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Le Monde de Nemo

 

    Cela fait longtemps maintenant que l'on attend le faux-pas du studio Pixar, proclamé ici et là plus grand créateur mondial de divertissements cinématographiques pour tous, enfants, adultes, animaux de compagnie, lave-vaisselles et autres portes blindées. Oui, car il est bien connu que l'on ne peut pas rester éternellement au sommet. Ce sommet artistique et commercial que Pixar a effleuré avec Toy Story et 1001 Pattes, avant de l'atteindre et de s'y installer glorieusement avec Toy Story 2 et Monstres & Co. Ce dernier s'imposant par ailleurs comme un pur chef-d'oeuvre, à tous niveaux. Mais bon sang, ces gens pouvaient-ils encore faire mieux ? Écraser un peu plus la concurrence ? Et montrer une bonne fois pour toutes qu'ils sont les seuls à donner encore un alibi artistique aux studios Disney ? Avec le monde de Nemo, non seulement Pixar a de nouveau fait exploser ses propres records au box-office, mais il a conquis, comme toujours, à la fois la critique et le public. Tout en signant son meilleur film et donc un grand chef-d'oeuvre. Et rien ne semble donner l'impression d'un possible fléchissement créatif du studio.

        Le Monde de Nemo, parvient ainsi à être plus drôle, plus riche, plus beau, plus rythmé, plus divertissant et aussi émouvant que Monstres & Co. On croit rêver. D'ailleurs les 1h45 du métrage filent comme un songe, tant les gags et les rebondissements s'enchaînent sans le moindre temps mort. On est toujours surpris, hilare, fasciné, ému. Visuellement c'est sublime, bien sûr. Mais jamais Pixar ne s'est reposé sur ses performances techniques. Ce qui compte avant tout pour eux ce sont une bonne histoire, de bons gags, de bonnes répliques et de fabuleux personnages. Et au niveau des protagonistes, Finding Nemo est de très loin le plus incroyable des tours de force de chez Pixar. Des dizaines de caractères superbement écrits se succèdent à l'écran. Certes, cela va très vite, mais ils parviennent tous à exister. Et la majorité d'entre eux est inoubliable (ce qui est d'autant plus savoureux si l'on se réfère aux hilarants soucis de mémoire du plus émouvant des héros du Monde de Nemo).

        Le film est bien sûr bourré de références, comme toujours, cela va des Dents de la Mer en passant par Abyss ou Psychose, et énormément aux Monty Python (Finding Nemo - Find The Fish... hum... hum...). Ah, certes, on ne peut pas trouver mieux que les Python en matière de références pour ce qui est de la comédie ambitieuse. Certains passages du Monde de Nemo semblent tout droit issus d'un épisode du Flying Circus (le "langage-baleine", par exemple). C'est vous dire si tout cela est drôle, fin, intelligent, humain et emplit de percées philosophiques délicieuses. Le prochain Pixar, The Incredibles, serait un mélange de Tex Avery, de Monty Python et de... Alan Moore.... Mon Dieu, mais ces gens vont-ils vraiment réussir à faire toujours mieux ??!!?