Sleepy Hollow
Vos avis
11/02/00
Un grand film que l'on aime forcément, mais quel dommage cette interprétation de
johnny Depp : complètement hystérique, on ne comprend pas. Mais pour les amoureux de TIM
c'est tout de même un grand moment.
PARIS séance au Pathé du 18éme à 10h45 COMPLET!!!! Tant mieux...
La musique s'élève. Le générique de fin se déroule. Quelques secondes plus
tôt, la neige tombait sur l'écran. Et nous savons toi et moi ce que cela signifie Eddie.
C'est la griffe dont Tim marque ses chefs d'oeuvre.
J'ai pourtant été deçu par Sleepy Hollow, mais je me refuse à le croire.Je sais que
l'ensorcellement viendra tot ou tard, tout comme la poudre magique tombe doucement.
Cependant, au dela de l'inévitable deception premiere, Sleepy Hollow reste un film
eblouissant: chaque plan est un tableau, on avait jamais filmé de foret auparavant, et
sous de tels cieux, on croirait s'elever anthems to the welkin at dusk.
Comme d'habitude chez Tim ce qui fait la force de l'oeuvre c'est son accesibilité
apparente.Comme un batiment pourvu de multiples sous sols dont on pourrait se contenter de
visiter le premier etage.
Mais s'ils savaient a coté de quoi ils passent ce qui ignorent jusqu'au nom de la
Hammer,ceux qui n'ont jamais fremi de plaisir sous le rire diabolique de Christopher
Lee.Burton est amoureux d'un genre et lui fait le plus bel hommage qui lui ai été rendu.
Ah, les couleurs de Sleepy Hollow. Le noir, il est comment dire.velouté. Le sang est si
merveilleusement faux. J'ai envie de dire que l'histoire est secondaire. Allez, je le dis.
L'histoire est un support dans Sleepy Hollow. Comme un pretexte à atmospheres. Elle ne
nous touche pas vraiment. Je pense qu'il faut chercher l'emotion plus profondement dans
des scenes de grace pure,et tu sais a laquelle je pense Eddie. Quant à Johnny,je
dirais qu'il surjoue delicieusement.
Sleepy Hollow est un tableau expressioniste en symbiose parfaite avec sa musique.C'est
une entité a part entiere, probablement vouée au statut de classique.
gambler3@caramail.com
17/02/00
Ce que j'ai adoré :
* De belles images très Dark à la Burton avec du brouillard partout
et des décors aussi bizarres qu'iréèls
* Un cavalier sans tête hyper mobile et bien loin des monstres raides
du style Frankenstein, la momie....dont il se veut l'heritier
Hammerien
* Un bon scenario mélangeant conspiration terrestre et fantastique
* Une bonne musique qui colle bien à l'atmosphère (encore une fois
bravo Danny !!...et quand est-ce que tu re-chantes ???)
* une belle actrice en la personne de Christina Ricci, très virginale
et quasi phantomatique par sa paleur
* de beaux costumes et un beau casting des rôles secondaires
* de belles scènes d'action et du sang qui gicle sans pour autant
qu'on se croit dans "Vendredi 13, le retour de la
revanche"
Quelques décéptions :
* Le personnage de Johnny Depp est bizarre, un peu caricatural à mon
goût, il s'évanouit souvent, il est peureux mais pas toujours
(la
scène où il entre dans la caverne de la sorcière en poussant
l'enfant devant lui est ri-di-cule...quand on a la trouille on
n'y
va pas mais on ne pousse pas un enfant devant soi !!!). Il veut
appliquer des principes scientifiques mais à du mal à les
mettre en
pratique, il insiste pour pratiquer des autopsie mais se sent mal
dès qu'il voit du sang !! ...enfin tout ça en fait un
personnage
pas très crédible. Je trouve que ça nuit quand même au film
surtout
qu'il est sensé être inspecteur de Police. En fait dans la
légende
originale, Ichabod Crane est un instituteur, ce qui va mieux avec
les faiblesses qu'il montre.
* Johnny Depp en fait un peu trop dans son jeu...pas top crédible
quoi !!! (il parait que les évanouissement successifs du héros
sont
une idée de lui...la prochaine fois, qu'il s'abstienne !!!).
Voilà...mais à part cela, c'est encore un excellent
Burton avec des images magnifique et une atmosphère sans
pareil.
Philippe DEFOSSE
(note de Ed : Je crois que de faire d'Ichabod un anti-héros est dans la droite lignée des précédents Burton (de Batman à Pee Wee). Et au contraire je pense que la scène d'entrer dans la grotte de la sorcière est l'une des plus drôles et l'une des plus burtoniennes du film. Par contre, il est vrai que le paradoxe entre : Depp policier amateur de dissection et Depp pleutre qui s'évanouit tout le temps, peut surprendre. En y réfléchissant un peu, on se rend compte que ce paradoxe sert le propos décalé du film. Ichabod est un être fissuré de partout, bourré de contradictions, complexe, original, donc parfait pour Burton.)
Un avis de taille qui mérite une page entière
Cher internaute,
j'admire énormément tout le travail que tu as accompli sur ce cher Tim,qui est, pour ne
rien te cacher, aussi mon idole depuis le jour où nous emmena voir en classe de
quatrième un certain film du nom d'"Edward aux mains d'argent" dont je n'avais
jamais entendu parler. Ce fut pour moi le début d'une nouvelle vie. Et comme toi,
j'attendais depuis à peu près un an et demi le fameux "sleepy hollow" un
millésime de très bonne augure, comme j'avais accroché le décompte des jours avant sa
sortie au dessus de mon lit... Mais mon avis n'est pas aussi enthousiaste que je l'avais
espéré. J'ai trouvé que "Sleepy Hollow" n'était qu'un chef-d'oeuvre et non
pas le film révolutionnaire que j'attendais.
Explications: le film comporte évidemment une foultitude de qualités: le jeu de
Johnny Depp qui est sans pareil, Christina Ricci dont l'angelisme ambigu a failli me faire
prendre une attaque durant la projection, les décors tout simplement parfaits ( trop
parfaits?) avec un travail d'orfèvre sur la perspective; il en ressort l'ambiance
habituelle au maestro, sombre, sublime,parfois dérangeante mais, à mon goût,
complètement hypnotisante.Danny Elfman a fait ce qu'il fallait faire pour créer
l'attente angoissante de ce cavalier qui glace d'effroi à chacune de ses apparitions.Mais
justement tout l'aspect décoratif, musical et théâtral est trop parfait; L'impression
que j'ai ressenti est que Tim a surjoué l'atmosphère pour rattraper un scénario qui
n'est pas la hauteur de son génie. Parce que, franchement, il est indéniable que ce
scénario a quelques faiblesses: les flash-back sensés expliquer quelle était la
"terrible machination" (ex: le mariage secret ou alors tout le manège mis en
place par Lady Van Tassel). Comme l'a justement remarqué "Cinélive" (qui est
pourtant un des plus médiocres journaux de cinéma), l'intrigue aurait gagné à être
plus fluide.L'ayant vu il y a maintenant plus d'un mois, je ne m'en souviens pas
parfaitement car j'attends qu'il repasse en VO (en province, il faut savoir être
patient!) mais j'ai quand même le souvenir d'un scénario assez décousu et même s'il
intègre bien tous les éléments du décor dans l'action (épouvantails, moulins à vent,
arbre de la mort...), les thèmes récurrents de ses films ( dualité, exclusion,
différence, limites vertigineuses entre le bien et le mal...) m'ont paru quasiment
absents. Peut-être a-t-il fini d'exorciser ses traumatismes d'enfance et qu'il veut
passer à autre chose (et là! ça serait une véritable révolution dans sa filmo) mais
je pense plutôt que c'est , hélas, du au fait que c'est un film de commande. Coppola en
a acheté les droits et Tim Burton s'est raccroché au projet... ...plus tard ! Il l'a
alors agrémenté aux sauces qui l'accomodaient mais n'en étant pas à l'origine,
"Sleepy Hollow" n'est pas une pure Burtonerie de ce côté. Il est quand même
vrai
qu'il s'est bien rattrapé du côté des réferrences cinématographiques, les films de la
Hammer en figure de proue.
Les deux dernières choses que je regrette sont d'une part l'absence d'anciens
collaborateurs prestigieux: Caroline Thompson n'était pas étrangère à la perfection
d'"edward aux mains d'argent" de "TNMBC"; elle aurait pu apporter un
meilleur scénario; J'ai remarqué aussi l'absence de Denise Di Novi qui était là depuis
Edward mais surtout je déplore l'absence de Bo Welch
dont les décors dans Edward étaient tout simplement transcendants; ils étaient
gothiques sans être caricaturaux alors que ceux de Rick Heinrichs sont jolis mais trop
tordus (je sais bien que c'est dans l'esprit du film mais je trouve que c'est de prendre
les spectateurs pour des cons que de dire à travers les décors "Bah! Regardez comme
c'est bizarre, cet endroit!"-une simple suggestion de l'étrangeté suffisait); par
contre Emmanuel Lubezski est tout à fait à la hauteur d'un Stefan Czapski pour la
lumière. En dernier lieu, je ferais un tout petit reproche à Danny Elfman (mais vraiment
tout petit parce que c'est quand même Danny!!) qui a composé une bande originale très
belle mais, je trouve, parfois, trop symphonique; il ne faudrait pas qu'il sombre dans du
John Williams. Et j'ai la vague impression (mais j'espère que je me trompe) que ce cher
Danny a un peu de mal à renouveler ses thèmes; tu as peut-être remarqué que le thème
du cavalier a été un chouya repompé sur celui de Men in Black mais en mieux. On
retrouve dans l'ensemble de ses compositions des mélodies parfois trop ressemblantes;
Mais après tout, on s'en fout tant qu'elles sont belles. Je te cacherai pas que ça fait
bientôt un mois que j'écoute en boucle la musique du film... Pour moi SLEEPY
HOLLOW n'est qu'un chef-d'oeuvre,il ne m'aura pas fait autant d'effet qu'un
"Edward", un "Batman le défi" ou un "étrange Noël", mais
ça ne sera pas trop dur de s'en contenter...
A+
Erwan
Bonjour,
que dire à part que l'univers de Tim burton me touche très profondément et très
intimement car il me renvoie sans cesse à mon univers intérieur, à mes rêves.
Sleepy Hollow, comme ces précédents films, mais plus encore, restera à jamais un de mes
films cultes et ceci après l'avoir déjà vu trois fois et partagé à chaque fois avec
une personne différente.
Vivre de tels moments de cinéma est pour moi un vrai moment de bonheur, très chargé
émotionnellement.
Le seul regret que je garde est que travaillant sur le lieu même ou a été fabriqué la
version française du film, on ne m'ai pas confié la réalisation du report optique de ce
chef d'oeuvre.
Vivement le prochain et la sortie du film en vidéo.
Un passionné.
Eric
Eh! oui comme tout les films de Tim Burton, celui-ci n'échappe pas à la règle, il est fabuleux!!! Avec un Johnny Depp, acteur fétiche de Tim Burton, drôle et géniale, Sleepy Hollow est un pur joyaux "Burtonesque" et la musique de Danny Elfman, excellente.......comme d'habitude!
Signé Manu, un fan de Tim et Danny.
(note de Ed : beaucoup de points d'exclamations, mais pour un fan de Burton, c'est normal, l'enthousiasme ne se maitrise pas :-)
j'ai été un peu déçue par le film. il est splendide au point de vue esthétique... peut-être le plus abouti de Burton, en la matière. En fait, j'exagère lorsque je prétends avoir été déçue... disons que, je suis sortie un peu agacée... parce qu'il manquait l'essentiel, cette touche que j'aime tant dans les films de Burton. L'émotion. Je ne l'ai ressentie à aucun moment. C'est ce que j'ai trouvé dommage.
(note de Ed : c'est effectivement le plus grand défaut du dernier Burton, au moins au cours des premières visions : mais où est l'émotion délicate qui imprégnait ses chefs-d'oeuvre ? Avant l'émotion pouvait être évidente, immense, la base même du film (Edward, essentiellement) et le plus souvent elle se faisait discrète et d'autant plus admirable (Ed Wood, Pee Wee...). Et dans Sleepy Hollow, les sources d'émotion (l'enfance d'Ichabod, la relation Katrina/Ichabod, pour citer les plus évidentes) sont "expédiées". Et il faut revoir le film, encore et encore, pour enfin se satisfaire de ces fragments qui sont néanmoins sublimes.)
Sleepy Hollow est l'un film des films de Burton les mieux construit. Le grand Tim
n'ayant écrit ni l'histoire, ni le scénario, « se devait » de marquer (l'expression
est réductrice) Sleepy Hollow de sa griffe. Alors il se déchaîne dans la réalisation
d'un film grand public mais dérangeant, comique mais horrible, hollywoodien mais
Burtonien. Pour cela, quoi de mieux qu'un héros bourré de contradictions, sorte de
personnage fusion entre Disney et Polanski. Ichabod Crane est à la fois l'anti-héros de
Chinatown et le comique du Sleepy Hollow de Walt Disney (la comparaison n'est pas fortuite
: Tim Burton dit s'être partiellement inspiré de ce dessin animé). Le paradoxe (s'il y
a) du film est donc illustré par l'interprétation de Johnny Depp - phénoménal, comme
d'habitude. Maintenant, il faut que le spectateur s'immerge dans cet aspect du film. Pour
cela, Burton semble avoir opté pour deux choix cruciaux : faire de Ichabod Crane le seul
personnage véritablement humain et exposé du film, et noyer (ce n'est pas exagéré) le
spectateur dans une débauche artistique digne de « The Nightmare Before Christmas ».
Crane est incrédule, faible, presque passif, tout comme le spectateur. Il est aussi le
comique et le tragique du film, de par ses pertes de connaissances répétées et son
passé. Tout cela a pour effet d' ensorceler le spectateur au même titre que le héros,
mais nous y reviendrons.
Le gros du travail de réalisation semble avoir été de faire du personnage principal la
clé du film. C'est lui qui nous fait pénétrer Sleepy Hollow. Christopher Lee n'est pas
« celui qui l'y envoie » par hasard : c'est véritablement « l'esprit » du film
fantastique d'antan qui guide le spectateur vers un retour aux sources. Parlons donc de
Sleepy Hollow en tant que film fantastique « à l'ancienne ». Ichabod Crane est encore
celui qui amène le spectateur à l'un des points essentiels de l'ouvre : la peur, ou
plutôt l'angoisse. On se rend compte qu'un véritable travail d'orfèvre à été
entreprit lorsqu'on décortique les rouages de celle-ci. La photographie est souvent
exagérée sur le décors et très atténuée sur les paysages, ce qui créé un sentiment
d'isolement. La forêt semble avoir été créée au millimètre près tellement elle
paraît vivante et secrète. Comme dans les tableaux de Limbourg, elle isole le spectateur
dans un espace fini, duquel on ne s'échappe pas. On peut citer en exemple Sam Raimi qui a
tout à fait compris ce schéma de l'angoisse, en enfermant Bruce Campbell dans un moulin
en proie à une bête de la forêt dans « Army Of Darkness ». Le cloître de Sleepy
Hollow est le village, soumis - car désespérément isolé - à une nature inconnue
puisque apparemment infinie. C'est lorsque le danger pénètre le village - ou mieux :
c'est lorsqu'on a l'idée que le danger puisse pénétrer le village - que l'on ressent
une angoisse terriblement excitante. Et c'est ce principe qui est exposé lors de
l'arrivée de Crane à Sleepy Hollow. On voit le chemin parcouru par Ichabod
dans cette forêt où le cavalier sans tête a tué Van Garrett (Martin Landau) dans le
prologue du film, et c'est une fois à Sleepy Hollow qu'on sait que le cavalier va y
frapper : les habitants s'enferment, craignant une menace, une sentinelle prend place
devant le village. Tout au long du film, le cavalier sans tête s'en approche de plus en
plus jusqu'à y pénétrer (pour tuer la famille de l'écuyer), puis y arracher un
habitant (Baltus Van Tassel), pour finalement repartir dans son monde après une «
road-séquence » digne de John Ford (pour ne parler que de la cavalcade). Burton pousse
même le vice de l'isolement, à concentrer dès l'arrivé de Crane presque tous les
habitants du villages dans une maison, animée par les jeux d'adultes devenus enfants sous
les effets de la peur. La scène de l'église reprend cette dernière, cette fois dans un
antagonisme total : les faux jeux sont remplacés par le chaos, le calme dissimulateur des
notables est remplacé par la violence. Elle demeure la véritable scène d'exposition (en
opposition à l'explication du pourquoi des meurtres, plus parodique qu'essentielle), et
constitue le point culminant du film. C'est peut-être même l'un des propos principaux du
film : le mal touche les endroits les plus inaccessibles, et a le pouvoir de tout
confondre. Car c'est bel et bien une histoire de vengeance tout ce qu'il y a de plus
personnel qui conduit les notables à s'inquiéter, et finalement s'entretuer.
Revenons à présent sur l'ensorcellement comme thème majeur du film.
L'opposition Ichabod / cavalier se résume en une boutade fort appréciée des critiques :
« l'un pense trop, et l'autre n'a pas de tête ». Mais pour parler de cette opposition,
il faut cerner plus précisément le personnage de Johnny Depp.
Ichabod a passé son enfance aux cotés de sa mère et de sa magie. Il s'émerveille pour
sa sorcellerie et pour le Thaumatrope (anachronisme qui pressentait la fin originelle du
film, à savoir le retour à la ville sur la musique de « New York, New York »).
Toute cette admiration pour le surnaturel est refoulée lorsque sa mère est accusée
d'hérésie et tuée par son mari. Lors, Ichabod se renferme - par protection - dans le
concret et la raison. Il perce le mystère du Thaumatrope grâce à la science, qui, n'en
étant qu'à ses balbutiements semble avoir des échos d'esbroufe, et déjà, d'erreur.
C'est face au cavalier que les souvenirs refoulés d'Ichabod se réveillent, par une
succession de flashbacks de plus en plus intenses. Le cavalier sans tête représente sa
plus grande peur : la sorcellerie qui a causée la mort de sa mère. Pour combattre ce
mal, Ichabod retrouve une figure maternelle en Katrina, adepte de magie blanche comme sa
mère. L'opposition entre sentiments et raison est symbolisée par le cercle de protection
mal interprété par Ichabod, qui dans sa logique, se trompe sur le personnage de
Christiana Ricci. La découverte de son erreur est également la découverte de son amour
pour la jeune sorcière. Un amour qui a des airs d'ensorcellement, et rappelle ainsi
l'amour maternel.
L'un des propos du film serait alors une apologie (dans le sens le plus noble du mot) de
l'émotion et des sentiments, en opposition à la réflexion, donc à la raison, qui guide
l'homme sur l'explication du monde, mais ne prend pas en compte son bonheur. Cette fin
toute aussi légère soit-elle conclut admirablement un film grand public et divertissant,
toujours au sens le plus noble du mot.
Sleepy Hollow
De Tim Burton
Ainsi donc le prochain film de Tim Burton après le désopilant Mars Attacks! Ne fut pas, comme on lespérait, le cinquième épisode de Superman (qui, avec Nicolas Cage dans le rôle titre, aurait pu faire des étincelles), mais Sleepy Hollow, ladaptation dune nouvelle de Washington Irving. Racontant les mésaventures dun prof universitaire enquêtant sur un fantôme décapité décapitant, cette dernière à pour réputation dêtre une histoire mythique aux États Unis, faisant partie des contes populaires de là-bas. De là-bas seulement, car ici cette histoire est inconnue au bataillon! Connaissant le goût de Burton pour la destruction des mythes (de Noël à Batman en passant par le cinéma lui-même) on pouvait sattendre à quelque chose de bien massif! Mais seulement voilà Burton nest pas naît de la dernière pluie et prouve quil a bien plus dune citrouille dans sa besace.
La transgression est ici très tendre. La seul différence notoire que lon peut noter est que le héros nest plus professeur mais policier. Pas de quoi crier au scandale, donc. Mais alors, où se trouve lanticonformisme tant attendu à chacun des films du maître?
Soyons clair! Ce bonheur jubilatoire dendommagement dévastateur de tous ce qui touche de prés ou de loin à lAmérique (et au reste du monde tant quà faire!) que Burton nous accordait, pour notre plus grande joie (à nous autre Français!) à chaque minutes de Mars Attacks! nous est ici catégoriquement refusé! Nous somme même, là, en présence du film antithétique de Mars Attacks! par excellence. Point de critique sociale exacerbé et mordante, point de burlesque de cartoon entre Tex Avery et South Park et point non plus de gore exubérant. Non, dans la bourgade de Sleepy Hollow il ny a pas de place pour la caricature. Si pamphlet social il y a (et ce nest, là, certainement pas le sujet du film), cest esquissé dans les traits des personnages, si humour il y a, cest dans lattitude du héros (Johnny Depp a des allures de Buster Keaton et de Chaplin) et si violence et sang il y a, cest dans lhorreur et la noirceur quon les retrouve. Bref, cest de finesse dont il est question ici.
Là où Mars Attacks! était un film de la grosseur et de lexagération, Sleepy Hollow est un film de la suggestion et du sous-entendu. Et ce, pas que dans le sujet, mais aussi dans la forme. Les couleurs ne sont pas chatoyantes, agressives et variées. Non, la palette y est pastelle, douce, légèrement déteinte. Les plans ne sont pas ultra composés, géométriques mais légers, entre classique et baroque. Pas de grosses références lourdes de signification ici non plus, mais plutôt des clins doeils (très nombreux) aux films dhorreurs des années 50 qui inspirèrent à Burton ce film majestueux et oh combien subtil. Le casting, lui, sadresse plutôt à un publique de cinéphile avertie quaux lecteur de Gala ou Paris Match. Pas de Jack Nicholson ou de Danny de Vito mais plutôt des Martin Landeau, Christopher Lee, Michael Gough Et on pourrait continuer comme ça pendant des heures à affirmé que Tim Burton ne cesse, dans Sleepy Hollow, de contredire son dernier film.
Pourtant, en regardant ce long poème gothique, on ne peut quaffirmé que nous somme en face dun film du sieur Burton. Pourquoi donc? Et bien tout simplement parce que Sleepy Hollow, comme tout les autres films de Burton, transgresse le genre auquel il appartient. Ce nest pas vraiment un film dépouvante, ce nest pas non plus une romance sur fond de sorcellerie ni un film daction ainsi quune comédie décalée et on ne trouvera pas non plus la réponse en cherchant du coté de la fable lyrique. Quest-ce donc alors? Un ovni! Comme tout uvre de Burton! Comme les soucoupes volantes de Mars Attacks! : on croit les avoir déjà vu mais elles sont pleines de surprises!
De plus on y retrouve tout les thèmes de prédilection du cinéma de Burton : héros solitaire et torturé (comme par hasard affublé dune longue tignasse noire), vengeance, attribues fétichistes comme des mains mutilés, des citrouilles, des épouvantails et Christina Ricci, lactrice brune par définition teinté en blonde (ça peut paraître con, mais souvenez-vous de Michelle Pfeiffer qui incarne Catwoman, qui est brune à lorigine dans le BD; de Wynona Rider, brune dans Beetljuice et blonde dans Edward et de Lisa Marie qui joue Vampirella dans Edwood, qui sous son déguisement porte une perruque noire mais qui, sans, est blonde, que lon retrouve blonde dans Mars Attacks! et brune ici. ça fait réfléchir hein?) De plus, une fois encore Tim Burton fait dune superproduction Hollywoodienne un objet hors normes et incongru, à se demander si il naurait pas un sortilège pour protéger des producteurs sa fantasmagorie audacieuse.
Donc oui, cest bien du Burton que nous avons en face de nous, qui, à la manière dun Kubrick (qui après 2001, film par essence beau, fit à la suite Orange Mécanique, film par essence laid), nous procure lopposé de son précédent ouvrage. Un film, encore une fois, poétique, gothique, difficilement accessible (le cas le plus extrême de ça filmographie) qui confirme ce dont nous croyons depuis toujours : Monsieur Burton fait partie des grands. Faire du contre-Burton avec du Burton : Nest-ce pas là une marque de génie?
Chalut!
Snif, snif... Je m'appelle Maëva, et je suis une fan extrémiste de Tim Burton anonyme.
Personne le sait, même pas moi. Je suis venue vous voir parce que je peux plus en
décrocher, et je me sens en manque entre chaque nouveau film. Snifff, snifff... Ma
famille ne sait pas que je suis comme ça...
ET EN FAIT JE M'EN FICHE!!! HAHAHA!! JE SUIS UNE FA-NA, UNE MOR-DUE, UNE CIN-GLÉE DE TIM
BURTON!!!!! HAHA!! *rire machiavélique avec beaucoup d'écho*
Ahem.
Enfin bref.
Je voulais donner mon avis moi aussi en tant que fan extrémiste pas si anonyme que ça.
Deux-trois choses d'abord :
Thibaut Palma, tu attribuerais donc à Ichabod un énooorme complexe d'Oedipe??
Fernando et Philippe : vous êtes jaloux passke Johnny Depp il est sexy ;op
La "critique" qui suit a été écrite juste après visionnage du film, l'année
dernière donc :
J'AI VU SLEEPY HOLLOOOOOOOOOOOOOOOOOW!!!!! JE L'AI VU!!! AVEC LES DEUX GLOBES DE CHAIR
BLANCHE ET MARRON (comme ceci, oui) QUI ME
SERVENT DE ZYEUX!!!! OUI MONSIEUR!!! OUI MADAME!!! OUI MONSIEUR-DAME!!! MEME QUE C'EST DE
TIM BURTON!!! AVEC JAUNI DEPP!!! ET CHRISTINA RICCI-TOI L'OEIL!!!!!
Broum.
C'est pas tout ça, mais calmons-nous, hein, les nenfants.
Beauté et humour des plus noirs omniprésents dans le film, sauvagerie et cruauté d'un
gentleman pour le cavalier sans tête, moutons qui passent et qui repassent pendant tout
le film - trop marrant -, Johnny Depp, on a pas fini de le louer, sa prestation si juste
et si criante (IIIIIIIIIIIIIIIIH!) de vérité dans le rôle du héros tête-à-baffes
(c'est terrible - on dirait qu'il débarque de Cambridge) qu'il en devient inquiétant et
qu'il en éclipserait le cavalier lui-même si ce dernier n'était pas aussi claaaaasse
(hop, et que je chasse le père Van Tassel au harpon, hop, et que je décapite, hop, et
que je rentre au galop dans mon arbre tordu, terminus les enfers - c'est-y pas top hype
et glamour tout ça??) et n'avait pas le charisme épouvantable d'un comte Dracula.
On ne peut que louer aussi la beauté époustouflante des images et du décor qui est à
l'image de son créateur : ombre et lumière, sombrement génial et naïvement enfantin
(ou le contraire). Seulement, et il y a un seulement, deux points à
déplorer :
1º/ Il manquait à cet opus la profondeur touchante et le fond de poésie fragile à
laquelle Tim Burton nous avait habitués dans des oeuvres que je n'ai pas besoin de citer.
Sans doute parce que le film était de commande, mais on ne saurait lui en vouloir, car la
beauté transcendante rattrapait bien le reste
2º/ L'amour entre Ichabod Crane et Katrina Van Tassel est peu crédible. Paf, il nous
tombe sur le pif, et on se demande où ils ont pu aller chercher ça. Sans doute dans le
schéma-type : personnage masculin principal + personnage féminin secondaire = amour.
Mais on ne peut s'empêcher de froncer néanmoins un sourcil dubitatif. La scène
d'"amour" finale (gé-niale, le baiser de passion "dévorante",
l'amour "mordant" - quels jeux de mots laids!) entre le cavalier et la vilaine
méchante paraîtrait à la rigueur plus authentique.
Ceci dit, maître Tim ne m'a pas déçue, et jusqu'ici parcours zéro fautes pour tout ce
que j'ai pu voir de lui. Vivement le prochain!
Voilà. Oui, c'est sans doute un peu dithyrambique, mais c'est comme ça avec moi : soit
j'adore Tim Burton, soit j'adore Tim Burton. C'est plus fort que moi. Hihi.
Révérences aux fans burtonniens et autres méchouis,
Maëva.