Ed-ito n°3 - juillet 2015
Que s’est-il passé sur The Web’s Worst Page depuis le mois d’avril, date du dernier Ed-ito ? Pas mal de choses, en fait, c’était inespéré. Ceci dit, j’appréhende de rédiger cette nouvelle errance verbale, car j’ai bien conscience de radoter depuis déjà pas mal de temps. Il y aura donc probablement un ou deux paragraphes répétant toujours les mêmes histoires, sur internet, sur la crise économique, etc. Ca fait partie du décor. Bref, l’année 2015 ne cesse de tenir ses promesses au niveau culturel. Le cinéma, la musique, les séries, tout brille de mille feux et les classements sont déjà plein à ras-bord, alors que nous ne sommes que début juillet. Pour ce qui est du 7e Art, il sera difficile d’aller taquiner Mad Max et Vice Versa tout en haut, mais ce n’est pas impossible, surtout qu’il y a un Terrence Malick qui joue les serpents de mer. Niveau musique, c’est un peu le délire et tout est possible. Entre les anciens qui jouent à leur meilleur niveau (Belle and Sebastian, Sleater-Kinney, Jim O’Rourke…) et les jeunes qui confirment (Holly Herndon, Susanne Sundfor…), ça fait du beau monde sur la piste. Sans oublier que d’autres têtes de série guettent au coin du bois (Destroyer, Beach House, Chelsea Wolfe, Julia Holter…). 2015, va falloir te calmer là, ça va pas être possible.
Et sinon ? Sinon je ne peux pas vous raconter grand-chose d’autre. Ca ne vous intéresserait probablement pas. Si j’ai une actualité susceptible de coller à la ligne éditoriale du site, croyez bien que vous serez les premiers prévenus. En attendant, vous pouvez vous repaître de la vague de mises à jour du mois de juillet. Profitez-en, je ne sais pas combien de temps ça va durer. Ca permet de faire un peu de rattrapage dans les œuvres intéressantes, voire essentielles, de l’année. Après tout, vous êtes peut-être passés à côté de The Duke of Burgundy et c’est fort dommage. Et si ça se trouve vous n’avez toujours pas regardé Sense8 et c’est fort triste. Donc, voilà, j’ai rédigé des bafouilles pour vous encourager. Mais trêve de culture, il est temps de passer aux rabâchages, si les questions financières relatives à The Web’s Worst Page vous laisse de marbre (et qui vous le reprochera ?), vous pouvez arrêter là.
Comme il paraît que c’est délicieusement tendance de publier ses comptes annuels, je m’en vais de ce pas céder à la mode, vous savez comme j’adore suivre la mode. Donc, depuis que j’ai lancé la possibilité de faire des dons pour aider à l’entretien et tout simplement à la survie de The Web’s Worst Page, c’est-à-dire depuis 2013, faisons le point. En 2013, les dons ont financé le site à hauteur de 185 euros, un triomphe dont j’ai été le premier surpris. En 2014, nous sommes revenus à de plus raisonnables 41 euros. Pour la première moitié de 2015 nous en sommes à un renversant 0 euro, qui ne devrait pas me poser beaucoup de problème avec les impôts. Bon, trêve de plaisanterie, c’est toujours aussi embarrassant pour moi d’évoquer ce sujet, mais si vous en avez l’envie et surtout si vous en avez les moyens, la moindre contribution pourrait assurer à The Web’s Worst Page le gite et le couvert pour une année de plus.
En attendant, il y a des gens qui font des trucs sur Youtube, des podcasts, des vlogs, des rlogs, des trucs excentriques que vous pouvez lire sur vos tablettes de nantis. Il paraît que ça paye bien, parfois, mais que voulez-vous ?, il y a encore des fous parmi les journalistes qui n’ont pas envie de vous infliger leur visage ou même leur voix. J’existe dans le monde de l’écrit, c’est un choix que j’ai fait il y a bien des décennies de cela. La radio, la télévision, et leurs dérivés contemporains, ce n’est pas pour moi. Pour mille et une raisons que nous ne détaillerons pas ici. Et les dinosaures de l’écrit aimeraient bien survivre aussi, même s’ils ont bien conscience que la lutte est vaine. C’est une forme de panache et de bêtise, sans nul doute, mais c’est notre panache et notre bêtise.