Ed-ito n°2 - avril 2015

Ha ha ha, j'écrivais en septembre 2014 que le prochain Ed-ito devrait surgir quelque part dans le courant du mois d'octobre. Heureusement que je ne précisais pas de quelle année. Donc, d'une certaine manière, je suis en avance. Je ne vais pas vous tenir au courant de ma vie en dehors de ce site, car je ne vois pas l'utilité d'ajouter aux torrents d'actualités déprimantes et autres exhibitionnismes pathétiques qui composent la grande majorité de ce que vous avez lu aujourd'hui, non, non, ne le niez pas. Ah, j'avais de l'espoir lorsque, l'année dernière, j'ai passé beaucoup trop de temps à retaper The Web's Worst Page, j'y croyais, imaginez bien. J'y croyais tellement que la réalité s'est précipitée pour mieux me tataner la figure. Après tout, c'est sans doute mieux ainsi, dans l'esprit d'aléatoire qui a finalement toujours prévalu à l'existence de ce site. Il sera dit que je ne pourrais y travailler que quand je le pourrais, et non quand je le voudrais. La liberté est à ce prix et je radote encore plus que d'habitude.

L'important, au final, c'est que mes écrits intéressent toujours la poignée d'irréductibles que vous êtes. C'est une vraie satisfaction en soi, je ne le cache pas. Et puis l'existence de The Web's Worst Page me permet d'épancher à l'occasion des pensées inutiles qui resteront néanmoins en ligne devant les yeux du monde, au moins jusqu'à l'année prochaine. Ce qui est déjà nettement plus que ce que la postérité offrira à votre prochain statut Facebook et ne parlons même pas de votre prochain tweet qui sera obsolète avant même que vous ayez fini de lire ce texte. N'allez pas croire que je sois encore plus aigri qu'avant, pourtant j'aurais matière, mais non. Au contraire, malgré ma colère toujours intacte face à la bêtise d'autrui, j'ai bien des raisons de m'enthousiasmer.

Vous l'aurez d'ailleurs remarqué, je ne parle quasiment plus que de ce qui me plaît. Et de ce qui me plaît le plus, pas moins. Bon, de temps en temps je ne peux m'empêcher de donner un petit coup de pied de l'âne à ceux qui l'ont bien cherché. Mais ça reste marginal, vive les bons films et les bons disques. Des gens qui s'énervent en commentant de mauvais films, le net en regorge à présent. Ne comptez pas sur moi pour faire des petites vidéos rigolotes, sauf si vous me payez. Et même pas cher, hein, pour un smic je suis prêt à faire l'andouille sur Youtube à plein temps. Sachant que ça n'a absolument aucune chance d'arriver, je ne prends aucun risque. Pour un smic, voire même un peu moins, je pourrais même écrire tous les jours sur ce site, vous imaginez. Et je pourrais aussi chevaucher des licornes et danser le cha cha cha sur Saturne. Ne rigolez pas, il y a une probabilité indéniable que je chevauche un jour une licorne. Sur Saturne.

Dois-je faire le point sur tous les articles parus depuis septembre dernier ? Il y en a eu beaucoup en fait. Surtout que 2015 a démarré sur les chapeaux de roue, du moins en matière musicale, c'est l'euphorie, c'est le délire. Pour le cinéma, not so much. Le meilleur film de l'année, pour le moment, ne sortira d'ailleurs qu'en VOD en France, cet été. Vous dire si c'est la fête dans les salles. Par contre c'est la fête dans les oreilles et si vous n'avez toujours pas écouté les derniers albums de Sleater-Kinney et de Susanne Sundfor, je me demande ce que vous faites encore sur ce site. De la curiosité malsaine, sans doute, je ne vois pas d'autre explication.

Cet Ed-ito ne parlera ni de politique, ni de société, du moins pas plus que d'habitude. Si vous voulez y déceler un point de vue très profond sur notre monde actuel, libre à vous. Pour vous aider sachez juste que non, non, non, je n'ai point changé et que je prône toujours autant la déconnexion et le retour à la nature. Faites ce que je dis, pas ce que je fais, etc. Rien de nouveau, mais comme ça ceux qui aiment leurs éditoriaux avec des réflexions creuses sur l'état du monde seront un peu moins déçus en arrivant en bas de l'écran. Ils seront déçus, j'y compte bien. Mais un peu moins. Ce qui est encore plus décevant, quand on y pense. Evoquer un sujet, faire genre qu'on va en parler, et puis passer à autre chose, c'est exaspérant. Tiens je vais vous parler de la pollution, de ma haine de la publicité et du mouvement réactionnaire hipster. Et bien non, en fait, je ne vais pas vous en parler, ou alors ailleurs, un autre jour, peut-être, je ne fais plus de plan sur le futur, je ne prévois rien, je ne promets pas. "Que sera sera", les jeunes.

Voilà, j'espère que vous êtes bien déçus et que vous prendrez toujours un plaisir modéré à revenir lire The Web's Worst Page, une page personnelle qui vous veut du bien, je vous assure. Donc, en attendant, regardez What We Do in The Shadows et CitizenFour. Suivez Brooklyn Nine Nine et Penny Dreadful, rattrapez Parks and Recreation ou revoyez Star Trek The Next Generation. Et écoutez Susanne Sundfor, bon sang ! Et Waxahatchee, et Natalie Prass, et The Go! Team. Ah oui, tiens, écoutez The Go! Team, ça va faire revenir le soleil.

 
 
 
 
 
 
 
 
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