger The Unicorns - Who Will Cut Our Hair When We're Gone ? Le disque aurait pu se nommer « Vivons heureux avant la mort », en hommage à Desproges. Des fantômes, des squelettes, des crashes aériens… La mort est partout chez les Unicorns, mais toujours pour de rire. La camarde bondit sur les mélodies et devient soudain moins inquiétante. |
Chanson(s) de l’année The White Stripes - 7 Nation Army t.A.T.u. - All The Things She Said Grosse baston au sommet du top singles (qui ne fut finalement pas publié) entre Seven Nation Army des White Stripes (réhabilitation de l’année) et All The Things She Said de T.a.t.u. (engouement irrationnel de 2003), mais finalement le cœur penchait pour le Familiar Feeling de… Moloko.
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Le(s) film(s) de l’année Ex-aequo, aussi, le chapitre final du Seigneur des Anneaux qui réveille mon enthousiasme, légèrement endommagé par les deux premiers chapitres. Au même niveau (et même un peu au-dessus), le Dolls de Takeshi Kitano, qui ennuie la majorité et bouleverse les autres. Plus beau film du touche-à-tout japonais, Dolls est une œuvre cruelle sur l’amour. Réaliste, donc, mais avec les couleurs du rêve. |
Le challenger Doublé gagnant pour Kitano, qui n’a pas retrouvé ce niveau d’excellence depuis. En apportant sa griffe très personnelle à Zatoichi, le réalisateur-acteur donne un bon coup de jeune aux films de samouraïs. Et tout finit en claquettes… |
Le saviez-vous ? Edwood ne répond que rarement à son courrier, mais l’insistance est souvent très efficace. De longues correspondances ont ainsi été entretenues, parfois avec des interruptions se comptant en années. Mais lorsqu'on a été dans les petits papiers d’Edwood, on le demeure toujours. |
The Web’s Worst Page a 5 ans Et des doutes quant à son avenir. A l’époque il semblait envisageable de fermer les portes sans que cela soit particulièrement choquant. Tout le monde disparaissait et l’on passait à un autre âge du web. Edwood en blog alors ? Jamais ! Il me faut de la place et du temps, c’est bien connu. Alors on se souvient de ce moment clef. Qui me permet accessoirement d’évoquer des chouchous du site qui ne sont pas cités ailleurs dans cette rétrospective tels que Alan Moore, The Legend of Zelda, Andréi Tarkovski, Siouxsie and the Banshees, Kate Winslet, KLF, et quelques centaines d’autres… |
2004
Le disque de l’année Comme tout le monde (mais avec un an d'avance), The Web’s Worst Page vote The Arcade Fire. Ah, il est beau leur album, il est grand, exaltant. Il sera probablement élu disque de la décennie 2000 dans quelques mois. Trop parfait, presque, sûrement. A tel point que, rétrospectivement, je lui préfère son dauphin. |
Le challenger The Fiery Furnaces - Blueberry Boat Deuxième et pourtant véritable premier, au point d’être entré depuis dans mon top 10 de tous les temps, Blueberry Boat. Bien plus que Funeral, si je devais désigner un disque pour surplomber la décennie, ce serait celui-ci. The Fiery Furnaces réinvente tout, aussi bien le concept-album que le rock et ne laisse pas grand-chose aux autres. |
Chanson de l’année Elle était la mascotte The Web’s Worst Page depuis quasiment sa création, en 2004 Britney Spears obtenait enfin une reconnaissance artistique inespérée. Numéro un assez indiscutable du top singles, Toxic fut à la fois le sommet de la Bit-Bit et son chant du signe. Elle emporta dans sa chute la très populaire rubrique Edwood VS La Musique… |
Le film de l’année Une très grande année cinématographique qui aboutit à l’un des tops 10 les plus difficiles à réaliser mais aussi à l’un des plus riches de l’histoire du site. Le trio de tête se tenant en une quasi parfaite égalité. Néanmoins, c’est Tarantino et son diptyque Kill Bill qui remporte la première place. Le bonheur éprouvé devant cette fresque à la gloire du divertissement ne s’est jamais amoindri depuis. |
Le challenger Ghost in the Shell - Innocence Parmi les exemples de suite au moins du même niveau que le chef-d’œuvre original, Innocence s’est immédiatement imposé comme une référence. Encore plus épuré que le premier Ghost in the Shell, le film d’Oshii parle du futur avec une justesse unique. Faux-semblants, solitude, violence, et au bout du réseau, l’espoir… Preuve que 2004 fut un cru exceptionnel, le meilleur film des studios Pixar, les Indestructibles, n’arrive qu’à la troisième marche du podium.
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Le saviez-vous ? La section Edwood Vous Parle est née dans Lourdland et est la seule à avoir survécue à sa disparition. Espace libre, n’ayant jamais eu de ligne définie, Edwood Vous Parle est avant tout un grand cri égocentrique et haineux, débordant de vanité et de tendresse. |
2005
Le disque de l’année C’est le plus grand disque de rock de la décennie, avec en son sein la meilleure chanson de son époque (Jumpers). J’écoutais encore The Woods en boucle pas plus tard que la semaine dernière. |
Le challenger La déesse protectrice de la musique pop revenait parmi les humains, exceptionnellement, généreusement. A la fois pour faire oublier son départ raté, mais aussi pour rappeler l’évidence unique de son talent. Double-album d’une émotion pure, d’une sagesse apaisante et d’une beauté qui noue la gorge, Aerial fut le plus doux cadeau de cette décennie. |
Chanson de l’année Amour fou, fusion totale avec le Heartbeat de la divine Annie. Trois ans plus tard c’est toujours l’unique sonnerie que je supporte sur mon téléphone portable (en alternance avec… Jumpers de Sleater-Kinney). |
Le film de l’année Wallace et Gromit - Le Mystère du Lapin-Garou Doublant Rois et Reine pour de sombres histoires de calendrier, c’est l’infinimement plus léger mais pas moins génial long-métrage Wallace & Gromit qui finit sur la plus haute marche du podium. Beware ! Beware the were-rabbit ! |
Le challenger Le meilleur Woody Allen en… combien ? 15 ans ? Sans doute. Epure du style et noirceur renouvelée font de Match Point le choc de l’année. Dans le même classement, juste un peu plus bas, le traumatisme qui ponctua la décennie se nomme The Descent.
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Le saviez-vous ? La page personnelle mène à tout. Avec The Web’s Worst Page, Edwood a connu la gloire, l’oubli, l’amitié, les engueulades et l’amour. Ca l’a aidé à trouver du travail, à se faire insulter, à rencontrer des fans, à s’adonner à la débauche et à se coucher tard. Une perte de temps la page perso ? Bien au contraire ! Tout au contraire… |
Et Tim Burton ? Jamais honoré dans un top de The Web’s Worst durant cette décennie (quoiqu’il manqua de peu la seconde place avec Sleepy Hollow), le petit Tim est pourtant totalement indissociable de ce site. Pourquoi ? Mais mazette ! Quelle question ! Pourquoi « Edwood » ? Pourquoi « The Web’s Worst Page » ? Pourquoi une section « L’Antre de Tim Burton » ? Qui fut d’ailleurs créée en tout premier. Pas vraiment besoin de justification supplémentaire, les écrits parlent d'eux-mêmes. Oui, le site accompagna plutôt les années de déchéance du réalisateur. Mais ! Comme un signe du destin, comme un cadeau d’anniversaire anticipé, Sweeney Todd arriva. S’imposant comme son meilleur film depuis plus d’une décennie. Juste à temps.
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2006
Le disque de l’année Le test est simple, faites écouter Silent Shout à votre entourage : le rejet sera fréquent et parfois immédiat. Pourtant rien n’est plus évident, mélodiquement, que les chansons de cet album. Jusqu’à ce Marble House qui provoqua des comparaisons, justifiées, avec Ace of Base. Oui, mais ! La révolution est dans la forme, extrêmement novatrice. Le grand disque des années 2000, qui redéfinit la musique populaire, c’est bien celui-là. |
Le challenger Mais si, vous savez ! Le disque qui fait peur ! Vraiment peur… |
Chanson de l’année Les Pipettes sont probablement les trois femmes de ma vie, mais elles ne le sauront probablement jamais. |
Le film de l’année En évoquant le passé, Malick nous parle des rêves intemporels des hommes avec grâce et tristesse. Une fin des temps, sans cesse renouvelée. Et simplement un nouveau prétendant au titre de plus beau film du monde. |
Le challenger En évoquant le futur, Cuaron secoue le cinéma et en profite pour prophétiser intelligemment (car c’est possible). Sa vision de l’Angleterre devient la seule adaptation de l’univers de V Pour Vendetta digne de ce nom. |
Le saviez-vous ? Fond noir et lettres blanches. On me l’a souvent reproché, mais The Web’s Worst Page est essentiellement rédigée ainsi. Par confort personnel tout d’abord, car je suis constitué de telle façon que les écrits blancs sur noir me détruisent moins les yeux sur un écran. Ensuite, la science m’a peu à peu donné raison. Il est plus logique, plus naturel et plus sain de lire internet en blanc sur noir. Mais c’est une question d’habitude… |
2007
Le disque de l’année Jens Lekman - Night Falls Over Kortedala Trop parfait, peut-être, Jens Lekman en devient justement imparfait. Sa musique est tellement sublime qu’elle trébuche gentiment. Personne n’est parfait, pas même le créateur de Shirin. Et son oeuvre n'est en que plus attachante. |
Le challenger The Long Blondes - Someone to Drive You Home Le pop-rock dans sa quintessence. Cela sonne un peu comme du Pulp, avec une Jarvis au féminin. Comme si la boucle était bouclée, 10 ans après… |
Chanson de l’année Il faut se rendre à l'évidence : Roisin Murphy n’est pas une chanteuse, c’est une œuvre d’art. |
Le film de l’année Cela tombe bien, le numéro 1 de 2007 incarne le choix subjectif par excellence. Certes, Stardust possède d’évidentes qualités. C’est un grand spectacle soigné, bourré d’humour et écrit par monsieur Neil Gaiman. Mais de là à le placer tout en haut. Pourtant, oui, sans hésitation, Stardust est mon film favori de l’année. Pour le plaisir, rien que pour le plaisir. |
Le(s) challenger(s) La Nuit Nous Appartient ? Ou plutôt Ratatouille ? Ou finalement Zodiac, revu depuis et remonté en flèche ? Le challenger de 2007 n’est pas clairement défini, la concurrence étant trop forte, nous dirons qu’ils sont formidables et qu’ils ont tous gagné… |
Le saviez-vous ? Alors stop ou encore ? Une décennie sur le web, c’est long, très long, exceptionnel. Des concurrents et des confrères sont venus et repartis. Les blogs ont gagné la guerre. The Web’s Worst Page survit malgré tout, sans dépendre ni du temps, ni de l’argent. Arrêter aujourd’hui relèverait peut-être de la sagesse mais pas de la lassitude. Car tant qu’il y a de la vie, même virtuelle, il y a de l’expression. Les lecteurs et les lectrices vont et viennent, de passage, ou fidèles. Et rien que pour cela, pour eux et surtout pour moi, oui, je continue… |