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Les Fils de l'Homme
Les Fils de l’Homme est le grand film inaperçu de l’année 2006.
Totalement sacrifié par ses distributeurs, très mal vendu, à peine soutenu par
une presse et un bouche à oreille dithyrambiques, Children of Men n’a pas eu la
moindre chance de véritablement trouver son public. Mais c’est ainsi que
naissent les œuvres cultes et il semble évident que Alfonso Cuaron vient de nous
en offrir une. Il est bien rare de croiser un récit d’anticipation aussi
crédible et maîtrisé, qui soit à la fois prenant et mis en scène de manière
inoubliable. Le réalisateur cisèle des plans séquences incroyables qui sont
autant de scènes d’action inédites et tétanisantes. En ce sens, la « poursuite »
au ralenti entre voitures qui ne veulent pas démarrer sur un chemin de campagne
est un petit miracle de suspens, d’humour et d’originalité. Mais la mise en
scène ne serait rien sans l’excellent univers d’Angleterre fascisante créé pour
le film, et finalement plus proche du V Pour Vendetta d’Alan Moore que le film
éponyme soi-disant inspiré du Comics. Clive Owen est excellent, de même que
l’ensemble du casting (dont la belle Julianne Moore) et on parvient sans peine à
croire à ce qui nous est conté. Le plus frappant demeure sans doute cette
capacité à concevoir une œuvre très réaliste malgré les déploiements d’effets
(et de rebondissements). Cuaron le laissait entrevoir avec son formidable Harry
Potter et le Prisonnier d’Azkaban, et il le confirme avec Children of Men, c’est
un réalisateur de grand talent et définitivement à suivre. |