Edwood VS La Musique
Top of the Pops Anglais
Semaine du 17 janvier 2011
Après avoir subi les affres du Top 50 français, je me lance à l'assaut du Top of the Pops britannique. Pas de René la Taupe, mais quelques belles panouilles. Et, logiquement, aussi de bonnes choses. Toujours ça de pris.
Aïe. Ca commence mal. C’est déjà (un peu) moins pire que le top 50 français. Un pauvre ptit gars qui souffre parce qu’il s’est fait larguer. Ohlala. C’est dur. Il en traîne son piano au bout d’une corde. On les animaux de compagnie qu’on peut, voyez-vous. Le clip est ridicule au possible et dessert énormément la chanson qui n’en demandait pas tant. La rythmique est presque correcte, mais la mélodie bien pauvre et la voix assez passe-partout. Le refrain devrait être inoubliable, il est médiocre. Dommage, il y avait quasiment une étincelle avec le boum-boum, là. Mais non. Vrai problème, c’est que ce n’est ni très drôle, ni très détestable. Voilà pourquoi ça commence mal.
La toute puissance de la musique anglaise nous saute à la gorge dès la deuxième place du Top of the Pops. Une raison à cela : l’humour. Jessie J, de son vrai nom Jessica Ellen Cornish, n’est pas la première venue. C’est l’auteur de tubes en série pour Miley Cyrus, Justin Timberlake, Chris Brown, Alicia Keys ou bien encore Christina Aguilera. Tout cela à tout juste 22 ans, je vous en prie. Do It Like a Dude a été composé pour Rihanna mais la petite Jessica a préféré garder le hit pour elle. Bien lui en a pris tant le second degré débordant de la chose sied mieux à une petite anglaise toute blanche imitant les clichés du rap et du métal. C’est d’une brutalité absolue, d’une vulgarité totale, inévitablement grotesque et joyeusement rigolo. Par ailleurs c’est très accrocheur et paradoxalement attachant. On pourra me répondre qu’on dirait presque du Pink. Et je surenchéris en vous rappelant que je ne vous permets pas de me parler sur ce ton là. Bon, on est mal barré si on me balance des trucs chouettes comme ça, heureusement je peux déjà vous annoncer que les vraies horreurs ne vont pas tarder à arriver. Mais le mot de la fin appartient à un commentateur anonyme sur Youtube : « This song sounds like a cat being fucked in the ass by a gorilla! »
Non. Décidément, je n’y arrive pas. Pour moi c’est de la soupe. Et puis les perruques rouges, là, franchement je ne sais pas qui a eu l’idée. Si c’est pour montrer que ses menstruations ne s’arrêtent jamais. Je ne sais pas. J’essaie de comprendre. Comment on peut avoir une « idée » de design aussi foireuse. Et ne pas s’en rendre compte. Persister. En faire un gimmick. Toujours plus regrettable. Quand on regarde le clip, ça détourne complètement l’attention de la musique. Cette coupe. Cette couleur. Elle pourrait chanter Strawberry Fields Forever, qu’on ne s’en rendrait même pas compte. La chanson pourrait être un chef-d’œuvre, ça ne fonctionnerait même pas. Il arrive un moment où l’accident capillaire efface tout ce qui l’entoure. Il ne reste plus que lui, monstrueux et tout puissant, ricanant devant la destruction du monde. Better dead than red, qu’ils disaient…
Hop, on ferme les yeux. On est dans un club à Londres. Comme ça. C’est magique. Alors qu’en écoutant René La Taupe, hop, on est dans le Mega Macumba de Mérignac. Bon, je ne sais plus, moi. On va m’accuser de manquer d’objectivité, mais sérieusement, c’est quand même une autre classe que Mylène Farmer et Inna, non ? En plus ça permet d’avoir des nouvelles de Miss Dynamite, disparue des radars grand public depuis son excellent premier album. Ce n’est ni génial, ni révolutionnaire. C’est juste de la mignonne musique pour guincher. Je sais que vous, les lecteurs et les lectrices, vous détestez quand j’aime bien quelque chose, mais pensez un peu à mes ulcères. Moi je suis bien dans le Top of the Pops, là, pour l’instant. C’est confortable. Ah mais on me fait signe que je ne suis pas ici pour me mettre à l’aise. Que Edwood VS la musique, tout est dans le titre, c’est la guerre, la vraie. Faut du sang, des larmes, des insultes fleuries, des métaphores épiques et des prophéties destructrices. On n’en veut pas de Katy B, le truc « mignon », là. On veut des tripes sur le dancefloor, pas des bisous. Bordel !
Bon, voilà, z’êtes contents ? C’est facile de bourriner la gueule d'un gagnant de X Factor (la Star Academy british, enfin, une parmi d’autres). Là c’est le slow qui tue. Le truc pour les boums. Mais, attention, la grosse différence avec les boums dont je parlais dans le top 50 français, c’est que là ce sont des boums de quand on a 14 ans. Voyez. Pas 4 ans. Ni même 7. Des boums de quand on commence à mettre sa main un peu trop bas sur les hanches des gueuses. Alors la musique on s’en fout un peu, à ce moment-là. Surtout que c’est assez pimpant. Non parce que le final, hi hi hi, c’est presque du Arcade Fire (whoooo hoooo hoooo). Non, ça va, les fans n’en avalez pas votre souris sans fil. Je déconne. C’est du slow épique, prêt à nous mettre la misère lors de la prochaine Eurovision. En même temps, on s’en fout, du moment que la gueuse se serre tout contre nous.
Là, en voilà un vrai de tube d’Eurodance. Cela dégorge du beat comme le poivrot vomit sa bière lorsque la nuit s’avance sur les trottoirs noirs du Paris endormi. C’est un tube, pour le coup, ce n’est pas un mystère. C’est taillé pour pirater les neurones. Problème : la voix de Rihanna, vraiment vilaine. Et la musique aussi, hein, faut pas déconner. Du préhistorique. De l’accompagnement qui n’a pas inventé la roue, ni même l’eau chaude. Et le clip, sorte de cauchemar de Teletubbies sous Xanax. Suivant ce que vous avez mangé au ptit déj’, ça risque de vous faire des effets pas homologués dans les intestins. Attention, donc.
Non, elle n’est pas morte, Adele (désolé). Dans la catégorie des plaisirs coupables que je ne partage pas en public, j’avoue que j’avais bien aimé certaines chansons de son premier album (dont le fameux Hometown Glory). D’où ma tendresse face à cette petite ballade toute gentille. En plus elle n’entre pas dans les canons de la bimbo taillée pour MTV. Ca aide un peu à la bienveillance. Que voulez-vous, quand c’est bien, c’est bien. J’y peux rien.
Mais tout vient à point à qui sait attendre. Les voici enfin. Le groupe que l’on adore détester. Ceux qui ont rendu les années 2000 musicales nettement plus minables qu’elles n’auraient du l’être. Et on n’est pas déçu. Oh punaise, non ! C’est énorme, gigantesque, pharaonique ! Déjà, dans le son comme dans l’image, c’est l’incarnation du bling-bling. On te jette le pognon à ta gueule de miséreux, comme ça, pan ! Prends ça le gueux ! Mais ce pognon, on n’a aucune idée de comment s’en servir. Alors on fait tout, absolument tout ce qu’il ne faut pas faire. Forcément, c’est du nouveau riche, quoi. D’où un amoncèlement d’effets onéreux mais parfaitement hideux et stupides. On pourrait citer tout le clip, avec ses travelings « whoooosh » dans tous les sens, ses ralentis, ses bonshommes en gros pixels, ses dessins mal animés… Je n’invente rien, comme d’habitude. On y voit même une bimbo vomir… des carrés de pixels. Du grand art.
Mais en fait tout cela n’est que peu de choses face à ce qui fait le génie des Black Eyed Peas depuis le début : le recyclage inintelligent. En clair, on reprend un truc moche pour en faire un truc encore plus moche. Là, on explore de nouvelles frontières avec le piratage du Time of My Life de Dirty Dancing. A peine mort Patrick Swayze peut en faire du surf dans sa tombe. Voir Fergie vocaliser de manière habitée sur un refrain pareil donne une certaine idée de la fin des temps. La voir bouger son gros derrière en pixels tout en ayant le hoquet sur « this is true ouh ouh ouh » fait réfléchir sur la notion de ridicule au sein de nos sociétés. Bon, c’est un peu l’équivalent de René La Taupe pour le reste de la planète. Je n’irai pas dire que c’est un peu mieux, car ça ne l’est pas. C’est le même cynisme qui habite les deux produits et celui-ci n’a même pas l’excuse de la bonne blague qui profite de la bêtise des auditeurs.
On me répondra, encore et toujours, que c’est la musique pour faire la fête, pour s’amuser, mince alors, c’est sympa quoi. Mais il n’y a rien de sympa chez les Black Eyed Peas, ni dans la déshumanisation, ni dans l’absence abyssale du moindre talent. Même les mecs des effets spéciaux ne se foulent pas. Tout le monde s’en fout, c’est clair. Tout est torché par des sagouins, du moindre beat jusqu’au millième lifting gore de Fergie. Mais ils s’en tamponnent, que je vous dis ! Ils pourraient faire bramer A la queue leu leu par l’autre mocheté sur des images de Lolcatz qu’ils s’en vendraient encore quelques millions d’exemplaires. Tu peux pas lutter, c’est pas la peine. Te reste plus qu’à gerber des pixels. Voilà. Ta ptite âme écrabouillée, molestée, humiliée par les exactions de ce groupuscule autoproclamé plus grand groupe du monde.
Premier point commun avec le top 50 français. J’en parlais donc il y a peu. Forcément, en enchaînant après les Black Eyed Peas, les similitudes sautent d’autant plus aux yeux et aux oreilles. C’est juste moins friqué et mieux cousu. Comme je disais, on ne va pas trop les blâmer d’essayer de ramasser les miettes laissés par les autres porcs, là.
Whoua ! Un Boys Band ! En 2011 ! C’est fort, ça ! D’où une brochette de tronches de minets qui prennent des airs vachement sérieux et habités. Par contre qu’est-ce qu’ils ont tous avec l’esthétique Lego ? C’est quoi ? C’est le retour de Tron qui leur fait ça ? C’est très disgracieux. Dans tout son ensemble. En particulier la musique, sorte de vieux remix d’East 17. On n’avait pas dit, à l’époque, plus jamais ça ? Les hommes ont la mémoire bien courte…
Ca tombe bien, il était “featuré” dans le morceau précédent. Oui, je sais, ça sent la blague facile. Tinnie Tampax ft Kelly Groland. Tout ça… Tut tut tut. Je ne mange pas de ce pain là, moi. Ici on fait dans l’humour grandiose, la blague de niveau, foulala, universitaire, que dis-je universitaire ! Académique, le niveau de la blague ! Du calembour en costume d’apparat. Tiens. Et bling ! Avec l’épée. Et les breloques. Paye ton calembour immortel ! En même temps, t’écoute ça et tu aimerais bien lui passer un stock de Vania pocket à Tinnie Tempah. C’est la grosse incontinence. Avec le ptit piano qui fait sous lui, les trompettes Casio et tout un tas de pouêt-pouêt pour te faire croire que t’écoute de la musique de jeunes.
En parlant de tampax, revoilà Rihanna. De ce clip, j’en ai déjà parlé lors du Top 50 frenchy. Mais c’est vrai que je ne l’avais pas analysé sous l’angle du débarquement des perfides Anglois. Il y a peut-être là une métaphore vachement subtile sur la condition de la femme. Ne pas oublier que Rihanna fut un temps une dame battue par son petit ami (l’ineffable Chris Brown). Tout ce rouge, tous ces hurlements… Rated R et son imagerie SM hard (avec barbelés et clous) n’ont pas suffi. Rihanna fait toujours dans le sanguinolent. D’un coup ça paraît moins festif et ça fout mal à l’aise son truc… Et si l’arbre rose qui clignote à la fin c’était l’arbre de la connaissance, vous savez, le pêché originel, tout ça ?…
Ah bah tiens, on parlait de Over The Rainbow, il n’y a pas longtemps. Là c’est une scie un peu plus récente, mais c’est une scie quand même. T’as pas la moindre imagination pour faire un tube à peu de frais ? Hop, la bonne vieille guimauve de tata Elton est là pour t’aider. Là, plus anglais, tu meurs. Avec une miniature mignonne choucarde comme là-bas, dis, qui te murmure des trucs mignons choucards en courant dans la campagne de là-bas, avec des moutons bien de là-bas. Pour nous, ça a le charme de l’exotisme. Enfin, chacun son exotisme, attention. Moi ça me fait rêver. Mais pour la majorité des français, ce qui les fait rêver c’est le patapouf hawaïen, là, et son ukulélé. On a les fantasmes qu’on peut, hein, les mecs. Moi au moins je peux aller raconter à tout le monde que cette chanson elle est pour moi, t'as vu.
Après avoir expulsé de la crème fouettée de ses seins, Katy fait à présent carrément jaillir des feux d’artifice de sa poitrine. C’est sa chanson « sérieuse », celle où elle fait la tête et où elle parle aux ptits zenfants qui ont le cancer. Et elle ne peut quand même pas s’empêcher de tout faire revenir à ses nichons. Pas folle la guêpe. Elle dissimule son décolleté habituel et laisse une ado chubby se charger de la tâche le temps de quelques plans. Peu importe, on a bien compris le message, surtout qu'elle le hurle de manière bien douloureuse pour les oreilles. Et l’essentiel est préservé lors d’un final ébouriffant où tout le monde danse la farandole sur une musique de… bah oui, de boum de quand t’avais 4 ans ! Et youpla ! Youpla ! Youplala ! C’est la maxi teuf ! Tout le monde explose ! La cancéreuse, la gironde, les grands, les petits, les noirs, les blancs, hop, paf ! En même temps ça peut donner de mauvaises idées. Les filles n’allez pas vous coller des pétards entre les seins, je dis ça, je dis rien…
Bon, alors c’est officiel, on est en plein dans le revival 80’s jeux vidéo vintage, tout ça. Le look de Tron chez les uns, les pixels chez les autres et ici carrément un gros hommage à Streets of Rage et Ridge Racer. C’est rigolo, quoique très rapidement limité. A l’image de la musique, brutale et basse de plafond.
Bah, love, quoi. C’est carrément la chanson n°6 de mon top 2010. Qu’est-ce que je peux vous dire de plus ? C’est le bonheur, ça. Et cela dépasse l’aspect gag parce que c’est bien chanté et que la musique, aussi classique soit-elle, est très bien écrite et formidablement jouissive. On n’est pas dans la parodie à deux balles. Avant d’être un truc où l’on répète « fuck you », c’est une bonne chanson. C’est drôle, mais c’est de la musique avant tout. Le côté joyeusement transgressif et enfantin, bien revanchard, joue sur plein de degré et s’apprécie comme tel. Et le clip officiel est l'un des plus fantastiques de la période. Du grand art populaire.
Je vous épargne le retour de Bruno Mars et le machin de Martin Solveig dont j’ai déjà causé. La fille d’un scientologue célèbre (quoique plus discret que d’autres) fait de la musique pour cour de récrée. Népotisme à tous les étages, donc. Avec gros clip qui tangue tangue tangue comme un vieux machin de Beyoncé. Yo, les amis, chaque génération a les Kriss Kross qu’elle mérite !
Survivante des Girls Aloud, la petite Cheryl est un truc agréable à regarder qui brame avec un peu la même voix que Sporty Spice. Bon, là le choc culturel est trop fort pour qui ne suit pas avec assiduité les tops britanniques. Cela cartonne parce qu’il y a beaucoup de gens qui ont de l’affection pour Girls Aloud. Sinon c’est aussi vilain que Cheryl est mimi. C’est vous dire si c’est horrible à écouter. A tel point que, mimi ou pas, je ne parviens pas à tenir jusqu’au bout.
Pensant que je ne la reconnaîtrais pas si elle transformait son pseudonyme avec l’ajout d’un truc rigolo issu d’un chat 4chan de 1998, ma Nemesis s’attaque à une nouvelle décennie de règne de la terreur. Et oui, c’est elle, Alecia Beth Moore, plus connue sous le nom de Pink. L’horrible petite chose n’a rien perdu de sa capacité à effrayer et à exaspérer. En 10 ans, rien n’a changé, elle nous parle encore de punk, de rock’n’roll et de freaks comme si elle savait de quoi il s’agissait. Le plan marketing est donc de faire dans le trash bien propre et dans la chanson à message. T’es moche, t’es étranger, t’es con, toi aussi tu as droit de picoler pour oublier. Oui, bon, on n’a pas attendu Pink pour le faire, dans l’absolu. En plus ça se veut drôle. Quitte à reprendre la tagline de Dark Knight, vous savez, un autre projet trash ripoliné par M. Propre. Why so serious ? Qu’elle nous demande, toutes dents blanches dehors. Une bonne idée malgré tout, dans un plan assez monstrueux où l’on pratique la traite des femmes pour abreuver un veau, sous l’égide de Pink en costume de terroriste basque. Je serais vous, je fermerai bien ma porte ce soir, P!nk pourrait bien vous égorger pendant votre sommeil… Ah oui, on fait moins les malins, là, hein…
Bon, on zappe des places dans le bas du classement parce que si vous voulez vous fader le dernier Usher, par exemple, je vous en prie, mais ce sera sans moi. Là on fait une pause pour découvrir une gamine de 18 ans qui a presque la voix de la chanteuse des Crystals. Cela n’a pas très grand intérêt, c’est même trop vieux pour être conseillé par Pedo Bear. Juste le refrain, au moment du « Hurry Hurry Hurry now ! Quick quick quick ! » est assez rigolo. C’est bien peu, mais c’est déjà ça, comme on dit.
Aller, toi le geek, toi la quéquette (pardon, la geekette), tu dois être fan de la série la plus gay depuis Queer as Folk, je parle bien sûr de Glee. Et non pas Glue, ce qui pourrait être compréhensible à l’écoute du tombereau de reprises hideuses formatées pour les classements les plus inoffensifs. Avions-nous vraiment besoin d’une version de Telephone permettant de revoir à la hausse l’originale ? Glee c’est un fantasme d’exécutifs de maison de disques. Imaginez, le truc permet de faire cartonner une deuxième fois n’importe quel tube, du plus ancien au plus récent (parfois à peine quelques semaines après l’original). Du délire, du recyclage encore plus efficace que celui des Black Eyed Peas. Et tout cela dans des arrangements de Télé Réalité avec des voix sans aspérité, propres à fédérer la masse des ados boutonneux et des ignares de passage (oui, d’accord, pléonasme). Du tête de gondole facile pour Wall Mart. Et ça ne loupe pas, les compilations s’enchaînent, presque à chaque épisode, avec gros classement dans le Billboard. Même en Angleterre, tenez. D’abord à la 25e place, mais aussi à la 35e avec une reprise… d’Alicia Keys, ‘tention, y a du niveau. Mais il y a mieux. Essayez par exemple leur « mash-up » entre le Umbrella de Rihanna et… Singin’ in the Rain. Oui, je sais, c’est cruel, mais le monde doit savoir. Grâce à Glee, toute la musique populaire pourrait être facilement ingérée puis régurgitée dans l’uniformisation absolue. Oui, mais non, t’as rien compris, ce sont des freaks ! Comme dans la chanson de Pink ! Un handicapé, un gay, une grosse noire, une asiatique, toute la misère du monde, quoi ! Ils ont des voix fan-tas-ti-ques (les mêmes que le premier candidat de X Factor venu). Et ils chantent ! Du Rihanna ! Le Rocky Horror Picture Show ! Madonna ! Britney ! Elvis ! Le Velvet Underground ! Nine Inch Nails ! Aphex Twin ! Metallica ! The Fiery Furnaces ! Allons-y ! C’est l’heure de la grande braderie… Tout doit disparaître…
Ils sont revenus, ils sont tous là. Même Robbie. Pour le single du grand pardon. Fascinant pouvoir que celui de la nostalgie. Les voir, là, tous les cinq, hyper sérieux, en train de faire de l’aviron sur la Tamise, on est attendri. Faut dire que c’était le boys band matriciel, celui qui est devenu une légende en Angleterre. Une institution. Quelque chose qu’on a du mal à comprendre de ce côté-ci de la Manche. Même Johnny Hallyday n’est pas autant aimé en France. Ce genre. La chanson ? Un truc épique, d’une efficacité folle, qui donne l’impression de te dire des choses essentielles sur l’existence. On s’en fout. C’est Take That. Ils ont 40 ans. Et ils ont encore emballé un album qui est devenu le plus rapidement vendu du siècle naissant en Angleterre. Et carrément le second plus rapidement vendu de toute l’histoire des tops britanniques. Ce genre de choses. Une paille. Ces types vivent dans un monde parallèle, et pour une fois, je vais les laisser en paix. On me dit que si je ne veux pas trop m’étendre sur le cas Take That c’est que je dissimule depuis 1995 le fait que j’avais acheté le single de Back For Good. Oui, hein, bon, comme tout le monde, quoi. Et voilà comment tu emballais les gueuses avec ça. En plus, y a prescription. Alors, bon, hein…
Les deux compères poursuivent leurs expériences en espérant repousser les frontières du rap grand public. Ce coup-là c’est moins réussi que sur My Beautiful Dark Twisted Fantasy vu que c’est un peu trop grandiose pour son propre bien. Trop de chœurs d’opéra, voyez-vous. La mégalomanie a des limites, même si on veut bien croire que Kanye et Jay-Z n’en sont pas du tout conscients.
Nicole Schtrazenberg hurle. Beaucoup. Aïe. Ouille. Dans un remake tout fauché du Toxic de Britney. Avec de gros placements produits et en une longue publicité sur les dangers de la chirurgie esthétique. C’est très important, comme œuvre, vous voyez. Et aussi sexy qu’un arrachage d’ongles avec une fourchette en plastique (et encore). C’est hyper agressif et super vilain. Mais que fait Batman quand on a vraiment besoin de lui ?
Vous n’aviez pas encore vomi votre Nutella ? Et bien c’est chose faite peu avant la fin du classement. Ouf, on a failli être déçu. Eminem dans un champ, Rihanna dans les flammes et surtout un Hobbit et Megan Fox qui se léchouillent et se bastonnent. Le bon goût ne s’en relèvera pas. On se demande comment, à un moment donné, il y a longtemps, bien longtemps, Eminem a pu sortir des trucs corrects, et même plutôt sympas. C’était dans un autre monde, probablement. Là c’est juste mesquin comme musique, comme mise en images. Un truc moche pour faire moche. Et depuis quand ce crétin de Charlie de Lost est-il devenu une icône sexy ? Ah oui, depuis que ce truc hideux, mais vraiment hi-deux, qu’est Megan Fox est considérée comme l’une des filles les plus belles de la planète. Tête de couleuvre, là. J’avoue que je peux comprendre beaucoup de choses, vous savez. Même le succès des Black Eyed Peas, je vois d’où ça vient. Mais là. Ca dépasse tellement l’entendement que j’en reste coi. C’est n’importe quoi.
"Tiens ! Et ça c'est pour Transformers 2, grognasse !"
Quitte à boire le calice, autant que ce soit jusqu’à la lie (ouhlala). D’un côté le grand black des Black Eyed Peas, de l’autre la nouvelle sensation féminine du rap US, celle qui volait la vedette à tout le monde sur le Monster de Kanye West. Résultat : un pétard tout mouillé où l’on reconnaît juste le bling-bling beurk des autres crétins déjà cités. Et là ce n’est pas Dirty Dancing qui y passe, mais carrément Buggles avec un pillage en règle de Video Killed The Radio Star (tant qu’à faire, hein). C’est mou du genou, parfaitement inutile. Et la vidéo ne profite même pas du physique odieusement bombesque de Nicki Minaj. On préfère miser sur une esthétique japonisante d'une ringardise stratosphérique. A ce niveau là ce n’est ni du gâchis, ni du crime, c’est juste du je-m’en-foutisme. On pourrait compenser en parlant du formidable clip de Monster, justement, mais il n’est pas encore dans les charts. Dommage, ça nous aurait fait du bien. Je vous le mets quand même en lien, ça nettoiera toutes les bouses précédentes. Quel chouette type, je suis.
Le top albums ne vaut pas beaucoup mieux. On y apprend que Rihanna est numéro 1 et que Lady Gaga y est présente depuis 105 semaines.
Bon.
Résultat des opérations, après m’être envoyé les 3/4 du Top of the Pops, j’ai Do It Like a Dude en boucle dans la tête. Ah c’est malin. Bravo. J’espère que vous êtes contents. Parce que moi je le suis.
Victoire par K.O.
La prochaine fois nous traverserons l’Atlantique pour voir comment se porte le top US. Normalement, pour votre plus grand bonheur, cela devrait coïncider avec le grand retour de Britney. On dirait presque que c’est fait exprès.
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