Le Parrain
Le voilà, il revient, ce
n'est pas Albator, c'est le coffret réunissant la plus belle saga de l'histoire du
cinéma (non pas Star Wars ! non pas le Silence des Anneaux (non le Seigneur des Agneaux,
enfin un truc comme ça)). Je veux parler du Parrain 1ère et 2e Parties. Et en bonus un
DVD entier avec toutes les scènes coupées issues du remontage TV, ainsi que plein de
mini documentaires, de photos et accompagnant tous les films un commentaire audio
gargantuesque de l'ogre lui-même (ladies and gentlemen : mister Francis Ford Coppola !).
Ah, et puis un autre DVD avec en bonus Le Parrain 3e Partie, et nous verrons que ce n'est
pas seulement un gadget. L'image est bien belle (sauf que ça pixelise un peu sur les
noirs par moments, ooooups...), le son est bien beau (rhaaaa la zizique !), l'emballage
est sublime (coffret noir super classe, digipacks qui tuent leur race), le prix est tout
aussi classe (c'est à dire bien prohibitif). Mais ça vaut la peine, bien évidement.
Le Parrain, bah, tout le
monde le connaît ce film, non ? Je crois que tout le monde le connaît, mais sans l'avoir
vu. On connaît les clichés, on connaît les parodies, on connaît les répliques, mais
connaît-on vraiment le film ? Car au final, le Parrain, c'est tout autant le génial
Robert Duvall en Tom Hagen (mon personnage favori de la saga) que la performance de
Brando, tout autant les fusillades que la relation entre Michael et Kay, tout autant les
emportements de Sonny que la bonhomie trompeuse de Clemenza. Il y a la musique
phénoménale de Nino Rota (qui sera améliorée pour la suite, mais tout va être
amélioré pour la suite), la photographie unique de Gordon Willis, et la mise en scène
inspirée de Coppola (inspirée par qui ? par notre grande gueule favorite de Robert Evans
?). Et puis c'est tragique, c'est émouvant, c'est lent, c'est très violent, il me manque
une rime en "en", etc... Et si l'on arrive à passer par-delà le mythe et les
parodies, on y trouvera une uvre quasi parfaite, qui a changé l'histoire du
cinéma. Un film aussi intelligent, exigeant, divertissant tout en étant sans
concessions, un film comme celui-là qui devient le plus grand succès de l'histoire du
cinéma, bah on en fait plus, non ? Bah si ! Oui je suis un vieux nase, mais le Parrain
c'est ma jeunesse (non je ne suis pas siiii vieux, c'est ma jeunesse à la TV et en VHS
(vous vous souvenez ? la VHS !). Alors merde, vous respectez le Don, sinon je vais vous
faire une offre que vous ne pourrez pas ... que vous ne pourrez pas ?? ... que vous ne
pourrez pas refuser ! Voyons, enfin, zut !
Le Parrain 2e Partie est
un projet que tout plombait d'avance. Une suite au plus gros succès de l'époque ? Une
suite à un film bardé d'Oscars, adoré de tous, qui se suffisait à lui-même ? Une
suite sans Brando, ni Caan ? Une suite de 3h20, encore plus ample, plus cérébrale, plus
complexe que le film original ? Il fallait oser. Et comme souvent, c'est à la limite du
ridicule, du ratage intégral, à la frontière entre génie et nanar que va prendre
naissance LE chef-d'uvre. Supérieur au premier, s'affirmant comme l'un des fleurons
des années 70 et surtout comme le meilleur film de Coppola, le Parrain 2e Partie est le
2001 du film de gangsters. Tout y est parfait et même si Coppola y reprend beaucoup
d'acquis de la première partie, c'est pour les améliorer (les vengeances finales, moins
Scarface, mais beaucoup plus émouvantes et métaphysiques en sont l'un des meilleurs
exemples). La photographie de Gordon Willis est à se damner (par contre vous avez
intérêt à regarder le film dans le noir absolu). Al Pacino y trouve tout simplement son
meilleur rôle. De même pour Robert Duvall, aussi splendide que dans le Parrain, c'est
tout dire. De même encore pour le très trèèèès regretté John Cazale (disons à
égalité avec The Deer Hunter). Presque autant pour le tout frais Robert De Niro (qui y
gagna un Oscar, en toute simplicité). La mise en scène de Coppola est incroyable. C'est
son sommet. Après il se prit (prie ?) pour Dieu le Père et se mit à bavouiller
n'importe quoi n'importe comment, pour le meilleur, du moins le supportable (Apocalypse
Now) et surtout pour le pire (Cotton Club, Dracula, Le Parrain 3, etc...). Mais cela est
une toute autre histoire. Nous parlons ici du Parrain 2e Partie avec ses fondus
enchaînés sur les visages de Michael et de Vito Corleone jeune, avec ses silences qui
disent tout, avec son sublime enchaînement de plans qui marquent le spectateur à jamais.
En fait ce film c'est à peu près 3h20 de plans à mourir sur place. Coppola cadre une
roue de voiture ou un jouet d'enfant, une porte ou une main, et c'est l'apothéose
mystique, la communion cinématographique suprême. Tout est digne, vibrant, passionnant,
touchant, implicite, fin, retenu, évident. On manque de superlatifs. Seul le Il Etait Une
Fois en Amérique de Leone, le Deer Hunter de Cimino ou le Ragging Bull de Scorsese
peuvent tenir tête à ce film (je rêve ou je vois des De Niro partout ??). Et au final
il y a ce plan, un seul plan, celui de Michael Corleone seul dans son jardin. Et, que l'on
voit le film pour la première fois ou pour la 50e, que l'on ait 10 ans ou que l'on en ait
50, ce plan peut vous traumatiser à vie. Et c'est bien là la marque des
chef-d'uvres absolus. Le coffret navigue entre 350 et 500 F (ça fait je ne sais
combien d'euros), mais juste pour ce film (réparti sur deux DVD) vous DEVEZ l'acheter. Il
vaut à lui seul tout l'investissement. Rhaaaa, je suis tout amoureux du Parrain 2 (ça
rime). Non, laissez, juste un traumatisme d'enfance...
Venons-en au sujet qui
fâche. S'il est fortement conseillé d'enchaîner les deux premières parties, il est
d'autant plus conseillé d'attendre au moins six mois avant de voir (ou revoir) le numéro
trois. Le Parrain 3e Partie a toujours été accompagné d'une horrible réputation de
suite indigne (si ce n'est pire). J'aurais aimé le réhabiliter en quelques lignes, juste
pour faire genre, et de toute façon le temps adoucit souvent les grandes déceptions des
films trop attendus. Et bien non, non, définitivement non, même dix ans plus tard, le
Parrain 3 est une bien piètre conclusion à l'une des plus belles sagas de l'histoire du cinéma.
On a vraiment du mal à croire que c'est le même metteur en scène qui se cache derrière
cet empilage de scènes fades et de radotages gênants. On a encore plus de mal à croire
que c'est Gordon Willis qui se charge une nouvelle fois de la photographie tant l'ensemble
n'entretient qu'un très lointain rapport avec le visuel des premiers films. Le Parrain 3
est au pire un téléfilm de luxe, au mieux une conclusion entre deux eaux qui réserve un
petit nombre de très belles scènes. Si Coppola s'est perdu en 20 ans, il en est de même
pour Pacino, méconnaissable, qui en fait des tonnes, rendant la performance de Brando
dans le premier opus encore plus admirable. De la vieille école il ne reste presque plus
personne, et ceux qui restent sont les meilleurs (l'émotion de Diane Keaton est sans
doute ce qu'il y a de mieux dans l'ensemble du film). Tom Hagen est mort et c'est à peine
si on l'évoque, plus comme un clin d'il qu'autre chose (c'est pire que la mort de
Bobba Fett dans le Retour du Jedi, ça, c'est moi qui vous le dis !). Michael Corleone
culpabilise avec de grands froncements de sourcils, se tourmente en flashbacks mielleux
issus des premiers films (les meilleurs plans de ce troisième opus, bah voyons), souffre
en gesticulant, riboule des yeux, se roule par terre, hurle, danse, fait le guignol, bref
il est l'antithèse du héros des deux premiers volets. Le reste du casting pédale plus
ou moins dans la choucroute, et comme il est toujours bon de tirer sur une ambulance,
Sofia Coppola est vraiment à côté de la plaque. Depuis elle est devenue réalisatrice
de films mous pour critiques parisianno-pédophiles, grand bien lui fasse. Sur la fin,
Coppola nous prouve une énième fois qu'il n'a plus grand chose du génie d'autrefois et
se fend d'une lourdingue scène d'opéra et de vengeance en montage parallèle (passage
inévitable de la série), et essaie de nous tirer des larmes avec une piéta pompée chez
Scorsese (mais mais mais ! ne serait-ce pas la musique de Raging Bull en fond sonore ?
Mais si ! Mais si ! C'est du Mascagni !). Et au moment où l'on croyait tout perdu ou
presque, un miracle se produit. L'ultime plan, juste un plan, un plan large fixe, la mort
solitaire de Michael Corleone ; un plan qui retrouve les teintes d'autrefois, la
sobriété intense qui a fait la force des Parrains. Et dans cette coda enfin digne de ce
qui avait précédé, Coppola sauve presque tout son film, le justifie. 2h30 de
téléfilm, juste pour nous amener à cette dernière image. En écho à la mort de Vito,
celle de Michael parvient à nous bouleverser. Tout est bel et bien fini, il n'y aura pas
de Parrain 4e Partie. Amen.
En résumé : un pan biblique de l'histoire du cinéma à posséder sans attendre,
forcément. Beaucoup de bonus, un vrai effort de collector, et puis les films. Le 3, ma
foi, n'est pas si affreux, il est juste très décevant. Le 1, pardieu, c'est LE
classique. Et le 2, fichtre, c'est l'un de meilleurs films de l'histoire du cinéma (et
cela ne souffre aucune (AUCUNE !) contradiction). Alors ? Alors on ne refuse pas un
service au Parrain. |
Starship Troopers
Le film est bien le monument
bourrin-jouissif-premier-second-degrés que l'on connaît tous par cur (du moins
j'espère que vous le connaissez tous par cur). Cette édition spéciale vient
remplacer l'horrible premier tirage (avec le film sur deux faces, n'importe quoi). Et elle
vaut tout l'or du monde. Que l'on aime le film ou non. Car ce qui fait le prix de ce DVD,
c'est l'incroyable commentaire audio de Verhoeven et de son scénariste Edward Neumeier.
Verhoeven, au top de sa forme, rentre dans le tas et répond du tac au tac aux critiques
qui l'ont accusé d'avoir tourné un film "fasciste". Et ça fait mal. Et c'est
poilant. Et c'est toujours juste. Seront ainsi traités de fascistes : les USA, les
communistes, les critiques, les spectateurs (dans une réplique d'une justesse
merveilleuse "si les spectateurs veulent que la bagarre commence il faut supposer
qu'ils sont fascistes"), etc... Verhoeven passe beaucoup de temps à justifier sa
démarche ("dès qu'il y a un élément fasciste dans le film, c'est mal ! mal ! mal
!"), en profite pour évoquer son enfance dans la Hollande occupée, développe
quelques anecdotes inestimables, défend tant bien que mal le personnage horripilant de
Carmen (et le fait que ce soit une telle tête à baffes est le bonheur du gars Paul)...
Il évoque aussi les techniques utilisées pour son film. Bref c'est du tout bon. Sans le
moindre temps mort (environ 10 secondes de silence sur 120 minutes de métrage). Rendons
aussi grâce à Ed Neumeier qui n'a pas non plus la langue dans sa poche ("on peut
supposer que le fascisme a une origine biologique", "ce sont les femmes qui nous
rendent fascistes", ainsi que des piques jouissives contre le Texas et les
Républicains). Un commentaire audio aussi engagé que le film (mais en plus direct).
Sublime.
Pour en revenir à Starship Troopers.
Reconnaissons qu'il ne ressemble à rien de connu dans notre univers. La première partie
navigue entre la parodie de sitcom (en gros c'est Melrose Place chez les nazis) et il faut
une attention de tous les instants pour capter tous les petits détails qui font du film
un tel pamphlet. Après, la baston commence et les effets spéciaux s'en mêlent. Là on
laisse parler notre âme de guerrier et on est prêt à hurler avec Verhoeven, oui, la
guerre nous rend tous fascistes. Film jouissif, impressionnant, brutal, hilarant, qui
véhicule aussi bien le malaise que le panard humide, Starship Troopers est un spectacle
total. L'un des plus grands films "piratés" de l'histoire du cinéma
hollywoodien des années 90, à ranger à la droite du Batman Returns de Tim Burton et du
Fight Club de David Fincher. Des effets spéciaux révolutionnaires au service d'une
uvre difficile, c'est peut-être, je dis bien, peut-être, encore plus fort que
2001. Un film sans gentils, sans méchants, où tout le monde se retrouve à égalité,
qui flatte nos instincts basiques (gag) aussi bien que notre sensibilité. Serions-nous
prêt à craquer pour Dizzy, la brave héroïne, modèle de la jeunesse nazie qui se
sacrifie par amour et par convictions ? Qui a tort ? Qui a raison ? Starship Trooper,
désormais indissociable du commentaire de son metteur en scène, est un film
"limite", excessif, dont on ne sait jamais si les défauts sont les plus grandes
qualités ou l'inverse.
En résumé : l'un
des plus grands spectacles "intelligents" de
l'histoire d'Hollywood. Starship Troopers entre dans la DVDthèque
idéale, non seulement pour la qualité toujours aussi fastueuse du film, mais
aussi et finalement surtout, pour le commentaire qu'en fait un Paul Verhoeven joyeusement
dingue et provocateur. Join Up NOW ! |
Les
Mystérieuses Cités d'Or
Le XVIe siècle ? Le XVIe siècle !
This is Hardcore, mes enfants. Et je ne suis pas le seul dans ce cas-là, croyez-moi. Et
nous autres, la génération 20-25 ans, dont le culte tourne autour des aventures
d'Estaban, nous pouvons nous foutre bien fort de la gueule des 25-30 ans qui ne jurent que
par la niaiserie kitsch de Casimir. Car nous avons une différente classe. Et nous sommes
nombreux à être d'accord sur ce point, il suffit de jeter un oeil à cet excellent site
pour comprendre : Les Mystérieuses Cités d'Or.
Alors quoi ? Alors c'est tout simple, les Mystérieuses Cités d'Or ont forgé
l'imaginaire, et donc une grande part de la vie, d'enfants qui sont désormais presque des
adultes. Mais pourquoi ? Parce que c'est tout simplement une série qui accumule comme si
de rien n'était les concepts, les images, les personnages, les possibilités, les rêves
traumatisants. Comme le plus riche des contes, sans pour autant échapper à de larges
faiblesses, les Cités d'Or ouvrent en grand la porte des songes. Et dans nos têtes nous
ne cessons de vivre et de revivre cette série. Elle a tant contribué à forger notre
sensibilité, notre approche même du monde, que l'on ne peut plus être objectif.
Si, on peut, on peut dire que la
réédition en DVD à 160 F l'intégrale est un bonheur dont il ne faut pas se priver,
malgré une compression bien crado (les documentaires cultissimes sont en VCD, quoi...).
On peut avouer que la série navigue entre des sommets jamais vus dans un dessin animé
(au hasard : la traversée du détroit de Magellan) et des baisses de rythme regrettables,
ainsi que quelques passages incroyablement lourds. On peut avouer que le dernier épisode
est très représentatif de cette schizophrénie. On enchaîne le génie pur traumatique,
avec le n'importe quoi expéditif et frustrant (malheureusement la fin castrée des Cités
d'Or n'a pas la force de celle de Twin Peaks).
Mais on pourrait aussi avouer que
l'épisode pilote est pour toujours l'une des plus grandes réussites de l'histoire de la
télévision. Tout simplement. Je vous encourage vivement à le revoir, ou même à le
découvrir maintenant (trop tard, certes). En 25 minutes on comprend pourquoi, même
lorsque que l'on avait 3 ou 4 ans lorsque l'on a découvert la série, on s'en souvient
encore comme au premier jour (c'est mon cas, j'avais vu le pilote une seule fois et je
l'ai revu près de 20 ans plus tard, je n'avais pas oublié une seule image, en fait il
m'avait poursuivi toute ma vie d'une façon ou d'une autre). Le pilote est d'ailleurs
"trop", comme un Final Fantasy (le film ou les jeux), c'est "trop".
Trop grandiose, trop riche en possibilité, trop lyrique, trop rapide. On se sent écrasé
par une mythologie qui nous dépasse, un enchaînement de scènes d'une puissance
évocatrice étrange, entrecoupées d'intermèdes comiques encore plus étranges. Et tout
le reste de la série sera ainsi. Parsemée de redondances et de burlesques, de
personnages énervants et d'images saisissantes. D'un instant à l'autre on passera du
Collège Fou Fou Fou à Excalibur. Mais c'est le grandiose qui domine largement. Et
personne ne pourra oublier sa première vision des Cités d'Or (à l'époque du moins, je
ne sais pas si l'on peut vraiment apprécier la chose une fois "vieux"). Quand
le moindre détail était fascinant. Que l'on était terrorisé par la première
apparition de Tao, que l'on restait hypnotisé par les mystères de Mu, que l'on ne savait
plus où l'on en était quand la série (si rigoureuse historiquement dans ses débuts)
pétaient totalement les plombs avec l'arrivée des Olmèques (peut-être les méchants
les plus fracassées de l'histoire de la TV, à qui la série joue un drôle de tour en
les faisant se contredire d'un épisode à l'autre (au début ils veulent de l'or pour
leurs expériences, après ils veulent le "Grand Héritage", allez comprendre)).
Enfin bon bref. Il nous reste ces images indélébiles et aussi des regrets infinis. Les
regrets de ce dernier épisode tronqué. Les regrets de voir sacrifié le sublime
personnage de Mendoza, sans aucun doute le véritable héros de la série, la caution
"adulte", qui de leader ambigu et charismatique en vient à faire de la
figuration (un peu ce que Lucas a fait à Han Solo, donc). Mais qu'importe, on ne veut
plus avoir de regard critique sur les Cités d'Or, cette série fait partie de nous comme
un tendre souvenir d'enfance. Un rêve et un cauchemar, une échelle vers les étoiles, un
idéal, un vestige un peu flou qui nous donne les larmes aux yeux sans que l'on comprenne
bien pourquoi. On s'abandonne, on ne cherche plus à comprendre, les mots manquent,
l'Expérience, avec pour base un dessin animé pour enfant, pas très bien animé
pourtant. C'est ainsi.
En résumé : l'une des meilleures séries pour enfants de l'histoire de la télévision. Et sans doute
l'une des meilleurs séries tous les genres confondus.
L'intégrale en DVD souffre de multiples problèmes de son et d'images. Pas une miette de
bonus, mais un prix défiant toute concurrence. Les documentaires et la voix inoubliable
et rassurante de Jean Topart sont fidèles au poste, ce qui est l'essentiel, avouons-le.
La série ne se discute pas. C'est un souvenir. Et pour ceux
qui l'on vécu à l'époque où elle était le présent, ces images font partie d'eux,
elles sont leur essence, elles sont eux, elles sont nous. |
Vampires
de John Carpenter
Vampires, acclamé en son temps par les
gens de bon goût comme étant un classique immédiat, n'a pas aux yeux du grand public et
de la critique "non spécialisée" une bonne réputation. Normal. C'est un
Carpenter. Et un Carpenter, tant qu'il n'a pas 20 ans d'âge, est considéré par la
majorité comme une grosse bouse de nanar ricain idiot. Dès que la vingtaine fatidique
survient, tout le monde se met à encenser le génie de monsieur John Carpenter. Sans se
rendre compte que Los Angeles 2013 est effectivement supérieur à New York 1997 et que
l'Antre de la Folie renvoie Fog aux oubliettes. Mais voilà, c'est du Carpenter, et Big
John ne sera jamais (ouf !) Cronenberg ou Lynch. Il n'ira jamais faire son Faux-Semblant
ou son Histoire Vraie pour flatter le public dans le sens du poil (pas que ces deux films
soient mauvais, loin de là, ils sont juste "acceptables" pour le plus grand
nombre (public et critique)). En fait, il a dû essayer de se faire accepter le John,
Starman et les Aventures d'un Homme Invisible, c'était tout à fait présentable. Mais
oui, mais non. Heureusement et pour toujours, John Carpenter restera le metteur en scène
de The Thing et de Prince des Ténèbres. Tenez, un jeu pour rire, on fait un top 3 des
films les plus flippants de ces 20 dernières années ? OK. Il suffit donc de replacer
dans l'ordre The Thing, Prince des Ténèbres et l'Antre de la Folie. Facile, non ? Quant
à faire un top des films les plus jouissifs depuis l'entrée en activité de ce cinéaste
vraiment culte, là c'est mission impossible. Vampires est-il donc plus bonnard que Jack
Burton et They Live ? Hein ? Hein ?
Ah, au fait, j'ai oublié de vous
parler du DVD qui ressort en édition collector parfaitement inutile (si vous l'avez
déjà, pas la peine de le racheter). La qualité d'image n'est pas si affreuse que cela
(même si on est loin de l'expérience en salles, mais un Carpenter se voit en salles,
n'est-il pas ? Le Cinémascope a été inventé pour lui de toute façon). Le son est pile
poil (gros riff de rock-blues à l'appui). Et pour le reste, on s'en fiche un peu. Il y a
le film. Un bonheur total de la première à la dernière séquence. Un pur film de nerds,
une hénaurme uvre pour mecs. Carpenter étant le génie du film "pour
mecs". Oui, je sais, les femmes ont quasiment toujours des places privilégiées dans
ses films. Bah ça n'en reste pas moins des objets pour mecs qui aiment la baston, les
bonnes grosses vannes, les images mythiques, l'efficacité et un petit côté midinette
comme on les aime. Vampires est la quintessence de cet art majeur. Certes on est loin de
la cérébralité de la fameuse "trilogie de l'Apocalypse" citée ci-dessus, et
Vampires hurle moins son statut de chef-d'uvre que les films les plus reconnus de
Carpenter. Il n'en est pas moins un (de chef-d'uvre). C'est du cinéma à l'ancienne
(du western, oui, on le sait par cur), coulé dans le marbre. Efficacité, plaisir
immédiat, on ne réfléchit pas, on admire, on en mouille sa culotte (nous, les mecs). Et
c'est fort bien ainsi. Plus encore que McTiernan, Carpenter est un Héros du cinéma de
genre. Il est LE modèle. Alors, bien sûr, il y a le hors-série de Mad Movies qui vient
juste de sortir et que vous avez tous acheté (sinon je ne vous parle plus, bande de
barbares sans âme et sans tripes). Et je ne dis rien de bien nouveau. Le cinéma de
Carpenter peut se décortiquer à l'infini, mais finalement, hein, l'important c'est que
James Woods nous balance, en écran large, une réplique bien vulgos, avant de vider son
chargeur sur une goule quelconque, qui finira grillée au soleil dans un débordement de
n'importe quoi bourrin, vibrant, trop de bonheur.
En résumé : c'est du Carpenter, tout est dit. C'est excellent du début à la
fin. Quelques faiblesses ici ou là, comme d'habitude, mais au final, merde alors,
c'est une bombe. Et comme d'habitude, on peut se le
passer en boucles sans se lasser une seule seconde. Ce monsieur n'a effectivement
jamais fait de nanars, et on lui doit quelques uns des plus grands film du cinéma fantastique. Et
oui. C'est ainsi. Alors on la ferme, et on achète tout (tout ? tout !). Et plus vite que
cela ! Sinon je vais être obligé de parler de l'édition collector de Jack Burton ! Ah
oui, ai-je précisé qu'il y a Sheryl "Lauraaa" Lee dedans ? Bah je le fais alors. |
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