C'est une tâche bien difficile de parler de la musique de Batman Returns. C'est un disque que je connais par cœur, qui fait partie de ceux que j'ai les plus écoutés ces 10 dernières années et donc je n'ai plus aucune objectivité, ni même le moindre recul par rapport à cette œuvre de Danny Elfman (un peu comme avec le film, donc). J'en suis réduit à collectionner les versions de Face To Face, à traquer la moindre édition un tant soit peu spéciale de cette BO, qui finalement ne doit passionner que les fans absolus du film.

    Ce qui se déroule dans la musique de Batman Returns est à l'image de ce qui se passe dans le film. Un extraordinaire voyage au cœur des ténèbres et au-delà du délire. Tous les styles elfmaniens sont passés en revue, toutes les ambiances sont abordées, toutes les émotions aussi, une BO fidèle au film : d'une richesse inépuisable. Essayons de voir cela en détails (et je vais sans doute beaucoup parler du film en lui-même... encore...)

    Le disque est très long et reprend la quasi intégralité de la musique contenue dans le film (manque à l'appel la courte (et magnifique) partie de présentation du zoo abandonné). La plupart des morceaux (surtout vers la fin) s'enchaînent sans temps mort et il est bien difficile de couper le disque en pistes précises (la preuve, le découpage de Warner Records est assez anarchique et amusant). Le disque ne présente d'ailleurs pas les morceaux dans leur ordre chronologique (en particulier au début), donc ce n'est pas facile de s'y retrouver les premiers temps (surtout que quand j'ai acheté la cassette de la BO (la cassette et oui, je l'ai toujours d'ailleurs), le film n'était pas encore sorti).

    Birth Of A Penguin : Scène d'ouverture et générique du film. La meilleure scène d'ouverture de l'oeuvre de Burton et l'un de ses plus incroyables génériques (le voyage du berceau dans les égouts, clin d'oeil biblique de folie pure). Le logo Warner apparaissant dans les ténèbres avec ces quelques notes extrêmement graves du thème de Batman. C'est surtout cette première note (tenue par une section de cordes !) qui impressionne, tout le film semble contenu dans cette note d'ouverture qui donne le frisson. Et bien sûr ce n'est pas suffisant car dès la première image du film (un tétanisant mouvement de caméra sur maquette), Elfman envoie les chœurs et c'est un souffle épique et ténébreux qui traverse littéralement l'image. En quelques instants une atmosphère unique est décrite, ce sont les échos d'une marche funèbre et grandiloquente qui deviendra le thème principal du Pingouin. Grandes percussions, énormes mouvements de cordes, emphase et surtout ces chœurs phénoménaux, les mêmes que ceux d'Edward, sauf que, ici, les tourments ont pris la place de la féerie. C'est monstrueux, forcément. La montée du générique... et bien, comment dire ? C'est magique. Cet incroyable thème de Batman qui s'envole lentement sur de sombres violons, des cuivres menaçants qui font trembler l'écran et bien sûr l'explosion tant attendue et redoutée au moment où apparaît le titre du film. On pourra hurler à l'effet facile, à la manipulation, je n'y vois que du génie. Après avoir délivré une scène d'ouverture en noir et bleu, glaciale, grotesque et sublime, Elfman et Burton choisissent de plonger encore plus profond dans les ténèbres (le début du générique se déroule dans le noir complet) et nous font visiter des égouts démesurés, des égouts de Metropolis. C'est le frisson absolu d'un décor glauque et d'une musique funèbre et déstructurée. Car le thème de Batman n'est plus cette envolée orchestrale, certes très sombre, qu'il était dans le premier film. Non, maintenant il est littéralement plombé par des percussions monstres et des chœurs anarchiques (effets repris pour Mars Attacks ! et Sleepy Hollow). Rien de plus évident donc, que Batman Returns ne ressemble à aucune autre film hollywoodien et ce, dès le générique.

    The Lair : est une pièce beaucoup plus narrative que l'ouverture et le générique. Ici ce sont surtout les effets collant aux images qui comptent. C'est bien sûr impeccable, le Pingouin étant présenté par ce mélange de musique de cirque déjanté et de marche funèbre, qui transcende les images en leur conférant ce "grotesque tragique" qui habite tout le film. Niveau composition et orchestration c'est tellement admirable que des gens comme James Horner auraient pas mal de leçon à prendre rien qu'à l'écoute de ce morceau.

    Selina Transforms : l'une des séquences les plus puissantes (et les plus belles) du film, qui encore une fois doit beaucoup à la musique extraordinaire de Elfman. La résurrection de Selina Kyle est accompagnée d'une incroyable (mais vraiment incroyable) montée de percussions en fusion avec des violons miaulant. C'est effroyable et divin. Ensuite ce sont bien sûr les violons félins qui surgissent lentement, tout cela est en si parfaite symbiose avec les images et surtout avec l'ambiance générale de la scène (et du film) que s'en est tétanisant. J'ai beau connaître tout cela par cœur, cela me fait toujours le même effet. Et il y a de la tristesse et des ténèbres dans ces dissonances. Et l'on en vient à se demander comment Elfman a réussi à faire sonner des instruments ainsi (c'est un xylophone de l'enfer en fond ?). Et puis le thème de Catwoman, ce que Elfman a écrit de plus beau avec le thème d'Edward et la chanson de Sally. Et après on ne veut pas me croire quand je dis que Batman Returns est le véritable héritier de La Nuit du Chasseur. Et pourtant tout est là.

    The Cemetery : scène en forme de carte de visite du film. Le cimetière est un décor en studio baigné d'une lumière onirique, en ces lieux le Pingouin, plus tragi-comique que jamais, déambule lentement. Le grotesque de Batman Returns atteint son sommet. Encore une fois la musique fait une grande part du travail. Le morceau s'ouvre sur l'errance nocturne de Batman enfermé dans sa monstrueuse batmobile dans les rues désertes de Gotham City enneigée (cela pourrait être ridicule, c'est sublime comme un De Niro dans Once Upon A Time In America ou un Mad Max). Puis Elfman enchaîne sur la marche déjantée du pingouin dans la boue du cimetière, cela ne ressemble à rien de connu, c'est unique, aucune musique orchestrale ne peut s'approcher de ces sonorités (même dans The Nightmare Before Christmas c'est moins impressionnant, c'est dire). Le thème du Pingouin en envolée de violons, c'est cela qui fait que l'on croit totalement à la séquence. C'est superbe, encore et toujours (et cela va continuer ainsi jusqu'à la fin).

    Cat Suite : on débute sur une scène de combat de rue (ces fameuses séquences statiques et quasi parodiques, qui sont en fait le cota d'action imposé à Burton). Mais Catwoman rode, on entend ses violons dès qu'elle se met dans l'idée de mettre à sac un magasin de Shreck (séquence sublime, mais bon si je commence à en parler, on n'est pas couché). Donc l'ensemble est très narratif, la moindre action étant soulignée à grand renfort d'explosions orchestrales (mais c'est quand même bien moins didactique et redondant que 95% des productions musicales hollywoodiennes). C'est tellement magique d'entendre les violons félins de Catwoman si guillerets (malicieux ?) et tristes tout à la fois (de cela encore Elfman se souviendra pour le Nightmare). Et quelle recherche sur les rythmiques (cela c'est l'école Oingo Boingo qui lui a appris). En tout cas c'est beau d'entendre la confrontation entre les thèmes funèbres de Batman et du Pingouin (qui est le plus tragique ?) Le Pingouin gagne sur les nuances car évidemment Batman est le plus figé de tous. Et la montée orchestrale finale avant le "meow" qui fait BOUM !

    Batman Vs The Circus : la première scène d'action du film, la première apparition de Bruce Wayne/Batman (cette fameuse présentation cadrée comme une BD), ce qui n'aurait dû être qu'une courte séquence musicale narrative devient une fabuleuse démonstration de composition. Tout d'abord l'apparition de Batman, une nouvelle fois les notes très graves, très menaçantes et très impressionnantes du thème se font entendre. Celui-ci s'élève doucement et explose (trompette, cordes, percussion). Tétanisant. Le combat en lui-même est typiquement ce que l'on attend de Elfman pour ce genre de scènes : une musique de cirque (cela tombe bien (tiens donc !) les "méchants" font partie d'un cirque !) Alors on repart dans la fête foraine déjantée que Elfman affectionne tant. C'est d'une richesse incroyable et d'une efficacité qui fait peur.

    The Rise And Fall From Grace : les deux étapes de l'ascension sociale et de la chute du Pingouin (aussi rapide l'une que l'autre...), enchaînées au mépris (comme dans tout le disque) de la plus simple chronologie. Shreck vient chercher son candidat-victime, nous sommes dans les ténèbres du pingouin (un accordéon vient se glisser, forcément c'est une BO de Elfman), c'est peut-être ici que l'on entend le plus clairement les prémisses du Nightmare (tout y est déjà, c'est troublant). La chute du Pingouin est plus narrative encore, on entend clairement le triomphe du pingouin (Elfman nous pond un thème très réussi qui n'apparait que quelques secondes, ben voyons) mais aussi Batman travaillant dans l'ombre. Et lorsque le Pingouin choisit la résistance plutôt que de subir, l'orchestre s'emballe (bizarrement les thèmes de Batman et du Pingouin fusionnent presque à cet instant). Une petite montée de chœur pour donner de l'emphase et Elfman peut enchaîner avec une grandiose reprise du thème du Pingouin lorsque celui-ci vient retrouver sa vraie famille (mon dieu, ces chœurs !).

    Sore Spots : encore des ténèbres pour la scène "chaude" imposée et extrêmement ludique entre Bruce Wayne et Selina Kyle. Les violons félins, forcément, se taille la part du lion. Et là c'est carrément une fusion entre les violons de Catwoman et le thème de Batman qui s'opère (idée simple mais d'une efficacité merveilleuse). Quand même ça a une autre classe que du Eric Serra tout cela (petite pique en passant, désolé).

    Rooftops / Wild Ride : très longue séquence qui dans le film tend aussi bien vers l'action que vers la psychologie pure (durant les confrontations fastueuses entre les divers protagonistes). Rooftops est très narratif mais réserve de superbes instants de dissonances orchestrales et de chœurs célestes (et bien sûr les violons de cette infernale Catwoman au sommet de sa forme, Elfman est aussi dingue que Burton (souligner un coup de langue en utilisant ainsi les violons, mais ils cherchaient quoi, là, les foudres de la censure ?)). Catwoman toujours, une nouvelle fois assassinée (par le Pingouin, ici), une chute sur fond de chœurs et de violons (qui sonne comme The Nightmare mais en beaucoup plus impressionnant). Et on enchaîne sur Wild Ride lorsque le Pingouin prend le contrôle de la Batmobile dans l'une des séquences d'action les plus grotesques et les plus surréalistes de l'histoire du cinéma. De la folie pure. Et la musique suit le rythme (et le crée, évidemment). Le thème de Batman percute de nouveau le cirque barge (Pee Wee vs Batman, ces gens sont fous).

    The Children's Hour : cette séquence est une étrange digression qui n'en ait pas une en fait. Il était important de voir le Pingouin se venger sur les enfants de Gotham. Certes ce qui gêne le plus (pas moi en tout cas, mais le plus grand nombre), c'est la manière dont la scène est expédiée. On voit à peine le train, on ne voit que l'ombre de Batman (mais d'où sort cet éclair ?!?), en quelques secondes c'est fini. Et bien c'est peut-être en cela que réside tout le génie de cette séquence qui, comme, la première apparition de Batman, rend un hommage admirable à la construction classique des Comics. Dans la première moitié du morceau, on entend le thème du Pingouin sous forme de boîte à musique, c'est très amusant et finalement très beau, mais quand le morceau est coupé pour enchaîner sur le train du cirque, cela devient carrément impressionnant (surtout que la coupure est abrupte). Écoutez, on entend aussi bien le bruit du train (avec la rythmique), que le thème du Pingouin, très agressif, au premier plan. Et au final c'est le thème de Batman qui prend la place de celui du Pingouin dans la boîte à musique.

    The Final Confrontation : on arrive à la fin du film, tout va s'enchaîner sans temps mort, tout dépasse le sublime. Le Pingouin rassemble ses troupes (des pingouins lance-missiles, ces gens sont fous, mais je l'ai déjà dit). Rythmique militaire, puissance orchestrale on se croirait dans une scène coupée de Predator (mais Elfman est quand même plus nuancé que Silvestri). Et l'enchaînement avec le thème de Batman (toujours avec la rythmique militaire qui crée toute la tension de la scène) devrait être étudié dans les écoles (de cinéma et de musique). Maintenant Elfman nous fait ni plus ni moins que de la musique de cirque avec orchestre de 90 instruments, le tragique de la fête foraine (comme d'habitude et comme dans Darkman en particulier). Elfman réussit donc à créer un étrange suspens pour une scène aussi folle, la marche des pingouins dans la ville déserte sonne comme l'Apocalypse, encore une fois on frôle le ridicule et on le transcende. Et toujours le thème de Batman (plus martial que jamais). Et même dans les moments d'accalmie il reste une tension sourde. Elfman rend grandiose, épique, une séquence dans les égouts et une attaque de pingouins... Dans la seconde partie du morceau la tension monte encore (pas difficile de comprendre pourquoi le final me fait frôler la crise cardiaque à chaque fois). De l'emphase, toujours de l'emphase. Jusqu'au moment où résonnent les violons de Catwoman, là il se passe quelque chose de différent, Elfman insère la tristesse du personnage dans le chaos de la séquence. C'est incroyablement beau (surtout lorsque Bruce Wayne enlève son masque). Et pourtant la tension ne fléchit pas d'un pouce, elle remonte peu à peu entre les violons dingues et les ambiances orchestrales ténébreuses. L'explosion se fait attendre, c'est le frisson absolu (foulala, le coup de la fausse montée de cuivres, mauvais pour le cœur, ça). Et lorsque enfin tout l'orchestre s'affole (qu'est-ce qui explose ? les décors ou l'orchestre ?), c'est du tragique à l'état pur. Et ce n'est pas fini ! Car le Pingouin revient, avec la plus belle variation sur son thème. Elfman va réussir à nous faire pleurer sur le sort de ce monstre grotesque bavant un sang verdâtre, incroyable, évidemment. Et à cet instant le thème du Pingouin acquiert enfin sa reconnaissance en tant que marche funèbre de grande qualité (on entend les cloches annonçant le dénouement du film, comme d'habitude chez Elfman). C'est superbe.

    The Finale : l'enchaînement entre le final et le générique de fin est le moment le plus fort et le plus beau du film. C'est aussi vrai pour la musique bien sûr (car à cet instant Elfman fait presque tout pour bouleverser au maximum). Le thème de Batman n'a jamais été aussi triste, c'est la nuit de Noël la plus triste et la plus solitaire qui soit (mais ce film est fou !). Les violons de Catwoman sont toujours là, comme un rêve lointain et une impasse sombre et enfumée, le film est entièrement dans le domaine du Fantastique. C'est aussi beau que l'Aurore. L'orchestre fait tout vibrer (tout ? tout !). Le thème de Catwoman revient une ultime fois, plus doux, les violons se font plus lointains. Le thème de Batman monte lentement, encore une crise cardiaque à la clef.

    End Credits : le générique de fin enchaîne directement avec le final. Bon là c'est monstrueux, non pire que ça ! C'est déjà magnifique de faire apparaître ainsi Catwoman (non ce n'est pas une concession commerciale, c'est une apothéose poétique qui rend le film bien plus triste encore). Et le thème de Batman explose littéralement (le volume sonore est sur 12, c'est pas possible autrement). Mais se retrouve rapidement totalement déstructuré par des chœurs en folie (mais mirifiques) et des rythmiques martelant dans tous les sens (idées reprises pour Sleepy Hollow et surtout la Planète des Singes). Le thème du Pingouin monte doucement (foulala que c'est beau). Ce générique de fin est ce qu'Elfman a composé de plus beau et émouvant avec la Ice Dance d'Edward Scissorhands. La marche du Pingouin qui explose avec une emphase sublime est d'un tragique à faire pâlir The Crow (je parle de la BD pas du film). Et bien sûr Elfman achève (littéralement) le film avec les violons miaulant de Catwoman. La reprise du thème de celle-ci est magique et puis de toute façon on arrive à la fin, je n'ai plus de superlatifs, cela n'a plus aucun intérêt d'en rajouter, on a compris depuis longtemps que c'était trop beau pour être vrai. Aller, en final je note que Elfman finit le générique en douceur, sans reprise orchestrale grandiose, c'est simple et c'est...euh... beau.

    Face To Face : nouveau problème, ceci est la chanson spécialement écrite pour le film. Ce devrait être, comme toute bonne chanson de film Hollywoodien, une concession commerciale conçue pour faire vendre la BO et l'album du groupe ou chanteur qui sévit dans le film. Et bien, évidemment, ce n'est pas du tout, mais alors pas du tout le cas pour Batman Returns. D'une part Danny Elfman coécrit le morceau (je vais y revenir). D'autre part c'est Siouxsie & The Banshees qui s'y colle. Siouxsie & The Banshees, groupe culte s'il en est, mais qui n'a jamais remporté d'énorme succès hors de son Angleterre natale. Siouxsie & The Banshees, groupe scandale au moment du punk, inventeur du gothique, précurseur de la cold wave (sans eux pas de Cure), vétérant de tous les styles, inclassable mélodiste et expérimentateur de génie, l'un des groupes favoris de Tim Burton et tiens donc, comme c'est bizarre, l'un des mes groupes favoris aussi (mais vraiment, je suis fan au dernier degré des Banshees, regardez dans ma chambre, là une affiche d'Ed Wood, juste à côté une affiche des Banshees, mais bon ça on s'en moque un peu). Donc on ne peut pas vraiment dire que cette chanson soit là pour rééditer le coup commercial de Prince. Alors ce Face To Face ? Bien sûr c'est l'une des meilleures chansons du monde (je suis fou, oui, je sais, merci, c'est gentil). Elfman apporte les violons de Catwoman, on entend les percussions toujours originales de Budgie (qui a trouvé que Elfman était trop "perfectionniste", hé hé hé) des Banshees, il y a la voix sublime de Siouxsie (et sa personnalité aussi, cela s'entend), les textes sont magnifiques car ils résument assez bien ce qui se passe dans l'esprit de Selina Kyle (en particulier au moment du bal quand on entend la chanson). C'est donc une pure symbiose entre paroles, musique, images, ambiance. Toutes les chansons originales pour le cinéma devrait prendre exemple sur cette réussite bouleversante. (aller encore un peu d'auto-biographie, c'est bien sûr avec cette chanson et Batman Returns que je suis devenu fan de Siouxsie and the Banshees, encore la faute de Burton).

 

Musique composée par Danny Elfman

Album produit par Danny Elfman et Steve Bartek (comme toujours)

Orchestration de Steve Bartek

Conduit par Jonathan Sheffer

Producteur exécutif : Tim Burton

Remerciements spéciaux de Danny Elfman à "Little" Timmy Burton.

Disponible en import chez Warner Record.

 

 
 
 
 
 
 
 
 
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