14/05/08
Revenir parmi le monde d'aujourd'hui, se pencher sur ce qu'écoute son prochain, sa voisine, ses camarades qui ne veulent pas entendre parler des Fiery Furnaces. Cela demande de l'investissement personnel, du courage, une résistance hors du commun à la torture visuelle et sonore. Dans un élan de courage incompréhensible, cette édition de Edwood VS Yahoo! Music est presque entièrement située sur la version française du moteur de recherche. Ca va faire mal, punaise, je le sais que ça va faire mal. Et pourtant, voilà, j'y vais, la fleur au fusil et en serrant les tympans...
Black Eyed Peas – Let’s Get It Started
Alien, les Gremlins, The Thing, Fergie… Dans la grande tradition des monstruosités issues de la magie des effets spéciaux et du latex, Fergie ne dépareille pas. Hideuse jusqu’à l’absurde, elle ne fait ici que de la figuration, de manière assez comique (elle s’agite en arrière-plan, dans des tenues pas possibles). Mais elle n’est finalement que la petite touche de génie supplémentaire au line-up du groupe le plus grotesque de son temps (l’inoubliable My Humps revenant régulièrement dans les tops des pires singles de l’histoire de la pop). Les Black Eyed Peas se maintiennent avec ce machin anodin, qui clame que hop, lève les bras vers le ciel et tu touches les étoiles. La débandade.
Tokio Hotel – Ready, Set, Go
Vous ne me croirez sans doute pas, mais c’est la première fois que je vois, entends et subis les vilains gosses de Tokio Hotel. Bon, difficile de dire quoi que ce soit sur ce truc là. De mon temps on avait bien Silverchair. Sauf que là ils ont l’air encore plus jeune. C’est assez comique. Ils ont 12 ans, et font du gentil bruit. Ca rocke comme un gratin dauphinois. Voire un peu moins.
Ch’ti DJ : Hé ! Biloute ! Monte l’son ! Hein !
Voilà. Ah voilà. Elle est belle la France. Ta France, à toi. Hein. Qui a payé pour voir les Ch’tis en salles. Et qui y est retourné. Et qui écoutera ça. Même involontairement, dans ton Macumba de province. C’est ta France. Je suis tolérant, mais y a des limites. En même temps, c’est énorme. En particulier le chœur féminin, qui essaie d’être sexy en parlant comme « cha ». C’est l’inévitable dérivé musical du phénomène cinématographique. Mais il ne sera pas seul. Il est juste le premier. Et il y aura probablement pire. Même si cela semble difficilement imaginable. La réalité dépasse toujours la fiction.
Madonna : 4 Minutes
La Ciccone en invitée sur une chute de collaboration Timbaland/Timberlake. C’est bien ridicule, surtout quand elle fait du break dance. Musicalement c’est la même chose que toutes les autres depuis 5 ans. Un pouêt-pouêt conquérant, une absence consciencieuse de mélodie, de l’agressivité light dans les refrains. Le bonus c’est le thème : 4 minutes pour sauver le monde, avec son tic-toc très comique. La vieillesse, c’est moche.
Alizée : Fifty Sixty
Encore une dont on est surpris d’apprendre qu’elle est toujours en vie. Ce qui a toujours été génial avec Alizée, ce sont ses paroles. Probablement les plus nulles de la variété française actuelle. Et pourtant la concurrence est rude. Un nouveau record essaie d’être explosé avec de sublimes rimes du niveau de « belle héroïne, tu te dandines » et de « l’amour est toujours glamour » et autres « tu oses toutes les poses ». Faut bien s’incliner, les textes sont immenses. On s’y attend, mais à chaque fois on est conquis.
Sophie Ellis Bextor – Today The Sun’s On Us
Avec sa petite ligne mélodique empruntée chez Cure, la ballade de Trip The Light Fantastic a fière allure. C’est joli. Mais pas autant que la Sophie sous la douche, avec son maquillage et son rouge à lèvres waterproof. L’histoire du clip est profondément nulle, Sophie est une voleuse, avec un gars, comme ça. Ils dépouillent le coffre-fort d’un couple, dans un hôtel, puis ils se disputent. La Bextor a l’air triste. Pas contente. Pourtant aujourd’hui le soleil est sur elle. Mais on ne dirait pas. C’est dommage. Sophie, on la préfère rayonnante, car peu d’autres rayonnent aussi bien qu’elle. Occasion manquée. Heureusement, comme dans tous les thrillers, il y a la scène de douche…
Scarlett Johansson – Falling Down
On la connaissait actrice médiocre, mais bonne, on la découvre chanteuse nulle, mais bonne. Filmée comme dans un Lost in Translation de série B, Scarlett meugle au fond du mix. Sur tout l’album, entièrement décomposé de reprises de Tom Waits, les producteurs font ce qu’ils peuvent pour masquer la voix de Scarlett. Quitte à la faire disparaître complètement sur certaines chansons. On dirait une vague imitation de Sinead O’Connor pétée à la Guiness. Musicalement c’est de la soupe alternative, tranquille, avec des tonnes d’effets. Pour bien se démarquer de l’aspect brut de l’original. Faut écouter la terrible version de I Don’t Want To Grow Up, blindée de synthés volés à Human League. Un vrai crime contre l’humanité. Alors, oui, Scarlett est bien faite de sa personne, mais le caprice de chanteuse, on aurait pu l’éviter. Je sais que l’on ne peut rien refuser à Scarlett Johansson, mais parfois il faut être fort. Pour le bien de tous.
Kylie Minogue – Wow
Si l’on considère que c’est grâce à ce single et à ce clip que Kylie a été décorée en France pour services rendus à la culture, on peut en faire une rupture d’anévrisme. Boudinée dans une combinaison ridicule, blonde platine, Kylie fait « wow wow wow ». Malgré son enthousiasme proverbial, ça reste bien vilain. L’une de ses chansons les plus faibles. Juste au moment où on lui offre un peu de reconnaissance artistique. Ca fait désordre.
Louis : La Vie ne Vaut Rien
Autre spécialité française : le chanteur désabusé. Dutronc, Gainsbourg, Bashung, Higelin, Miossec, c’est aussi typique que le ch’ti. Là, c’en est encore un, comme ça, pour allonger la liste. Il a une grosse musique qui claque derrière. Mais c’est tellement propre que c’en est vilain.
La Nouvelle Star : Highway To Hell
(oui, j'ai préféré mettre une photo de Virginie Efira, ça se conçoit)
La question demeure, où vont-ils chercher leur inénarrables participants ? On me dira qu’ils sont issus d’un casting impitoyable, mené par des professionnels tels que Lio et Philou Manœuvre, oui, ça va, arrêtez de vous marrer. Résultat, il transforme AC/DC en une ballade de variétés ultra ringarde, miaulée par des voix laides sur une musique que même J.J. Goldman trouverait moche. Je ne suis pas le fan numéro un de Bon Scott, mais il ne méritait vraiment pas ça. Puisse l’affront offrir à tous ces losers un billet direct pour le dernier cercle des abysses infernales.
Céline Dion : Eyes on Me
Elle n’est pas censée être à la retraite ? Plutôt que de bramer une chanson partageant le même titre que ce slow inoubliable de Faye Wong. La retraite, à Las Vegas. Mise en quarantaine. A vie. Et non. Vlà un machin orientalisant absolument infâme, doublé d’un clip mégalo entièrement à la gloire de la québécoise. A noter, un costume de scène d’une rare drôlerie.
Justice : Stress
La bande annonce de Grand Theft Auto Sarcelle est plutôt cool. En tout cas la musique est sympa. Il paraît que ça fait scandale. Comme tous les GTA.
Sum 41 – Walking Disaster
Tiens, ils sont encore là, eux aussi. Vieux. Déjà qu’ils étaient ringards dès le départ. Là, c’est très fort. Ils reprennent une chanson de Green Day, dont j’oublie le titre (ou alors ça y ressemble beaucoup) et mouline, peinard, un punk californien de base. On pourra dire ce que l’on veut, mais Green Day, au moins, de temps en temps, ils se sont sortis les doigts du fondement pour faire des trucs un peu différents.
Black Kids – I’m Gonna Teach Your Boyfriend
Truc pour ado, par des ados, pas débordant de personnalité, mais, étrangement, assez sympathique. Toutes proportions gardées.
Colbie Caillat – Bubbly
Attention, rock adulte à l’horizon ! Barre à tribord ! Toute ! Machine arrière ! Collision inévitable ! Voie d’eau côté du folk FM ! Amusant, la chanteuse est le sosie de Jessica Biel. On envoie les canots de sauvetage et on passe à la suite. L’air de rien.
Jenifer – Comme un Hic
Voilà un titre qui est bien. Presque autant que C’est Chelou. Je confonds tout le temps Jenifer et Zazie. Elles chantent la même chose avec la même voix (ou peu s’en faut). Ca ne va pas s’arranger avec ça.
Yelle – Je Veux Te Voir
Il arrive toujours un moment pendant la rédaction des Yahoo Music où je reste scotché, presque bouche bée, devant un clip. Cette fois, c’est Yelle qui s’y colle avec ce truc incroyable. Version karaoké pour être bien sûr de ne rien rater des paroles… pénétrantes. On me dira que c’est la musique de la banlieue, ce qui, si c’est vraiment le cas, assurera sans problème un second mandat à M. Sarkozy. En tout cas, il y a du vocabulaire (« bataaaard, bite, crunk.. »), mais on ne comprend pas tout à l’histoire (penser à faire une recherche sur un certain Cuizinier, probablement un grand nom de l’hôtellerie). L’aspect le plus remarquable c’est l’agressivité viscérale de l’ensemble. Le clip vomit des couleurs fluos, Yelle ne sourit pas et manque de mordre. Surtout, la musique, vague techno-house plutôt hardcore, cogne comme une brute. Les paroles, récitées comme une litanie militaire, frappent d’autant plus. D’une laideur intrinsèque pleinement assumée, ce Je Veux Te Voir dégage quelque chose de fascinant et de vaguement inquiétant. Comme une performance d’art contemporain qui aurait dépassé ses créateurs.
The Pixies – Where Is My Mind
C'est un signe du destin, qui ne peut pas se tromper, je suis accueilli sur Yahoo UK par un clip des Pixies en concert lors de la fameuse reformation qui a fait tant parler (au moins sur ce site). Cela fait plaisir de voir Charles Thompson reprendre ses droits sur ce morceau violé par presque toute la planète (heureusement que Fincher a fait Zodiac pour se faire pardonner). On voit même Kim Deal sourire. C’est un peu perturbant. La version est dans la veine pépère de la reformation. Ils sont contents de bosser, c’est chouette de voir des gens satisfaits de leurs jobs.
Rihanna – Take a Bow
Impossible de savoir si c’est une reprise méconnaissable de la chanson de Madonna. Probablement que non. C’est de la ballade r’n’b de base, tranquille. Ici, Rihanna chante comme Pink (et lui ressemble aussi vaguement). Ce n’est pas aussi vilain que l’original. Mais ça craint un peu quand même.
Bjork – Wanderlust
On le sait par cœur, je ne suis pas, mais alors pas du tout, fan de Bjork. Mais j’ai le DVD de ses clips. Et je l’aime beaucoup, ce DVD. Parce que voilà, Bjork c’est un concept sons et lumières. La musique ne s’écoutant pas sans les images et réciproquement. Nouvelle preuve avec ce sublime Wanderlust. La chanson en elle-même n’a rien de bien original, pour du Bjork. Le clip demeure dans la veine bien usitée depuis Human Behavior et Army of Me, mais purée ce que c’est beau.
Fragma – Toca’s Miracle
Oui, bon, c’est pas parce que c’est anglais que c’est forcément bien. Là, par exemple, Fragma c’est odieux. On dirait une pub pour Victoria’s Secret. Et quoi qu’on en dise, ça ne fait pas une bonne chanson. Ni même de belles images. Etonnant, non ?
Michael Jackson – Thriller
25 ans, l'album le plus vendu de tous les temps, des zombies, John Badham, 15 minutes, Vincent Price, Quincy Jones, Bambi et du funk. Quoi ? C’est génial. Pas une révélation. Faut dire.
Sofia Essaidi – Femme d’aujourd’hui
Pas rassurant pour demain, ça.
Bébé Lily – Dans l’espace
No Future.