Pour un groupe dont la carrière officielle se limite à deux albums (Unknown Pleasures et Closer) et à une poignée de singles (compilés sur Substance ou de manière plus complète sur Heart and Soul). Pour un groupe dont l'influence sur la musique populaire avec de la classe, ne s'est jamais démentie en 25 ans. Pour un groupe auquel on peut offrir le terme "mythique" sans jamais passer pour un pédant ridicule. Pour un groupe qui a su passer du punk radical et irrésistible (Warsaw) à la pop coupante (She's Lost Control) en passant par le rock glacé (tout Closer), en se permettant d'inventer la "new wave", la "cold wave" et plein d'autres "waves" que je ne pourrais pas énumérer ici. Pour un groupe qui ne cesse d'enchaîner les chansons sublimes comme autant de larmes amères (Atmosphere) et de hurlements ectoplasmiques (Dead Souls). Pour un groupe déviant, maudit, hideux et magnifique. Pour un groupe qui nous fera éternellement souffrir avec l'une des plus belles chansons de l'univers, qui donne aux synthétiseurs la voix des démons infernaux (Love Will Tear Us Apart). Pour un groupe noir et brillant. Pour un groupe qui a chanté la fin de tout. Pour un tel groupe, l'intégrale n'est pas seulement indispensable, elle devient l'air aigre que l'on respire les jours où l'existence semble s'effondrer pour de bon. Et soudain on comprend : Joy Division est le surcroît de douleur qui fait oublier la douleur. Sublime.

 
 
 
 
 
 
 
 
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