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Ed Wood

 

        Le DVD le plus attendu de tous les temps (bien plus que ceux de Star Wars ou d'Indiana Jones, mais si, mais si !), fait son apparition son faire le moindre bruit. Là, comme ça, en DVD Zone 2 anglais, que tout le monde peut et doit acquérir dès cet instant. Je précise juste, avant de commencer, qu'il y a une tonne de sous-titres sur le disque (anglais, espagnol, suédois, danois, finnois...) mais pas de sous-titres français. De même, il n'y a pas de VF. Voilà, une fois cela dit, nous allons entrer dans les faits si choquants que votre cœur ne va pas pouvoir tenir le coup.

 

        Ed Wood est le film clef de l'œuvre de Burton, son dernier véritable chef-d'œuvre d'après moi. A la fois son film le plus "réaliste" et le plus imprégné de la magie du cinéma. C'est peut-être, aussi, son film le plus riche et le plus humain. Ce n'est ni un conte, comme Edward ou The Nightmare Before Christmas, ni un monument de dépression sur pellicule comme Batman Returns, c'est le cri du cœur d'un auteur à la gloire de tout ce qu'il aime. Le cinéma, la sincérité, la simplicité, la foi absolue dans le pouvoir créatif de tous et de toutes. C'est aussi, comme toujours, un hymne émouvant à la tolérance et à la pureté des sentiments. Mais pour lire plus de mes sages paroles, pourquoi ne pas vous diriger vers la page que j'ai dédié au film ? Ed Wood.

 

        Le DVD est tout simplement la meilleure édition d'un film de Tim Burton. Et de très loin. Vous pouvez oublier les DVD Warner vides, vous pouvez enterrer la featurette de Sleepy Hollow, vous pouvez remiser au placard la double édition de La Planète des Singes, vous pouvez même donner du repos aux éditions spéciales d'Edward et de Pee Wee. Ce DVD, qui ne coûte rien ou presque (140 F maximum, pour ne pas parler en euros), est plein à raz-bord de tout ce que l'on peut rêver. Roulons le générique et accrochons-nous à notre ceinture du train fantôme.

        Il y a un commentaire audio qui court sans temps mort tout au long du film. Sont présents Tim Burton, Martin Landau, les deux scénaristes Scott Alexander et Larry Karaszewski, le génial directeur de la photo Stefan Czapsky et Coleen Atwood, costumière d'à peu près tous les films de Burton. Cela fait beaucoup de monde, vous allez me dire. Mais ainsi ils ont tous le temps de parler et de dire des choses, intéressantes au minimum, passionnantes parfois. Ensuite, dans l'ordre, nous trouvons un clip musical totalement percuté de la tête. En gros, une fausse Vampira qui se trémousse dans les décors du film sur la musique du générique. L'un des trucs les plus hallucinants qu'il m'ait été donné de voir.

        "Let's Shoot This F....er", LE gros morceau ! Un véritable making of, sans interviews promos, sans voix off immonde, non, juste des images du tournage brutes de décoffrage. On voit ainsi Burton vraiment au travail, parfois s'amusant, parfois perdu dans ses pensées, parfois soucieux, toujours hyperactif. On a droit à une brève présentation du film par Johnny Depp en plein dans son rôle, son meilleur rôle dois-je le rappeler. On voit un peu de tout, des tournages de scènes dans leur intégralité et pour la première fois on a vraiment l'impression de voir l'envers du décor d'un film de Tim Burton. A pleurer de bonheur. Vraiment.

        "The Theremin" est une dizaine de minutes dédiées à la musique d'Howard Shore (longuement interviewé), remplaçant exceptionnel de notre Danny Elfman, l'espace d'un film. On y parle beaucoup du Theremin, cet instrument mutant que l'on entend durant tout le film et qui donne l'aspect SF des 50's. On le voit même en action. Troublant ! "Making Bela" est un sujet entièrement dédié à la performance de Martin Landau. Performance et maquillage oscarisés en leur temps, on le rappelle encore et toujours. Tous ces sujets ne sont pas du tout dans la veine "promo" habituelle, ils sont filmés très simplement, sans intervention extérieure, uniquement ponctués d'extraits du film. "When Carol Met Larry" est un bref sujet sur les travestis, interview à l'appui. C'est à la fois inutile et indispensable au décodage du film. Quand je vous disais que c'était la meilleure édition DVD d'un film de Burton, vous ne me croyiez pas !

        "Pie Plates Over Hollywood", un quart d'heure totalement passionnant dédié à Tom Duffield, le décorateur du film. Le monsieur nous fait pénétrer littéralement dans l'envers du décor en expliquant tous ses choix de manière claire et fascinante. Il nous fait même visiter son "livre du film", où il a consigné tous ses choix artistiques. Peut-être l'une des choses les plus intéressantes que l'on ait pu voir sur un DVD. On ajoute la bande annonce du film. On précise que la qualité de la copie d'Ed Wood est parfaite, que la VO est en 5.1, que les menus sont très amusants et très bien fichus. On persiste et on signe en précisant que tout dans ce DVD respecte et enrichit le chef-d'œuvre de Tim Burton.

 

        On conclut en résumant. On l'a attendu pendant des années ce DVD, le dernier qui manquait à notre collection. On a espéré l'édition américaine, repoussée à 2003. Et soudainement, sans prévenir, on se retrouve avec cette édition anglaise absolument sublime. Le film y est magnifique, mais surtout les suppléments sont les meilleurs jamais dédiés à une œuvre de Burton. Du making of au commentaire audio en passant par l'envers du décor et le clip vidéo dingo, tout est indispensable et parfaitement dans l'esprit d'Ed Wood, le personnage historique et le film.

 

En résumé : une édition "simple" qui s'affirme tout simplement comme la meilleure édition spéciale d'un film de Tim Burton en DVD. Le film est l'un des meilleurs de l'histoire du cinéma et sur le cinéma. Si vous n'avez qu'un seul DVD à acheter cette année, c'est celui-là. Si vous n'avez qu'un seul DVD à acheter, tout court, c'est celui-là aussi. Indispensable, vital, tout ce que vous voudrez, c'est sincèrement l'un des 10 DVD à posséder à tout prix !

 

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