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M.I.A.
Arular
Célébré comme le premier disque vraiment "mondial"
(voire "alter-mondialiste"), Arular survit fort bien à
sa réputation de synthèse universelle. Si la musique de la demoiselle est
immédiatement surprenante, on devine vite ses origines : les rues de
Londres et les méandres toujours novateurs d'Outre-Manche. Un peu de hip-hop
façon The Streets, un peu de rap façon Dizzee Rascal, un peu d'électronique
déjanté façon Aphex Twin et une bonne dose de ce ragga qui ne ressemble plus à
rien et qui fait vibrer les sous-sols de la capitale britannique. Les deux
premiers morceaux de Arular sont de magistrales claques, la vindicte de Pull Up
The People et la fantaisie bétonnée de Buck Done Gun sont de véritables petites
révolutions dans le monde de la musique populaire. Au fil de l'album on a
l'impression d'assister à la naissance d'un genre nouveau, à la fois dansant et
revendicatif, résultat de la fusion de mille courants, tout en faisant écho à
des sonorités primitives voire tribales. C'est avec Arular que l'esprit de The
Clash aura été le plus vivant en 2005. |