Jeanne d'Arc de Luc Besson

 

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L'invité très particulier d'Edwood :

    Comme j'ai décidé de faire la paix avec les fans de Bulle Caisson, j'ai jugé bon de ne pas me déplacer pour son Jeanne d'Arc. Par contre, notre ami Pejeeha a payé (chèrement, comme nous allons le voir) de sa personne pour découvrir sur grand écran la nouvelle exaction de notre "Spielberg" à nous (chaque société a les cinéastes qu'elle mérite ?). Donc je laisse la parole à mon Pejeeha, c'est du brut de décoffrage et ça va agréablement vous changer de mon style de cinéphile littéraire maniéré.

 

Rapide présentation :
    Je suis Pejeeha amateur de films nuls a chier que je vais voir de préférence au cinéma.
Ma devise : "Autant payer cher, tant qu'à se faire braire"

        Un dimanche soir froid, je chattais pépère sur le net quand on me propose d'aller voir Jeanne d'Arc de Luc Besson. Pile poil mon truc ca! Car comme je ne supporte pas la critique des ignorants de la chose je me rends religieusement à tous les films de Besson pour mieux appréhender l'oeuvre sur le support original. Direction Disneyland et son cinema Gaumont, forcement à film kitsch environnement kitschissime. J'arrive dans la salle a 20H45 un dimanche soir..... Pas un chat enfin, si, il y a bien cinquante personnes amassées dans une salle de quatre cents. L'écran des pubs et des bandes annonces passe tranquillou permettant de faire un petit check-up.
Le son ? Bien.
Le siège ? Bien.
L'écran ? Bien.
La place ? Bonne.
Les compagnons ? Pas exagérément bavards.
Le bruit parasite du gosse qui mange sa sucette en forme de phallus ? Inexistant.
Ouf ! On va pouvoir passer au film
Ca y est, ça va commencer la lumière descend pour atteindre le noir "salle-de-cinema", le silence "salle de cinema" qui va avec.

        Et la... pan ! Un générique qui défile, comme dans un vieux péplum en lettre gothique d'imprimerie, pour nous rappeler la situation géopolitique de l'époque, bon, la carte de France pour qu'on visualise le conflit en cours, c'etait en option, l'ont pas mise, tant pis pour nous. Et zou, première image du ...film (on peut dire ca ?), on dit plan chez les vrais monsieurs tout triste qui
regardent plein de les films tout triste, mais c'est un autre problème ca.
Euh ? Là, c'est Heidi qui dévale une colline fleurie, avec les couettes et tout et tout...
Consternation !

2eme plan :
    En séquence, elle va à l'église l'Heidi avec les taches de rousseur. (Elle à 13 piges et elle va à l'église... la connasse). Elle veut se confesser..."Mon dieu" soupirais-je.
Oh merde ! du mimétisme !

3eme plan :
    Re Heidi ! version culculgnangnan petite maison dans la prairie, qui dévale toujours et encore une éternelle colline fleurie avec tout plein de coquelicot rouge et de jolis champipis ce coup ci.
Grosse consternation
Marrant ça, je me dis une gamine de 13 printemps qui traverse a fond les manettes un champ rempli de ces plantes là, elle doit en soulever des pollens et autres substances.

4eme plan :
    Paf ! Elle se rêche mollement la gueule dans l'herbe après être aller montrer à tout son village quels effets merveilleux pouvait avoir les jolies fleurs et Schbouing ! Y a dieu qui lui pète à la tronche ! On dit poétiquement que Dieu leva un vent mais bon pour moi, c'est du pareil au même. La pôvresse ! Intoxiquée au pavot et maintenant à la flatulence divine. Enfin elle a pas tout perdu pour autant, Don du Ciel, une épée apparaît a sa droite ! Une jolie zépée, 9,95 francs, 1er prix dans tous vos bons Prisunic ! Carrément, je commence a me marrer...ca y est j'ai compris, on s'est trompé de salle ! Ceci explique cela, on est dans la salle du dernier Mel Brooks ! Je me retourne vers ma voisine de siège, avec qui je suis venu, pour l'informer de notre bévue... nan nan, c'est bel et bien Jeanne d'Arc.
Je suis troublé. (TM Jacques Pradel)

5eme plan :
    Celui qui m'a fait définitivement décroché au bout de 10 minutes. Remarque : le 5eme élément, c'est le générique qui m'avait fait cet effet là, il s'améliore le petit père Besson.
Ah oui ! Le plan, pardon, une forêt de conte (type Brocéliande), un gamin perché sur un trône celtique avec une toge blanche
a lys royal doré (Besson, je sais pas ce qu'il prends, mais c'est de la bombe) et ZAAA le môme tourne sa tête de 20 degrés
et là TU sais!
...
"Euh ? tu sais quoi ?"
Putain, TA GUEULE, tu sais on te dit !
Pas nous faire chier, nan plus, oh ! C'est du Besson, pas du Rohmer p'tin! Quoique je me demande en fait...
    Au passage le môme c'est Jésus Christ (oui, moi aussi, ça me fatigue le cerveau Besson). Si si avec une toge blanche à fleurs de lys sur un trône celtique, c'est Jésus Christ (note d'Ed : c'est "Jeanne et le garçon fort minable", alors ?). Nan sérieux, faut faire quelque chose pour Besson là, il va plus bien le monsieur là. Vite ramenez le à Maison Blanche, le gars Besson, l'a pété le neurone !

    Ensuite ? Bah ...c'est sensé être un drame histoire, alors va falloir qu'elle ait pas de chance. Elle rentre chez elle en courant comme une dératée, avec au passage une épée qui devrait peser dans les 6/7Kg, la gamine pèse pas plus de 40 kg et elle te fait des bonds de cabri avec, on dirait Candy ! Elle arrive chez elle, la cosette-like, et pan scène de Conan le Barbare (c'est le premier plagiat que je vois) avec un village tout nen feux et des méchants anglais qui sont méchants tout plein les méchants anglais. La preuve qui sont méchants ? Bah sont pas beaux, sentent mauvais, mangent sans fourchette et violent sa sœur bonne-sœur bonne, sous ses yeux ! ahlalalalalala que de malheuuuurs!
Je me dis, là, normalement, c'est Auguste qui arrive ! Et qui fait le coup de la fleur qui fait pouet !
Mais non ! Rien...

    Bon, puis là elle va péter grave le petit pois qui lui sert de cervelle, elle veut se confesser. Attendez j'explique,c'est le gimmick du film, comme le "c'est affreux" des Nuls ou le "Okaaaayy" de Clavier. Ca se termine en orgie pinardière, filmée comme un mix Moulinex à mi chemin entre Buffy et le Dracula avec Bela Lugosi.
Grotesque !
Puis on se laisse porter, comme une algue par la douce vague qui est bercée par une mer très calme, vers la fin bavarde du film, on se laisse choir sur un plage de siège velours ornée de pop-corn.

      Toutefois je ne peux m'empêcher de donner mon avis :
Ce film m'a écœuré.
C'est une succession de clichés, un sommet de repompes d'autres réalisateurs, s'en est parfois photographique. La scène d'affrontement calme avec les fanions au vent, Bleus et Rouges, un succédanée de Ran de l'Immense Kurosawa. C'est une honte de voir ca. Au moment ou Jeanne d'Arc se prends une flèche dans le cœur, elle tombe a la renverse. LE MÊME PLAN que le 5eme élément ! Le MÊME, pas une once de créativité en 3 ans pour mettre en danger son héros. La mère du Roi (Faye Dunaway) alors làc'est du plagiat pur et simple, je vais vous faire un petit descriptif  Vieille femme au visage émacié, aigri, chauve, les yeux exorbités, habillée de noir, légèrement spectrale, chapeautée de coiffes impossibles en dentelle noire, c'est une BENEGESSERIT ! Mais quelle honte, pomper l'univers de Dune dans un film historique ! HONTEUX!
    Lors de la décadence de Jeanne d'Arc, il pleut ! Quelle foudroyante originalité quand même !
Les décors font incroyablement toc par moment, le village qui accueille la scène finale du bûcher ressemble à s'y méprendre à Disneyland. Je ne reviens même pas sur l'épée ! C'est d'un ridicule achevé. Les méchants sont caricaturaux a l'extrême, c'est manichéen, c'est puant, c'est ridicule, c'est grossier, ça insulte le public intelligent en voulant expliquer, en redondances, les motifs des uns et des autres... La fin est bavarde, avec un faux Dustin Hoffman qui joue le rôle d'Al Pacino dans l'Associé du Diable.

Les acteurs :
        Il y a Tcheky Karyo là dedans ! Bon bah Karyo c'est un mystère ce gars, je sais pas par où commencer, alors je me tais. John Malkovitch (il a ces impôts à payer ?). Tiens, y a Vincent Doberman Cassel ! Avec Tcheky Karyo, ça fait la paire, remarque ! Il faudra dire à Besson que mettre deux grosses masses d'armes dans les mains de Cassel avec un petit sourire sadique, ça s'appelle de la repompe circonstanciée ! Crétin ! Il lui manque les lunettes noires ! Faye Dune Away (c'était facile), sans plus, égale à elle-même, dans un rôle mineur. Milla jovolorototolotobingovitch ? Bon j'aimerai en dire du mal mais j'y arrive pas ! (note d'Ed : t'inquiète, je peux très bien le faire à ta place !) Allez, soyons honnête, elle fait ce qu'elle peut, mais Besson est nettement trop amoureux de son physique de jeune pousse de 17 ans pour la filmer autrement que comme une lolita de xxxtremelolita.com, dommage, peut mieux faire (note d'Ed : et puis niveau pucelle, ça brise d'emblée le suspens...). Au milieu de cela, une foultitude de seconds rôles, dont certains très très TRES 'au nom de la rose', mais de bonne qualité, doit pas être mauvais le réalisateur en second chez Besson.

La technique :
        Là, oui, c'est du tout bon ! Ca se sent que Besson à de gros budgets et tout fier qu'il est de son magot, il te le pète à la tronche comme le petit dealer de drogue sort son portable dernier cri, au volant de sa Scenic '99 V2.0. La photo ? C'est la même que Braveheart avec un petit penchant Jean-jacques Annaud pour la lumière. Le cadrage se veut Spielbergien et fait tout juste correct au final ! Le montage est bon comme d'habitude avec Besson, c'est nerveux là où la réalisation ne l'est pas, dû au manque de travellings et à un travail de focale toujours en retard d'un cran. En résumé, une technique au point, mais ça n'en fait en rien un Grand réalisateur, même pas un Réalisateur, juste un réalisateur.

Conclusion :
        Misérable ersatz de grand cinema, qui n'a que les attributs techniques pour aguicher un spectateur lobotomisé aux Alerte au Malibu/Lagaff/Delarue/Julie Lescaut et autre Robin des Bois ! En tous cas si c'est pour faire ça, je préfère attendre le vrai film épique de l'année prochaine : Le Seigneur des Anneaux par Dieu Peter Jackson ! (note d'Ed : Bien dit ! Bravo ! Bis !) et merde au cinéma français de merde regardé par un public de merde, Thierryrolandien jusqu'a la moelle, qui se retient d'applaudir à la fin de cette pitrerie.(note d'Ed : c'est pas moi qui l'ai dit !)

    Avec un point positif tout de même, un morceau de bravoure à la fin du film, pendant le procès qui tire inexorablement en longueur, tout à coup au milieu ! Comme ça ! De l'humour de situation, du vrai. Retour au théâtre filmé ! Quel bonheur ! Il a retrouvé ses racines le père Besson, ne désespérons pas, peut-être fera-t-il un jour un vrai film...
peut être...
mais peut être pas !

Philippe

 

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