Edwood VS MTV 4
The Nightmare Reborns With A New Start
L'été est la meilleure saison pour glandouiller devant MTV. Dont acte, avec une actualité aussi chargée que peu imaginative. En gros, c'est toujours la même chose. Avec les coups de coeur surprises et les équarrissages faciles, les constats routiniers et les voyages dans la quatrième dimension. Pour moi c'est facile à faire, pour vous c'est facile à lire. Tout le monde est content, la vie est belle, etc...
C'est un long chemin qui mène à la sagesse
"All bound for Mu Mu Land !!"
- Melanie C : I Turn To You
Bon, on commence avec un petit jeu. Si je vous dis : c'est un clip filmé souvent en accéléré, qui commence avec du ciel bleu et des nuages, qui se sert fréquemment du zoom agressif, qui s'achève dans un Macumba, on y voit une fausse blonde qui se trémousse, la musique en fond est un morceau de dance méchamment ringard qui se croit très malin et qui est surtout très con, vous me dites ? Ray Of Light de Madonna, bien sûr ! Et bien non ! C'est le plus beau plagiat de l'an 2000 (à égalité avec l'auto-plagiat permanent de Bit-Bit). Bon, bah c'est très très très mauvais. Encore plus que l'original, c'est dire si c'est nul ! Mel C mérite des baffes, c'en devient urgent.
- Alice Deejay : Will I Ever
On continue dans l'Eurodance avec ce machin de producteurs dont je disais un bien certain dans l'édition précédente. Il faut le dire, Back In My Life c'était une bonne mélodie armée d'un beau clip et ça faisait plaisir. Will I Ever, par contre, ça craint quand même un peu. Filmée d'un peu trop près, la fausse chanteuse Judy expose un certain manque de sex appeal, à peine compensé par un second degré assez marqué (quoique sans doute involontaire). La photographie est moins dégueu qu'on aurait pu le croire de prime abord, et la reconstitution d'orgie totalement grotesque possède un charme pervers franchement décalé. La "chanson" a un joli petit refrain naze mais il y a trop de synthés "pip-pip" pour que l'on puisse adhérer sans retenue. Et dire que pendant ce temps là, le Aqua se prend une taule.
- The Corrs : Breathless
Au top des groupes les plus ridicules, les Corrs ont, depuis leur apparition, conquis une place de choix. Disons qu'ils sont à l'Irlande ce que Manau fut à la Bretagne. Ca veut donc tout dire. Le top moumoute revenant d'office à la batteuse, aussi convaincante que Steven Seagal en Ghandi, et encore...
- Toni Braxton : He Wasn't Man Enough
Encore une qui n'a rien compris au film. Partie sur les chapeaux de roues avec un tube pop sublime (Breath Again), laminée par des floppées de ballades Mariah Carey/Whitney Houston, Toni Braxton se prend pour TLC (c'est à la mode) et nous refile un truc tout vide, qui sous exploite aussi bien sa voix que son physique. Pas l'ombre d'une mélodie, d'un groove et bien sûr, pas même le fantôme d'une idée pertinente. Foulala, le néant de tout, ça fait peur...
- Aaliyah : Try Again
Un cas d'école. C'est la chanson thème d'un film. Ce film c'est Romeo Must Die, une production Joel Silver. Donc c'est un film d'action qui pète et dont les premières images rappellent à mort l'Arme Fatale premier du nom. C'est une adaptation destroy-débile de Romeo et Juliette (sans doute meilleure que celle avec DiCaprio, pas dur...). Dans le rôle de Juliette, la toute jeune et superbe Aaliyah, ex-teen star. Dans le rôle de Romeo, notre quadra HK favori, l'irremplaçable Jet Li. Bon, ça paraît assez dingo comme concept (une guerre entre les blacks et les asiatiques en prime). Et ça l'est. Les points positifs ? Ca à l'air très drôle et très bourrin. Il y a Jet Li, donc, quelque part, ça sera regardable, c'est le plus grand acteur de cinéma d'action de la planète, quand même. Et il y a la chanson, Try Again, tout simplement excellente. Toute en retenue et en sonorités minimalistes et torturées. Aaliyah (je vous ai dit qu'elle était sublime ? Ah oui...) ne chante pas, elle murmure, elle sussure, c'est délicieux et carrément mon choix comme meilleur single à la mode de la période. Et hop ! (comme dirait Jet en marchant au plafond sans trucages).
- Kylie Minogue : Spinning Around
Un autre cas d'école. Dans le contre-exemple cette fois. Dans le précédent opus de Moi Contre MTV, je chantais les louanges d'une Kylie capable du meilleur (de Better The Devil You Know à Confide In Me en passant par Some Kind Of Bliss) comme du pire (ses rengaines disco-pop sciantes (pour rester poli)). Elle revient après le bide logique et totalement immérité de son meilleur album (Impossible Princess). Et elle fait quoi ? De la rengaine disco-pop chiante ! C'est ignoble et assez grotesque. Kylie et son mètre 45 se balade en costume Flash Gordon dans une discothèque ringarde. Ca craint sévère, c'est moi qui vous le dit. A la limite si on coupe le son, on trouvera un plaisir certain, mais franchement, mieux vaut se passer le clip de Where The Wild Roses Grow, c'est carrément autre chose et nettement plus excitant. LA déception du mois.
MTV Week End Top 100
"Is this the real life ? Is this just fantasy ?"
On fait un break avec quelques clips pris au hasard dans le top 100 des meilleurs vidéos du siècle (rien que ça).
- Madonna : Vogue
L'apogée de l'esthétique des années 80. C'est maniéré, impeccable, d'une étrange beauté plastique magnifiée par un n&b incroyable. La chanson est très réussie, par ailleurs. Et Madonna blonde n'a jamais été aussi "sympathique" (sauf pour True Blue). Mythique et plutôt résistant face au lourd poids des ans.
- Nirvana : Smells Like Teen Spirit
Le clip est d'une laideur sans nom, mais c'est tout dans le symbolique. Les années 90 allaient être crados. Ca n'a pas loupé. Tout en marron et en noir, avec de violents éclairages blanchâtres. On dirait Seven, avec 5 ans d'avance. Et c'est bien là le coup de génie. Un clip brut de décoffrage, à l'image de la chanson, qui n'a rien perdu de sa puissance et dans le genre, y a pas à dire, on n'a vraiment pas fait mieux depuis. Ca pourrait être sorti il y a deux semaines que ça ferait toujours un tube mondial et révolutionnaire. Le rock le plus dur, le plus pur, pour le grand public. Bah oui, y en a qu'un par décennie. Et finalement c'est tant mieux.
- Sinead O'Connor : Nothing Compares 2 U
Miss O'Connor, passionante freak de la musique pop des années 90, n'a finalement donné qu'un seul tube en pâture à MTV. Mais quel tube ! Un monument, un cap, une péninsule ! Jamais on aura autant aimé Prince... Le clip, aussi intense et minimaliste que la chanson, est un exemple parfait d'adéquation entre musique et image. Littéralement habité par une chanteuse mystique, cet îlot de sincérité bouleversante est ce que MTV peut passer de meilleur. Chose formidable, le clip, bardé de prix en son temps, est très souvent rediffusé. Vous avez enfin une bonne raison pour glander devant votre TV. Vous attendez le passage de Sinead et de sa larme légendaire. Très impressionant.
- A-Ha : Take On Me
Il paraît qu'ils sont revenus il y a peu. C'est rien de dire combien on s'en fout. A-Ha est le groupe d'une seule chanson et surtout d'un seul clip. Car il faut bien l'avouer, à part le refrain, vraiment excellent, Take On Me ne vaut pas tripette. Par contre le clip est toujours une merveille. Un mélange original et très efficace entre réalité terriblement 80's et Comic fluidement animé. Impeccable.
- Beastie Boys : Sabotage
Et encore un chef-d'oeuvre ! Décidément, quand MTV veut, elle peut. Donc là nous sommes en pleine parodie de sitcom policier à la con, façon Miami Vice. Dopé par la chanson excellente, les images se sentent pousser des ailes. C'est aussi drôle que crédible (à part les moumouttes et les moustaches, volontairement "too much"). Bah, c'est parfait, quoi.
- Frankie Goes To Hollywood : Two Tribes
Des bruits de couloirs font état d'un retour de la machine à tubes de Mr. Horn pour une ressortie grandiloquente de l'immense Power Of Love. Je crains le pire. En attendant, MTV nous refile un des clips les plus rares de ce boys band trash peu imité et forcément jamais égalé. Bon, ça n'a plus lieu d'avoir une actualité aujourd'hui (quoique...), mais cette vision, très fortement influencée par les Monty Python, de la Guerre Froide reste assez poilante. La chanson est une folie épique de techno-pop pyrotechnique, on n'en fait plus des comme ça (quoique, finalement, c'est Britney Spears la plus proche descendante, comme quoi...).
- Radiohead : Paranoid Android
L'on a été impressionné à l'époque et force est de constater que tout cela vieilli comme du bon vieux prog rock des familles. C'est un peu lourdaud (sauf sur les états de grâce comme Street Spirits ou Exit Music) mais sympathique. Le clip est excellent, il va sans dire et d'ailleurs je n'ai rien à en dire, c'est vraiment du top. Pour revenir à la chanson, son aspect Queen VS Nirvana est tout à fait convaincant, voilà, voilà... Il y a un nouvel album qui va sortir, nul doute que comme d'habitude, il sera très sympathique et tout à fait écoutable, voilà, voilà...
Dans la bouche de la folie
"Sex - Sex - Is Perverted - And Sick"
- Oasis : Sunday Morning Call
Oasis va bien finir par exploser. Mais peut-être dans 20 ans... Allez savoir. Disons qu'on s'en fout un peu. Leurs chansons se suivent et se ressemblent avec une très nette tendance à virer au vieux chewing gum (encore plus que d'habitude, c'est dire). Le clip mixe Trainspotting et Vol Au-Dessus d'Un Nid de Coucou, c'est n'importe quoi et ça n'a rien à voir avec rien. La chanson, bramée par Noel, est une horreur. Stand By Me à côté c'était Kick Out The Jams.
- S Club 7 : Reach
Cette fois je me suis souvenu du titre du morceau. Déjà repéré il y a quelques temps à bord d'une machine pop aussi bien huilée que le meilleur Abba et largement supérieur à l'autre boys/girls band Steps (qui fond les boulons en ce moment avec un clip destroy), S Club 7 (apparemment ils font aussi un sitcom, la vache, mais c'est Pokemon cette histoire) revient avec un single monstrueux. Vous pourrez tout faire, mais si vous êtes mis en présence prolongée avec la chose, vous ne pourrez pas y échapper. C'est du hold-up, du pur, du vrai, de la prise d'otage. Ca devrait être interdit. Parce que c'est du plagiat total d'Abba, c'est plein de gimmicks ultra faciles, c'est propre, gentil, formaté. On vous tend même la cuillère vers la bouche, avec en vitrine des petits garçons mignons pour les dames et des filles plus ou moins top bonnes pour les messieurs. Mais pas un poil de stupre, c'est du Tintin, c'est totalement asexué et c'est par rebonds successifs que la charge hormonale finira par atteindre son but. S Club 7 cache son jeu, mais mal, c'est moi qui vous le dis. Je l'avais déjà repéré dès le début la blonde correcte, bah cette fois j'ai repéré la brune mignonette et le petit ado (qui doit bien être plus vieux que moi, soit dit en passant) à la voix (trafiquée) d'ange. Y a de quoi mouiller sa culotte, forcément. Alors je ne sais pas, soit c'est totalement dégueulasse, soit c'est génial. Je me tâte (mais rien de vulgaire, je vous ai dit !), les Beatles c'était un peu ça, aussi, quelque part, avant qu'ils ne deviennent géniaux. Bon, pour S Club 7, ne vous inquiétez pas, ils ne feront jamais Abbey Road, par contre ils pourraient nous faire True Blue ou Arrival que ça ne m'étonnerait que moyennement. Vive les producteurs verreux, les compositeurs plagiaires et les choristes mignonettes !!
- Blink 182 : What's My Age Again
Exactement le même système que S Club 7. Plagiat, gimmicks vulgaires et beaux minets pour plaire aux filles. Certes, là, la charge hormonale est évidente (ils courrent à poil, ils sont tatoués, ils sentent des pieds), mais il reste le côté sévèrement aseptisé quand même. En plus ça ne peut vraiment plaire qu'aux adolescentes lobotomisées. Parce que moi, bon, les mecs, quoi, c'est pas mon truc (attendez, je vous explique...). Et le "punk" californien, vous devez commencer à le savoir, c'est pas que je lui chie sur sa rasse mais presque.
- Five / Queen (2 sur 4, comme au PMU) : We Will Rock You
Vous savez... Ce sont des choses comme ça qui font désespérer de la nature humaine....
- French Affaire : My Heart Goes Boom
Un truc qui est déjà sorti l'année dernière, et l'année d'avant aussi, et on peut remonter ainsi au moins jusqu'en 1989. A chaque fois ça fait un tube. Vous devez déjà l'avoir chez vous, donc. Pas la peine de refaire des frais. C'est toujours aussi nul de toute façon.
Love and Only Love (?)
"and in the end, the love you take is equal to the love you make" (air connu)
- Moby : Porcelain
Quand j'entends du Moby, je zappe. Forcément, je crois que c'est une page de pub. Bah non, même si l'esthétique générale penche du côté "Vivendi-préparons-un-monde-meilleur", c'est bien le nouveau clip du "nouveau" Moby. Un oeil en gros plan (les phobiques apprécieront) et des vignettes d'une niaiserie ahurissante. Dans un vieux rock'n'folk, on nous présentait Moby comme le roi des cyniques. Je ne suis vraiment pas sûr, il doit y avoir de la sincérité derrière tout cela, c'est ça le pire. On peut jouer les indifférents ou être indigné, au choix. Pour ceux qui veulent quand même se pencher sur la chose : clavier Jean-MiMi Jarre, voix larmoyante, effets kitschissimes et paroles même pas dignes de Bit-Bit Spears. Moby c'est Prince Valium. On comprend mieux pourquoi son album s'est à ce point vendu, quand on pense au nombre d'insomniaques français qui ont peut-être enfin trouvé le repos au bout de 3 pistes de Play. C'est à la fois vulgaire et dégoulinant. Les Inrocks ont raison, Moby c'est comme le PQ, on ne peut vraiment pas s'en passer !
- Him : Join Me
Je sais, je l'ai déjà allumé comme il le faut, mais je peux pas m'en empêcher. Ah ah ah ah ah ah aaaaaah. La maxi poilade du mois, pour la deuxième fois consécutive. Allez, moi je vous le dis, ils peuvent tenir un trimestre. Allez les mecs, on est avec vous !
- Red Hot Chilli Peppers : Californication
Les dés sont jetés. Les Red Hot sont désormais des sprites de PSX. Un groupe virtuel pour une chanson encore plus virtuelle. Et le meilleur, c'est qu'il y a très longtemps, ils ont fait de bons trucs, si, si, ça paraît incroyable. De toute façon, on n'irait pas réécouter les vieux Red Hot aujourd'hui, sous peine de trouver ça assez mauvais. Les temps a-changent, comme il dit lui.
- Jessica Simpson : I Think I'm In Love With You
Et une de plus à ajouter à la collec. Britney, Christina, Billie, Mandy, Jessica, placées côte-à-côte, comme ça, ça fait vraiment peur. Pour vous résumer la situation. Avant Britney, il y avait déjà des teen idols (on peut remonter du temps de Shirley Temple et Judy Garland, si vous voulez, mais cela n'avait pas grand chose à voir, disons que Britney Spears est à Judy Garland ce que Corbier est à Brassens, et encore...). Mais Bit-Bit a méchamment relancé la mode. Alors, voilà, quoi, il y a Hit Me Baby One More Time, grandiose single, qui, au vu de ce qui a suivi, fait à peu près figure de chef-d'oeuvre du "mouvement" aux côtés du Drive Me Crazy de la même Bit-Bit. Puis ce fut le tour de Christina et de son génie dans la bouteille. Mouais... On pardonne, on laisse faire, et c'est l'escalade ! Mandy fait dans l'indécence totale. Britney et Christina se prennent pour des chanteuses. Billie qui était là avant les autres, mais qui (pauvre d'elle !) est anglaise, rattrappe le train en marche avec l'excellent Day & Night et tente de verrouiller (sans espoir) l'Europe. Et au moment où Bit-Bit ressort pour la 3e fois le même single en à peine un an (avec toujours autant de succès). Voici Jessica, qui me paraît quand même un peu plus vieille que les autres, mais je ne jure de rien. Bon, bah elle est amoureuse de moi et on la comprend, elle a bien raison et pour la peine je lui pardonne et je l'absous (et plus si affinités). La saga continue, il ne manque plus que Jar Jar Binks et la party sera totale.
- Richard Ashcroft : Song For The Lovers
Le clip est vulgaire, Ashcroft est mégalo et désagréable au possible. Mais cet abruti a du talent. Enfin débarassé de The Verve et des relents brit-pop du très moyen Urban Hymns (et je ne vous parle même pas des premiers yaourts du groupe), il nous pond un excellent single et un album fort réussi, plein de cordes et de grands espaces, un grand disque de rock américain avec une papatte anglaise (vous savez, un peu comme le double blanc de qui vous savez (non, pas Whitney Houston !)) Comme quoi, tout arrive...
The Last Stand Of Edward D. Wood Jr.
Attention : ce final peut s'avèrer un chouia gore
- Robbie Williams : Rock DJ
Ca commence comme un gag. Un message à caractère informatif nous prévient à 23h57, que, après la pause de pubs réglementaire, nous allons avoir droit au nouveau clip de Robbie Williams. Ce clip comporte des séquences susceptibles de choquer les spectateurs et il est déconseillé au moins de 18 ans. On est vaguement surpris, mais quelque part, depuis le temps qu'on réclame l'interdiction pure et simple de Robbie Williams, c'est déjà un progrès de le voir reléguer à minuit et avec avertissement (c'est plutôt la musique qui est choquante, quoi...). Et le suspens va durer. Au moins jusqu'à minuit deux (comme dans Stephen King). Bien sûr, on reste, on veut savoir, on se dit qu'il y a du cul quelque part, que c'est comme pour les Prodigy, ça va être de la provoc débile, voire du simple Georges Michael un poil plus dénudé. Et quand ça commence on se dit qu'on a diablement raison. Robbie fait un strip-tease pathétique qui semble laisser de glace les top-models qui patinent (à roulettes, cette fois) autour de lui. La chanson est ignoble, comme d'habitude, c'est du sous-Wham trisomique. Bon, on voit venir le "truc", il va le faire vraiment intégral son strip et puis voilà, voilà. Et il le fait, mais il y a un flou judicieusement placé, parce que bon, y a des limites. Bref, c'est nul de chez nul, pour l'instant, le moindre boys band fait ça, multiplié par quatre.
Et c'est ici que nous pénétrons dans la 4e dimension. Car d'un coup, d'un seul, ce n'est plus du tout le même monde. Un temps d'attente, la zigounette de Robbie n'enthousiasme pas du tout les mannequins blasés. On se dit qu'il peut aller plus loin. Et il le fait. Et c'est incroyable. Il s'arrache tout simplement la peau. Comme dans Hellraiser. Et d'ailleurs c'est Hellraiser. Car ce n'est pas un strip vraiment intégral comme dans Benny Hill, avec le squelette tout blanc sous la peau. Non, là, on a droit aux muscles sanguinolents, aux nerfs à vifs, à une débauche anatomique totale. Robbie Williams, dans un état de grâce total (ce n'est plus lui, là, c'est un concept), repousse les limites de la mutilation et jette aux quatre vents des bouts de chairs qui atterrissent sur les visages des tops qui patinent, enfin pétries d'un bonheur orgasmique. C'est totalement inconcevable. On voit des mannequins typiques se frotter le visages avec des bouts de viandes sanguinolents, on voit les soit-disants muscles de l'ancien Take That éclabousser des vitres de peep shows, on voit le même Robbie s'arracher le coeur (c'est moins poétique que dans Histoire de Cannibales ou que dans Re-Animator 2, mais l'intention y est). Avec la pointe des effets numériques, Robbie finit dans l'état de The Hollow Man de Verhoeven ou dans un bref instant de la résurrection de la tête de Christopher Walken dans Sleepy Hollow. Et au-delà de la prouesse gore, on applaudit des deux mains au concept. On pense à Michael Jackson, bien sûr, le grand porte-parole de l'auto-mutilation visuelle qui a fait de son corps une oeuvre d'art moderne et qui nous avait donné avec son Ghost un aperçu de sa folie charnelle galopante. Mais on pense surtout à Cronenberg. Il y a là, tout à la fois, l'idée du concours de beauté "intérieure" (le plus beau foie, les plus beaux poumons...) et une représentation sado-maso du spectacle qui se rapporte très nettement à Videodrome. Que tout cela ait fait partie des intentions de Robbie et de son équipe, on peut légitiment en douter. Mais le résultat est là.
Et nous voici à comparer l'ancien rigolo de Take That (toujours aussi mauvais chanteur par ailleurs) et Clive Barker, voire David Cronenberg. Rock DJ (le titre de la chanson est débile, la chanson est encore plus débile, et quelque part cela rajoute à la portée de l'ensemble) cumule l'happening gore et l'intelligence (involontaire ?). Et il y a déjà eu des coupes, on le sent bien, et ces hors-champs ont aussi toute leur force. On tient donc là l'événement "clipesque" de l'an 2000. La surprise est de taille, il va sans dire. Robbie Williams vient de faire plus fort que le Happiness In Slavery de Nine Inch Nails et renvoit Marilyn Manson chez sa mère. Si un jour, dans 20 ans, on se souvient du nom de Robbie, ce sera pour ce clip. Comme quoi, parfois, vraiment, cela vaut la peine de glander devant MTV, on peut aussi y assister à de très grands moments de spectacle, voire même d'art. Que cette apothéose Videodromesque soit en partie involontaire (on nous prévient à la fin qu'aucun Robbie n'a été blessé durant le tournage du clip), rajoute à sa superbe. Et c'est ici que je m'arrête, pour cette fois, j'espère juste que le cheptel clipesque va se renouveler méchamment dans les jours à venir (je l'aime vraiment bien la ptite Pink, mais où bout d'un moment on a envie de voir de nouvelles... euh... "têtes") Sur ce, bonnes vacances, loin de votre ordinateur, je vous le souhaite. Loin de MTV aussi, mais ça c'est quand même moins grave, quand on regarde le bikini week end sur MTV, quelque part, c'est aussi bien que 15 jours à la plage (surtout avec le clip de Chris Isaak pour la chanson du Kubrick, avec Laeticia Casta débordant toujours aussi littéralement de ses maigres habits)). Mais bon, je m'égare (du Nord, forcément).
Alors on le matte ce clip ?
Robbie Williams Official Web Site
Alors on le matte ce bikini ?
Laetitia Casta Official Website
Et nous, où sommes nous ?
Upon construction
there is the mohawk
his way of walking
quite high above the ground
fearless of looking down
skywalk !
some people say that
the navajo know
a way of walking
quite high above the ground
fearless of looking down
oh no !