Index des critiques


Bullit

de Peter Yates

Le tour de force critique serait de parvenir à évoquer le Bullit de Peter Yates sans parler de Steve McQueen et de la course-poursuite en voitures dans les rues de San Francisco. Dépouillé de ses deux emblèmes, que reste-t-il du film ? Dès les premières minutes du métrage, on trouve des réponses pour le moins satisfaisantes. Bullit incarne idéalement une époque du cinéma, un tournant qui va projeter le cinéma hollywoodien clinquant alors en pleine agonie vers l’âpreté des années 70. Difficile de ne pas déceler dans le souci de réalisme, les cadrages audacieux et même quelques percées vers le filmage documentaire, les prémisses du French Connection de William Friedkin qui, à peine trois ans plus tard, allait d’autant plus révolutionner le cinéma américain (et imposer une virée en voitures d’un niveau encore supérieur). Cette mise en scène semble se fondre avec la nonchalance de Frank Bullit, lorsqu’elle le suit pour soudain laisser libre court à la nervosité dans les scènes d’action.

Si le scénario de Bullit est on ne peut plus classique, il reste un modèle de polar urbain paranoïaque, voire oppressant. En ce sens, il serait fort dommage d’occulter la longue séquence de l’hôpital, qui mêle suspens médical avec un jeu de cache-cache fort bien mené. Et bien sûr le final dans l’aéroport qui voit l’accomplissement de l’excellente confrontation entre McQueen et Vaughn (qui campe un opposant d’une classe appréciable). Si la poursuite en voiture a définitivement vieilli, elle l’a fait plutôt bien, le spectaculaire s’est fait oublié (à part la surprenante explosion qui la conclut) au profit d’une belle mise en scène, tout en montages savants et en contre-champs judicieux. On notera que si la musique Lalo Schiffrin est tout aussi indissociable du film, elle sait toujours s’interrompre aux moments les plus opportuns (dans l’hôpital, pour la poursuite, dans les scènes les plus « prises sur le vif »…) et ce jusqu’à une fin en demi-teinte dont le pessimisme accomplit tout le métrage.

A présent n’éludons pas plus longtemps une vérité incontournable, Bullit c’est avant tout le sommet de la carrière de Steve McQueen. Affirmation certainement sujette à d’interminables discussions, mais c’est ici que l’acteur trouve le plein accomplissement de son charme, alliant une désinvolture qui semble incarner idéalement la fin des années 60 florissantes et une dureté de « bad cop » qui annonce déjà les élans machistes et expéditifs d’un Inspecteur Harry. McQueen est très en retenu, voire un peu absent de certaines scènes, s’imposant juste par un charisme hors-normes qui lui permet d’être crédible avec un minimum de dialogue et un maximum de caricature (sa relation avec Jacqueline Bisset est juste inexistante). Son Bullit est un bloc de marbre, un archétype cinématographique qui offre au film une aura tout autant très datée que purement classique. Bullit demeure ainsi une référence du genre, dont le charme un peu brut, vaguement désillusionné, à l’image de son héros, ne cesse de captiver.


Gandahar

de René Laloux

Pour pleinement apprécier le Gandahar de René Laloux, il faut garder à l'esprit sa gestation complexe qui prend sa source d'un roman de Jean-Pierre Andrevon daté de 1969, qui passe par un court-métrage prologue en 1977 avant d'aboutir à une réalisation d'un an et demi au coeœur de la Corée du Nord communiste. Le dessin animé se retrouve ainsi au final tiraillé entre diverses directions artistiques et thématiques, ce qui pourrait déconcerter le spectateur qui découvrira l'oeœuvre 20 ans après sa sortie initiale. Techniquement, l'animation très raide, l'action au ralenti, le doublage qui sonne souvent faux et le design d'heroic fantasy à la française possèdent un certain charme nostalgique, mais donnent une allure très obsolète à une œoeuvre mise en scène trois ans après le Nausicaä de Miyazaki. Si l'esthétique BD plaira à beaucoup, elle est définitivement datée, et certains aspects éloigneront le jeune public (les références années 1980 du genre de la reine Ambisextra véritable sosie de Grace Jones, ou bien encore les innombrables images à la symbolique très lourdement sexuelle).

Néanmoins l'atmosphère de Gandahar, avec ses superbes trouvailles de design et son travail sonore remarquable, garde beaucoup de charme. Le scénario de science-fiction, qui vire parfois vers un psychédélisme bon enfant, réserve d'intéressants rebondissements et des idées marquantes. Les amateurs de l'œoeuvre de René Laloux seront ravis de retrouver son troisième (et dernier) long-métrage et les curieux se pencheront sans hésiter sur l'une des rares grandes productions animées françaises, indépendante et atypique.

Grand Prix

de Ivo Caprino

Véritable phénomène de société en Norvège, où il a engrangé plus de 5 millions d’entrées pour 4 millions d’habitants, Grand prix est un fantastique inédit que le DVD permet de redécouvrir, 35 ans après sa réalisation. Elu meilleur film norvégien de tous les temps en son pays, cette perle de la technique « stop motion » (animation image par image à la manière de l’Etrange Noël de M. Jack ou des Wallace et Gromit) demeure remarquable. Pour ce long-métrage, Ivo Caprino a repoussé les limites de la stop motion, en créant un univers très détaillé et des personnages particulièrement expressifs. Les premières minutes de Grand prix impressionnent car elles évoquent immédiatement les travaux du studio Aardman et il ne faut pas longtemps pour reconnaître ce que Wallace et Gromit doivent à ce metteur en scène méconnu.

Malheureusement, Grand prix n’est pas exempt de défauts et accuse parfois son âge. C’est en effet au niveau du rythme que l’œuvre faiblit, les scènes s’étirant trop souvent en longueur sans véritable justification. Si elles séduisent au début, elles finissent par lasser, à l’image du concert délirant avant la course, drôle et charmant à la manière d’un Jacques Tati, mais aussi lassant sur sa durée. La longue intrigue concernant le Sheik est aussi assez superflue et alourdit le milieu du film de manière regrettable.

Néanmoins, le grand prix en lui-même tient toutes ses promesses en délivrant quelques images impressionnantes, en particulier les vues subjectives, façon caméra embarquée, qui demeurent d’une grande virtuosité et qui font même parfois tourner la tête dans les virages. Désuet mais idéal pour les enfants, Grand prix est aussi une belle découverte pour les cinéphiles amateurs d’animation.


The Other

de Robert Mulligan

Grand cinéaste classique, Robert Mulligan, surtout connu pour Un été 42 et Du silence et des ombres (To Kill a Mockingbird), met en scène avec The Other un drame psychologique insaisissable. Par son univers pastoral à la Faulkner et par la qualité exceptionnelle de son interprétation (Uta Hagen et les jeunes frères Udvarnoky en particulier), le film s’ancre dans un réalisme d’americana des plus traditionnels. Cependant, Mulligan choisit de faire pénétrer sa tragédie rurale par une ambiance fantastique qui construit peu à peu un thriller proprement terrifiant. Sans jamais tomber dans l’horreur explicite, le réalisateur entoure le malaise par la photographie aux teintes chaudes de Robert Surtees et par la musique faussement innocente de Jerry Goldsmith (qui annonce très nettement ici celle de Poltergeist). L’effroi naît alors tout autant des détails choquants (un sécateur, une odeur, un cadavre émergeant à peine de l’eau) que de l’atmosphère de folie lancinante. La relation entre les deux jumeaux ne se construit pas seulement autour d’un twist rapidement évident, elle existe par la finesse de l’écriture et la conviction des petits acteurs. The Other tire aussi sa force de sa noirceur et de sa cruauté, qui en font l’héritier le plus digne des Innocents de Jack Clayton. Sans concession et remarquablement étouffante, l’œuvre demeure une perle malsaine inoubliable.


Théorème

de Pier Paolo Pasolini

Peut-être plus que tout autre film de la fin des années 60, le Théorème de Pier Paolo Pasolini est l’incarnation d’une époque, voire de toute une idéologie. C’est sans doute la radicalité et l’envergure de son nihilisme qui lui assure son statut de chef-d’œuvre, malgré, ou plutôt avec, le poids des ans. Pasolini ira encore plus loin dans le désespoir, avec la mise à mort globale de l’Occident dans Salo, les 120 Journées de Sodome, mais c’est avec Théorème qu’il se fait à la fois le plus incendiaire et paradoxalement le plus présentable. Conçu comme un happening d’art contemporain, entre théâtre (par le jeu outré des acteurs et l’aspect clinique de la mise en scène) et divagation cinématographique (des zooms et des cadrages de western spaghetti), Théorème est une œuvre qui flatte le spectateur pour lui imposer des idées révoltantes parce que généralement grotesques. Le concept d’une libération par la sexualité qui conduit au final à la folie plus ou moins furieuse est déjà aussi ridicule que virulente. Mais c’est le traitement, au sérieux inébranlable, qui ajoute un surcroît de folie à un film qui annonce déjà la majeure partie de l’œuvre d’un Lars Von Trier. Manipulateur, Pasolini provoque et blasphème, il fait croire à la profondeur métaphysique d’une succession de scènes effectivement obscènes. En ce sens, il se rapproche du mouvement surréaliste, en une version plus évidente et plus grasse. Le spectateur actuel pourra sans doute se moquer de ces symboles pesants et de ce volcan qui prête à sourire. Mais il ne devra pas oublier que le risible faisait partie des intentions de Pasolini, jouisseur tourmenté, qui venait de tendre avec son Théorème un piège pour intelligentsia en mal de divagations. En ce sens, l’œuvre, d’une beauté formelle onirique, demeure joyeusement malsaine, figée en une mascarade sardonique.


Fando & Lis

de Alejandro Jodorowski

Premier film d’Alejandro Jodorowski, Fando & Lis est une œuvre « monstre » directement issue de la veine la plus radicale et provocatrice du surréalisme. Evoquant immédiatement le Bunuel du Chien Andalou et de l’Age d’or, le film est une succession de scènes liées par une vague quête du bonheur mythique. Extrêmement violent et cruel, Fando & Lis navigue entre des images datées (nous sommes en 1968 et cela se voit) et des fulgurances qui demeurent très perturbantes.

Célèbre pour avoir provoqué une émeute lors de sa première projection, l’œuvre agresse, désarçonne et ennuie parfois et en ce sens elle atteint parfaitement ses ambitions expérimentales et agitatrices. Certaines séquences possèdent une force que le temps n’a pas entamée, et pour peu que l’on soit réceptif à la folie furieuse et au désespoir sans appel de Fando & Lis, il y a ici matière à vivre un trip inoubliable.


La Montagne Sacrée

de Alejandro Jodorowski

Souvent considéré comme le sommet de l’œuvre cinématographique de Jodorowski (avec Santa Sangre réalisé 15 ans plus tard), la Montagne sacrée est effectivement une expérience extraordinaire. Loin du surréalisme systématique et un peu fourre-tout de Fando & Lis et plus complexe que El Topo, cette quête mystique est conçue autour d’un symbolisme très maîtrisé et d’une puissance rare. Provocante critique de toutes les religions, de la société capitaliste mais aussi de celle du spectacle et du monde des humains en général, la Montagne sacrée s’avère très ambitieux.

Gorgé de références ésotériques et d’images évocatrices, le film ne ressemble à aucun autre, par-delà bon et mauvais goût, mais aussi affranchi des conventions cinématographiques. Les acteurs s’abandonnent tout entiers à la vision de Jodorowski (le final expéditif ayant été tourné sous la haute influence du LSD) pour un résultat improbable mais qui ne cesse d’interroger et de fasciner. La Montagne sacrée est sans doute le plus réussi des films psychédéliques, mais il échappe aussi totalement à la classification, telle la plus grotesque et la plus sage des errances jamais filmées.


L'Homme qui n'a pas d'étoile

de King Vidor

Considéré comme un western mineur des années 50, L’Homme qui n’a pas d’étoile n’en reste pas moins très intéressant à de nombreux niveaux. Evidemment, la performance de Kirk Douglas, qui étrennait ici sa maison de production, est la plus évidente qualité du film. Parfaitement à l’aise entre ironie et violence froide, l’acteur trouve peut-être ici son rôle de cow-boy le plus emblématique. A l’image de son personnage principal, l’ensemble de l’œuvre visite tous les clichés du genre, mais sans les remettre en question, comme ce sera plus tard le cas dans Rio Bravo ou dans la Prisonnière du désert. Les petites pointes d’originalité sont plus ou moins volontaires. Pour exemple la relation plus qu’ambiguë entre Douglas et son protégé (le primesautier William Campbell) à peine contrebalancée par l’amourette entre le héros et la ravissante Jeanne Crain. Une certaine mélancolie commence à poindre, et les réflexions sur les barbelés qui se mettent à sillonner les plaines de l’Ouest annoncent le crépusculaire Seuls sont les indomptés (toujours avec Douglas). L’Homme qui n’a pas d’étoile se situe presque exactement à la charnière du western, comme l’un des derniers films à assumer totalement sa mythologie, avec de surcroît une bonne humeur communicative.


Seuls sont les indomptés

de David Miller

On pourra s’étonner à juste titre de la classification persistante de Seuls sont les indomptés dans le genre du western. Certes, il y a bien Kirk Douglas (alors en pleine gloire de cow-boy), un cheval et un chapeau, mais il s’agit plutôt de l’enterrement quasi définitif d’un genre et d’une époque. Nous sommes en 1962, et le méconnu David Miller adapte le roman de Edward Abbey (« The Brave cow-boy ») sous la plume virtuose de Dalton Trumbo. Mais ici, pas d’Ouest sauvage, bien au contraire, car c’est dans les années 1950 que se situe la grande évasion du solitaire campé par Douglas. La métaphore n’est pas très subtile et les symboles sont évidents (les barbelés qui sillonnent les plaines, les voitures qui manquent de renverser le cheval, un hélicoptère face au fusil…), cependant l’acteur et son metteur en scène insufflent une mélancolie à peine dissimulée sous l’humour. Dans un ultime baroud annonçant la Horde sauvage, le dernier des cow-boys défie le monde moderne et s’offre une escapade à l’ancienne. Pour l’amitié, pour l’amour (de la toute jeune Gena Rowlands) et surtout pour l’illusion, il s’investit dans un « survival » minimaliste au suspens toujours efficace. Kirk Douglas n’a cessé de clamer que Seuls sont les indomptés était son film préféré et il est clair que c’est une histoire qui lui tenait très à cœur. La mégalomanie de l’acteur y est évidente, mais elle convient parfaitement à ce personnage têtu et roublard, mais avant tout terriblement isolé. Le noir et blanc sublime ajoute à la tristesse d’une œuvre étonnante et rare.


House by the River

de Fritz Lang

House by the river, inédit au cinéma et en DVD en France, est doublement intéressant, malgré son aspect effectivement mineur dans la filmographie de Fritz Lang. La mise en scène que Lang a contribué à créer en faisant écho à l’expressionnisme allemand, revient à la source du film noir. La photographie, tout en jeu d’ombres, construit une épure du genre, où tous les plans iconiques sont accentués jusqu’à la caricature (l’escalier dans les ténèbres, la femme seule dans la nuit, la menace qui surgit …). Mais c’est quand il cite le Murnau de L’Aurore en entraînant Louis Hayward sur ladite rivière que le réalisateur impressionne le plus. Au-delà de l’hommage en peu provocateur, Lang annonce surtout la Nuit du Chasseur de Laughton.

Cette comparaison est confirmée par la caractérisation du personnage principal : un salaud total et irrécupérable. Lâche, arriviste, machiavélique, veule, cet écrivain ne suit jamais la voie de la repentance et développe jusqu’à la fin du film une personnalité détestable et largement exaltée par la découverte de ses pulsions les plus cruelles. Certes, le discours sur le meurtre comme moteur de la créativité n’est pas nouveau, mais Lang choisit un « héros » sans remords qui ne cesse de jouir des horreurs qu’il imagine et met en pratique. S’il en vient à trembler ou paniquer, c’est par pur égoïsme, terrifié à l’idée de perdre son pouvoir nouvellement acquis. Prêt à toutes les trahisons, à toutes les perfidies, le monstre de House by the river n’en est pas pour autant un génie du crime comme pouvait l’être le docteur Mabuse et il n’a pas l’aura maléfique de M. C’est un tueur par hasard, un assassin médiocre dont la petitesse est souvent soulignée. D’autant plus déplaisant pour le spectateur, il offre au film une originalité qui permet à cet inédit de dépasser le statut de simple curiosité.


Je suis un Aventurier

de Anthony Mann

La collaboration entre le réalisateur Anthony Mann et James Stewart aura profondément marqué le western des années 50. Avec des œuvres aussi originales et vivantes que Winchester 73 ou The Naked Spur (intégralement tourné en décors naturels), Mann a contribué à bouleverser un genre qui semblait déjà tourner en rond. Le charisme de Stewart, pas forcément évident dans le rôle du cow-boy solitaire, est à présent une évidence. On peut considérer Je suis un aventurier (The Far country) comme le sommet du tandem. Superbement écrit, l’œuvre synthétise tout ce que l’on peut demander à une histoire de confrontation et de vengeance. Si la photographie, superbe, se nourrit idéalement des décors majestueux des montagnes canadiennes, c’est l’interprétation qui donne toute sa saveur au film. Outre Stewart, les seconds rôles possèdent tous une personnalité forte et généralement très convaincante. Que ce soit Walter Brennan en évident comparse du héros, John McIntire en méchant impitoyable, Ruth Roman en femme à poigne ou Corinne Calvet en ingénue à l’accent français, tous contribuent au charme du métrage. Je suis un aventurier mérite amplement d’être redécouvert tant il sait ménager classicisme et modernité pour ne garder que le meilleur des deux.


Courts-métrage de Martin Scorsese

What's a Nice Girl Like You Doing in a Place Like This ?

Un court-métrage typique d’étudiant en cinéma, avec ce qu’il faut d’expérimentations visuelles, surtout au niveau du montage. Si le rythme est prenant, l’histoire traîne un peu vers une conclusion très prévisible.

It's Not Just You Murray !

Nettement plus ambitieux, ce quasi moyen-métrage est un petit chef-d’œuvre de recherches narratives liées à une grande virtuosité du montage. Le propos se fait plus politique, plus percutant et le style trouve déjà une maîtrise étonnante. Voici peut-être l’acte de naissance de Scorsese cinéaste.

The Big Shave

L’un des courts-métrages les plus célèbres de l’histoire du cinéma, The Big shave est tout autant une métaphore simple et inoubliable sur le sacrifice d’une génération au Viet-Nam qu’un choc visuel unique. En 5 minutes, Scorsese filme de manière clinique un happening gore particulièrement réaliste. Le mélange entre le détachement de la mise en scène et de l’acteur principal et l’aspect presque insoutenable de ce qui est montré est encore aujourd’hui un sommet de la filmographie du réalisateur qui n’atteindra que rarement ce degré d’intensité dans ses longs-métrages.

ItalianAmerican

Ce documentaire offrait un double accomplissement pour le metteur en scène, lui permettant à la fois de rendre hommage à ses parents, et à la communauté d’immigrants italiens vivant à New-York. Il s’agit d’un long entretien (autour d’un dîner) entre Scorsese et ses deux parents, ceux-ci s’affirmant rapidement comme des personnages hauts en couleur. Verve, anecdotes, petites et grandes histoires, humour et sérieux, tout est réuni pour faire de ce document un témoignage très intéressant pour les fans du réalisateur et de la réalité historique des émigrants.

American Boy

Steven Prince fit l’acteur pour Scorsese dans Taxi Driver et New-York New-York, mais ce fut surtout une grande personnalité du milieu marginal de la Big Apple. Manager du chanteur Neil Diamond, junky et surtout témoin extraordinaire des années 70 dans ce qu’elles avaient de plus underground, Prince est un conteur fantastique. D’anecdotes en punchlines, c’est un véritable show qui est très sagement filmé par un Scorsese intimidé mais fasciné. Pas la moindre seconde d’ennui et la superbe chanson Time Fades Away de Neil Young en bonus, tout est hautement recommandable dans ce portrait.

 

 
 
 
 
 
 
 
 
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