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Shortbus
Shortbus est un film d’amours, au pluriel, bien sûr, tant l’œuvre de John Cameron Mitchell se présente comme un hymne à la fusion totale (mais illusoire) des êtres. Bien conscient de l’aspect impossible de ses utopies, et malgré un final jouisseur et jouissif, le réalisateur laisse une très grande place à la mélancolie et donne à son Shortbus les allures d’un rêve désenchanté plein de tendresse naïve. En explicitant le sexe sans jamais verser dans le glauque ou le démonstratif insistant, le film donne une vision nouvelle de thèmes finalement d’une grande banalité. Shortbus ne révolutionne pas le cinéma romantique, mais il s’avère si drôle, si vivant, si humain qu’on oublie les facilités pour mieux se plonger dans sa richesse émotionnelle. Certes, malgré une BO exceptionnelle, il manque ici la folie et une part de la puissance du génial Hedwig and the Angry Inch, John Cameron Mitchell s’étant paradoxalement un peu retenu. C'est un joli film pour les midinettes des années 2000. |