Edward Aux Mains d'Argent est
d'après moi le meilleur film de Tim Burton (aux côtés de Batman Returns) et aussi le
meilleur film de tous les temps (tout cela étant purement subjectif, évidemment et
heureusement et je dois avoir au moins 3 ou 4 "plus grand film de tous les
temps"). Pourquoi ? C'est à la fois très simple et très compliqué (comme dirait
le Capitaine Haddock). Commençons par une petite présentation du contexte et de la
création de ce chef-d'oeuvre parfait.
Après le
phénoménal succès de Batman, Burton souhaite s'éloigner d'Hollywood. Et il décide de
mettre en scène son nouveau film en Floride. Edward est un personnage cher au cur
de Burton, car il est né d'un de ses dessins d'adolescence. L'histoire originale
d'Edward possède la folie et le surréalisme qui habite les nouvelles et poèmes de
Burton (lire pour cela son recueil). Et c'est avec l'aide de Caroline Thompson, écrivain
pour enfant, qu'il va structurer un scénario transposable à l'écran. Les séances de
travail avec Thompson sont légendaires. Burton échangeant ses idées avec elle comme
dans un cabinet de psychanalyste. Thompson étant chargé de rédiger tout cela sous la
forme d'une véritable histoire. Et finalement un scénario complet surgit des rêves
éveillés de Burton.
Le metteur en scène
décide de s'entourer de la meilleure équipe possible. Et il rencontre sur le tournage
d'Edward quelques uns de ses plus fidèles partenaires. Il y a bien sûr l'indispensable
et fidèle Danny Elfman qui se charge de la plus belle BO de tous les temps. Au maquillage
d'Edward c'est le multi-oscarisé Stan Winston qui uvre, Burton le retrouvera pour Batman Returns. Le directeur de la photographie est le génial Stephan Czapsky,
spécialiste des ambiances burtonniennes qui accomplira d'autres miracles sur Batman
Returns et Ed Wood, enfin le décorateur est Bo Welch c'est grâce à lui que les
ambiances gothique d'Edward et de Batman Returns sont aussi réussies. Edward est aussi la
première collaboration de Burton avec Denise Di Novi qui deviendra sa productrice
complice, celle-ci n'hésitant pas à s'investir à fond dans le tournage.
En clair c'est lors du tournage d'Edward que se fonde la petite famille de fidèle qui suivra Burton sur ses monuments suivants.
Mais il manque un membre de cette famille, l'élément indispensable à l'incroyable
réussite du film : Johnny Depp. On sait que Burton aime
employer des acteurs dans des rôles inattendus (Keaton, Landau, Brosnan, etc....) mais en
recrutant Johnny Depp qui à l'époque est encore l'idole des midinettes car il vient
juste d'abandonner la série qui a fait de lui une Star : 21st Jump Street, Burton prend
un risque énorme. Les talents d'acteur de Depp sont encore relativement inconnus, Edward est l'un de ses premiers films pour le grand écran (après le très bon Cry Baby de John
Waters), il est réputé pour son caractère difficile et surtout pour son statut de play
boy pour adolescentes. Mais surtout Burton va lui demander d'interprèter un personnage
quasi-muet, noyé sous des tonnes de maquillage et de costumes complexes (Edward est une
machine, il ne faut pas l'oublier), agissant avec maladresse et hésitation et surtout
Depp ne pourra faire à aucun moment usage de sa "belle gueule". Le résultat
est hallucinant ! Et reste l'une des meilleures performances de Depp (avec celles
d'Ed Wood, de Las Vegas Parano et de Sweeney Todd). L'amitié entre Johnny Depp (reconnaissant pour le
cadeau d'un premier véritable rôle de composition) et Burton est née, et elle n'est pas
prête de se briser.
Winona Ryder est aussi du voyage. Burton n'a pas oublié celle qu'il a fait tourner pour la toute
première fois dans Beetlejuice. Mais la véritable magie réside dans le fait que Ryder
et Depp était véritablement ensembles à l'époque et que leur complicité à l'écran
n'est pas feinte. Tout est donc réuni pour qu'Edward soit un film unique.
Il l'est, et même bien plus que cela.
L'histoire
d'Edward se présente sous la forme d'un conte, gage de pérennité, elle possède la
magie, l'universalité et la cruauté des plus grands. Burton se plaçant au même niveau
qu'un Andersen, un Perrault ou que les frères Grimm. Avec Edward, Burton délivre un
véritable conte moderne mais intemporel, profitant du format phare de son temps (le
cinéma plutôt que l'écriture). La richesse d'Edward est assez incroyable. Et même
après des années de "vie commune" et de multiples visions, on a bien du mal à
appréhender toutes les possibilités, tous les symboles, toute la portée d'une telle
uvre.
Edward Scissorhands est un film
qui touche, qui marque, qui parle à l'esprit avec le plus beau des langages.
Une
uvre qui possède la magie des états de grâce absolus et l'intelligence d'un
propos parfaitement maîtrisé tout en gardant l'innocence du créateur enthousiaste. On
pourrait dire que Burton a fait son film pour lui, c'est vrai. Burton sublime ses
angoisses, ses cauchemars, ses rancœurs, il fait de ses films de grands terrains de
jeux psychanalytiques et il est compréhensible que bien peu de spectateurs soient
réellement touchés par la profondeur de ses films. Normal, tout le monde n'a pas le
même univers gothique, triste, cynique et rêveur que Burton. Mais Edward possède une
universalité indéniable. Si la base semble classique : le droit à la différence, le
droit au rêve, le droit à l'innocence, son traitement est des plus originaux.
Burton a donc choisit le conte. Une
grand-mère explique l'origine de la neige à sa petite-fille. Et c'est à partir de cela
que Burton va détourner le propos premier du conte pour en faire sa créature, sa
profession de foi. Et si nous regardions le film en détail ?
Comme d'habitude
il faut insister sur la toute première image. Le logo de la 20th Century Fox sous la
neige. L'image est superbe, froide, bleuté. La musique de Elfman n'a jamais été aussi
belle. Quelques churs doux et lointains, l'impression qu'un conte d'hiver va
commencer, pourtant on ressent le froid. Tout le film est déjà dans ces quelques
secondes. La magie est déjà présente, elle ne quittera à aucun moment la pellicule. La
marque du génie absolu.
Le générique est
comme d'habitude parfait. La porte du manoir s'ouvre lentement sur les ténèbres. Le
titre apparaît avec un mouvement de ciseaux, la grâce touche même le lettrage des
crédits. La musique de Elfman est hallucinante. Une valse du niveau de Tschaikovski,
portée par des churs célestes, le souffle et la légèreté de cette introduction
musicale plonge le spectateur dans un état proche du rêve. Que se passe-t-il à l'écran
? La caméra voyage dans le manoir, les ténèbres sont présentes, on s'imagine dans le
château de la Belle au Bois Dormant, des machines étranges apparaissent dans des
couleurs froides, le bleu foncé, le noir et le blanc dominent. Des biscuits surréels
forment un ballet décalés. Et le visage de Vincent Price, l'Inventeur, le Père, le Dieu
apparaît à l'écran. Il est le centre du propos, celui qui crée et qui s'absente. Celui
qui "didn't awake". Ce plan final de générique est l'un des plus beaux et des
plus forts de l'uvre de Burton. Le visage si pâle de Price reflète la mort, il
semble endormi, il est mystérieux. Le plus grand film de tous les temps peut commencer.
La première
scène est dans le ton du générique. On voit ce manoir anachronique au sommet de sa
colline sauvage, entre Ciel et Terre, comme un rêve (ce qu'il est). La neige tombe
doucement. Nous sommes dans une chambre de fillette, la lumière est douce, l'ambiance
d'une soirée d'hiver comme on les rêve, l'ambiance propice à la lecture de contes.
C'est précisément ce que va faire la grand-mère de la petite fille qui ne veut pas
dormir. D'où vient la neige ? A cette question Burton va répondre avec une originalité
hallucinante, mais aussi avec une malice géniale, en mélangeant le conte et la
réalité, le songe et le monde que nous connaissons par cur. Edward est un film qui
parle du lien impossible entre le réel et le rêve. Ce château au sommet de cette
colline, c'est un peu une porte entre deux dimensions, la notre et celle du rêve. C'est
un vrai passage interdimensionnel qui offre à un songe la possibilité d'intervenir dans
notre monde. Mais Burton n'est pas dupe. La réalité triomphe toujours du rêve. Edward
est en cela extrêmement proche du Brazil de Gilliam. Si dans le film de Burton le rêve
reste seul et ne meurt jamais, dans le Gilliam le rêve s'évade, car on ne peut ni le
tuer ni l'emprisonner. Il va s'en dire que ces deux films sont parmi les plus importants
de l'histoire du cinéma.
Edward est une
invention. Edward est une machine. C'est ainsi qu'il nous est présenté et il sera assez
facile d'oublier qu'il est fait de rouages et de métal. On remarque très clairement que
seul son visage est à peu près totalement humain. La souffrance physique chez Edward
semble aussi assez limité, il se coupe mais ne saigne pas, c'est un androïde, entre le
robot et la créature de Frankenstein (il est évident qu'Edward doit de nouveau beaucoup
au roman de Mary Shelley). Mais si Edward est une machine qui n'a besoin ni de
s'alimenter, ni de dormir et qui ne connaît pas le vieillissement humain, si Edward
semble immuable; il possède (comme semble le dire Burton) quelque chose que la plupart
des humains n'ont pas ou ont oublié : un cur.
L'Inventeur a créé Edward comme un être
parfait. Et s'il avait été achevé, effectivement Edward aurait été le plus parfait
des humains. Métaphore divine ? Évidemment. Dieu du haut de sa colline, oublié des
humains qu'il a créé il y a très longtemps, vieillissant dans cet oubli, a construit
des machines à produire des biscuits (métaphore encore ? Machine à produire des rêves
? Évidemment ! Les biscuits produits dans le manoir sont les rêves que l'inventeur
envoie dans le réel). Cet Inventeur donc, sentant sa fin proche va transmettre son
cur et sa vie, sa connaissance et ses rêves à une créature parfaite. L'inventeur
veut un fils, comme une enveloppe parfaite et immortelle pour transmettre ses songes. Ce
sera Edward. Ce robot aux mains ciseaux. Burton n'insiste pas sur les étapes de la
créations d'Edward (c'est peut-être un défaut, mais en fait cela préserve grandement
la magie de l'ensemble). On voit juste qu'Edward est élevé le plus Humainement possible,
il possède une morale parfaite, une gentillesse absolue, une culture obsolète mais
romantique. Edward est le dernier héros romantique. Mais ! Mais l'Inventeur n'aura pas le
temps d'achever son Chef-d'Oeuvre.
C'est le soir de Noël (à quelle époque
? Depuis combien de temps Edward est-il seul ? Cela n'est jamais précisé. Apparemment au
vu de l'allure des boîtes de conserves utilisées dans le manoir et de la couche de
poussière, Edward a été inventé au début de notre siècle... mais en fait les
questions temporelles ont bien peu d'importance chez Burton (cf les Batman)). C'est donc
le soir de Noël que l'Inventeur offre à Edward le dernier élément pour lui donner
forme humaine, des mains, des mains fines, des mains de poupées, mais des mains, des
mains qui lui auraient permis d'affronter le réel au moins avec une apparence
"normale". Mais c'est à cet instant que l'Inventeur meurt (crise cardiaque
apparente, mais on peut imaginer ce que l'on veut). Cette séquence intervient dans la
plus belle scène de toute l'uvre de Tim Burton. Cette scène qui débute lorsque
Edward, pourchassé par les humains, revient dans sa maison d'adoption. Il faudrait des
pages entières pour expliquer pourquoi cette séquence est peut-être la plus admirable
jamais délivrée sur un écran de cinéma. Pourquoi l'échange entre Edward et Kim
("Hold me", "I Can't...") est la plus belle réplique que l'on puisse
entendre. Pourquoi la musique de Elfman tirerait des larmes à une statue. Pourquoi
l'ambiance même est celle d'un rêve total. Pourquoi la mort de l'Inventeur est un
instant traumatisant. Pourquoi le sang du Créateur sur les lames d'Edward est l'une des
images les plus bouleversantes que l'on puisse découvrir. Il faudrait des heures pour
disséquer tous les symboles, toute l'universalité, tout le génie pure que se dégage de
cette simple séquence, que ce soit aussi bien au niveau du fond que de la forme.
Et tout le film
est ainsi. Edward, le mort-vivant, le rêve descendu sur Terre, traverse le monde cruel et
désespérant des Humains avant de retourner à sa solitude éternelle. Prenant la place
divine de son Père, il donne au monde la neige et les rêves qui lui manquait. Génie
absolu d'un scénario qui dépasse le cadre du simple fil directeur. Edward est une étude
philosophique, psychologique et même psychanalytique. Si l'image du Père brille par son
omniprésence/absence, les images de la mère se succèdent. Mère poule, mère
incestueuse, mère castratrice... Il est fort possible que tout cela sorte directement de
l'inconscient de Burton. Et en cela il démontre parfaitement la théorie freudienne,
selon laquelle les uvres d'Art les plus parfaites ne peuvent pas être le seul
produit de la Conscience, celle-ci étant incapable de gérer tant de détails et de
données. Edward Scissorhands en est une preuve éblouissante. Une uvre qui est
aussi, c'est évident, très cathartique. Burton s'en prenant violemment aux gens bien
pensants, au bon peuple perdu dans ses certitudes, sa routine, ses connaissances
illusoires. Vanité que toutes les vérités, semble nous dire Edward. C'est un monde
replié sur lui-même, qui "rêve" de changements mais qui en fait est
terrorisé par la perte de sa routine, les modes passent mais la banalité reste. C'est un
constat dur, désespéré de la nature humaine que nous donne Burton. Et cela se retrouve
dans toutes ses uvres.
Le monde des Humains ne peut changer, il
est triste, aigri, embourbé dans ses principes, dans son fonctionnement ridicule. La
différence est impossible. Être comme les autres ou accepter la solitude infinie, il n'y
pas d'autres choix chez Burton. Thème récurent qui se retrouve dans absolument toutes
ses uvres ! La marginalité, oui, mais surtout l'opposition face au monde
"normal". Les personnages de Burton désire souvent s'intégrer, mais le monde
les rejette. Vincent vit dans sa tête, Sparky le chien est un mort-vivant donc il est
exclu du monde des vivants, Pee Wee est confronté à la cruauté d'un univers qui ne
connaît pas l'innocence, les fantômes de Beetlejuice se heurtent à la même
incompréhension et sont symboliquement bloqués dans un lieu fixe et ne peuvent être vus
que par des gens "anormaux", Bruce Wayne est figé dans ses névroses et sa
solitude, il refuse l'aide extérieure perdu dans ses idéaux obsolètes, Ed Wood ne peut
vivre qu'en marge avec des marginaux malgré son désir de normalité, les habitant
d'Halloween Town sont aussi des incompris, car ils possèdent des valeurs étrangères au
monde des Humains, et dans Mars Attacks ! c'est un peu l'apothéose, lorsqu'à la fin les
marginaux prennent le pouvoir sans trop savoir quoi en faire.
Violent, Edward
Scissorhands l'est, extrêmement violent, mais pas graphiquement. C'est une violence
intérieure. Et tout ce que ressent mais n'exprime quasiment jamais Edward forme cette
tension éprouvante qui habite la seconde moitié du film. Ce sont les explosions de
violence d'Edward qui sont les plus impressionnantes. Il suffit de repenser à cette
scène hallucinante (notamment dans sa mise en scène) où Edward détruit la tapisserie
de sa maison d'adoption. Il faut le voir lacérer les murs tout en se fixant dans le
miroir. Rarement on a pu ressentir une telle violence sur un écran, la tristesse est
infinie, la haine de soi est palpable. Car Edward est gentil, très gentil, trop gentil.
Il fait les choses qu'on lui demande de faire. Mais il n'est pas stupide, il sait qu'il
est manipulé, il sait qu'il n'a pas le choix, il sait que l'on se moque de lui, il
apprend le mensonge, l'hypocrisie, la méchanceté des humains. Et c'est cette prise de
conscience qui se dégage de ses scènes de violence admirables. Et lorsqu'à la fin il
tue l'ex de Kim c'est toute la brutalité du film qui semble atteindre son point d'orgue
et son final. Nous ne sommes pas dans le dérisoire, nous sommes toujours en plein coeur
du Mythe. D'ailleurs cette confrontation finale apparaît comme incroyablement cruelle et
tendue. Edward étant de loin le film le plus dur de Burton avec le second Batman et Sweeney Todd,
et dans une moindre mesure Sleepy Hollow et la Planète des Singes.
Mais en parallèle
de cette violence pleine de désillusion, Burton réserve quelques unes de ses scènes les
plus féeriques. Et même LA plus féerique, la fameuse Ice Dance de Winona Ryder. La
minute trente de musique composée par Elfman pour cette scène étant sa plus belle
partition à ce jour. Une telle grâce tient évidemment de la magie pure, de la
combinaison parfaite de tant de très nombreux talents. C'est évidemment Sublime et
bouleversant. Et lorsque le final du film arrive, qu'Elfman fait exploser les churs
(et les curs), on est transporté loin, très loin d'une simple salle de cinéma,
c'est l'émotion indicible qui déborde de l'écran, qui fait exploser les limites du
rêve. Burton a bel et bien mis en scène un film vital, qui dépasse son créateur pour
atteindre le niveau d'uvre phare, de monument qui aide les esprits à affronter la
réalité, Burton est Grand car il a su transformer ses songes en images universelles
susceptibles d'apporter le bonheur à tant de spectateurs. Oui, il est clair que j'aime ce
film d'une manière incroyable. La force du cinéma est tout entière symbolisée par
cette uvre parfaite, quasi irréelle dans sa magie et sa force. Tim Burton a fait
exploser les frontières de l'émotion cinématographique. Avec intelligence,
sensibilité, passion, il a su donner au monde un bijou salvateur, il suffisait d'ouvrir
son cur. Malheureusement la conclusion du film est plus que réaliste, les Hommes ne
sont pas fait pour le rêve. Et c'est bien le sort des poètes comme l'a si bien écrit
Baudelaire. Quoiqu'il en soit même si Edward ne touche vraiment qu'un petit nombre de
personnes, c'est déjà beaucoup, énormément en fait. Et on ne remerciera jamais assez
Tim Burton pour cela.
Un film distribué par la Twentieth Century Fox. Mis en scène par Tim Burton. Avec Johnny
Depp, Winona Ryder, Dianne Wiest, Anthony Michael Hall, Kathy Baker, Alan Arkin et Vincent
Price dans le rôle de l'Inventeur. Musique de Danny Elfman. Effets de maquillage par Stan
Winston. Montage de Richard Halsey. Décors de Bo Welch. Directeur de la Photographie :
Stephan Czapsky. Producteur exécutif : Richard Hashimoto. Histoire de Tim Burton et
Caroline Thompson. Scénario de Caroline Thompson. Produit par Denise Di Novi et Tim
Burton. |