Ces commentaires ont été rédigés avant la sortie du film
Sleepy Hollow est une adaptation très libre d'un très célèbre conte fantastique de Washington Irving. Le conte d'Irving est l'un des rares contes appartenant entièrement à la culture des colons américains. C'est donc très logiquement que Tim Burton en a fait son neuvième long-métrage.
Une nouvelle fois, sous des dehors de blockbuster, le cinéma de Burton véhicule une imagerie et des thèmes que peu de spectateurs sont susceptibles d'apprécier à leur juste valeur. Sleepy Hollow se pose comme un film anti-Scream, comme Mars Attacks était un anti-Independence Day. Refusant la parodie pure et le clin d'oeil facile, Burton préfère son habituel humour noir et son sens inimitable du décalage. Choisissant une esthétique hors des modes (des décors naturels semblables à des décors de théâtre), des acteurs typés au jeu emphatique, une musique symphonique complexe et bouleversante, une richesse scénaristique qui a perdu plus d'un spectateur dans ses méandres et une violence très "Hammer films" bien venue, Burton poursuit son introspection sur grand écran en délivrant une œuvre que seuls ses plus fervents fans pourront vivre comme elle le mérite. Le cinéma de Burton demeure un terrain de jeu réservé à un très petit nombre, et même si tout le monde y est invité, bien peu y trouveront les plus précieux trésors.
Courrez voir et revoir Sleepy Hollow en salle. N'écoutez aucune critique (qu'elle soit positive ou négative). Dédaignez les interprétations fantaisistes (les miennes comme celles des autres). Le cinéma de Burton se passe très bien de commentaires.
Donc, cette page n'a pour but que d'aider un peu ceux qui se sont perdus dans Sleepy Hollow, de partager ma passion avec les autres passionnés de Burton, d'essayer de dire des choses que les autres n'ont pas vu (mais qu'ils iront raconter après avoir lu mon site, vous avez de la chance, vous avez ici l'original avant toute forme d'imitation), de prolonger tant bien que mal la magie en attendant la sortie vidéo du film en créant des archives, de faire du verbiage complaisant et de s'amuser un peu.
La Genèse du film
SUPERMAN DIES :
Commençons par le commencement. Après le bide américain du sarcastique Mars Attacks ! (l'un des films les plus anti-américains de l'histoire du cinéma), Burton s'est attelé à un nouveau projet de Super Héros (5 ans après Batman 2), le fameux Superman Reborns (retitré Superman Lives en cours de route). Burton n'était pas particulièrement enthousiasmé par le projet, mais il y avait matière à revisiter tout en restant très fidèle à l'original, le personnage de Superman. Du tout bon pour notre Tim, quoi. Malheureusement entre les caprices de Nicolas Cage (un Superman paradoxal et fort intéressant), les conflits avec Warner Bros (Burton voulant garder le "vieux" costume rouge et jaune, Burton désirant Keaton et non Clooney dans le rôle de Batman assurant l'intérim pendant la mort de Superman, etc...) et les multiples retard d'un script toujours foireux, le film fut mis sur la touche. Après que Warner ait dépensé plus de 100 millions de dollars, dans un projet "cancelled" au moins jusqu'en l'an 2000. La rupture avec Warner est inévitable, Burton possède un grand nombre de projets, notamment un X-The Man With The X-Ray Eyes qui fut un temps son film le plus probable. Et finalement ce fut l'adaptation du conte horrifique de Washington Irving qui l'emporta. Nouvelle exceptionnellement enthousiasmante, comme nous allons le voir.
L'HISTOIRE : le contexte :
Si nous parlions tout d'abord de Sleepy Hollow, le livre, énorme, gigantesque classique de la littérature anglo-saxonne ? Ecrit à la fin du 19e siècle par Washington Irving, ce conte est un pur classique de l'épouvante. Il fut effectivement écrit dans la petite ville de Sleepy Hollow, situé à une simple demie-heure de New-York, ce qui la place dans cette région de Nouvelle-Angleterre qui inspira les nouvelles les plus terrifiantes de Lovecraft et même les romans les plus angoissants de Stephen King, décidément nous sommes bien dans l'épicentre de la Terreur Absolue. La ville de Sleepy Hollow est très petite, et à l'époque où est écrit le roman ce n'était qu'un village, l'action de l'oeuvre se déroule aussi au 19e. Si l'on devait établir un bref guide touristique de l'endroit : un cimetière effrayant, juste à côté de celui-ci une grande forêt, fort agréable au printemps et en automne et totalement terrifiante en plein hiver, etc... Ce sont bien des clichés complets, d'une efficacité inimaginable. On peut déjà penser que le prochain Burton sera un film terrifiant et nous allons peu à peu découvrir que cela sera sans doute bel et bien le cas.
L'HISTOIRE : l'originale :
Que raconte donc ce Legend of The Sleepy Hollow ? Une histoire assez effroyable pour tout vous dire. L'instituteur Ichabod Crane (franchement pathétique) est muté dans le village de Sleepy Hollow. Ce village possède une ambiance oppressante, il est peuplé de personnages décalés, marginaux (tiens donc ?), superstitieux. Bref on entre dans le pur fantastique en pénétrant dans cette ville. Surplombant la région s'élève le manoir des Van Tassel, les aristocrates du coin. Katrina Van Tassel est la fille de Baltus et Lady Van Tassel, elle est amoureuse et c'est réciproque de Brom Van Brunt. Mais, comme qui dirait, il y a quelque chose qui cloche à Sleepy Hollow. Des cadavres sont retrouvés, décapités, en plein cœur des terrifiantes forêts avoisinantes. C'est l'oeuvre du Cavalier Sans Tête (the Headless Horseman), un monstre effroyable, victime d'une très ancienne malédiction. Ce monstre est amoureux de Katrina Van Tassel et il "emprunte" différentes têtes pour la séduire. (en fait c'est plus compliqué que cela mais si je dévoile toute l'histoire ça va plus être marrant).
L'HISTOIRE : l'intérêt :
On imagine déjà le fort potentiel d'une telle histoire. Mais si je vous dis que le climax de ce conte est une poursuite entre Ichabod Crane et le Cavalier, dans la forêt hivernale, le Cavalier ayant une citrouille à la place du crâne, je crois que cela devient encore plus clair. Le rapport avec Halloween est évident, c'est donc franchement burtonien. De plus, l'ambiance est on ne peut plus gothique. Le cimetière est primordial (avec la grille qui grince), la manoir des Van Tassel sort d'un Dracula de la Hammer, le moulin repère du Cavalier c'est celui du Frankenstein de Whales, Sleepy Hollow c'est Halloween Town, etc... Et le monstre est à la fois terrifiant et pathétique. Sans parler de l'humour qui imprègne l'oeuvre (humour noir de préférence).
LA PREMIERE VERSION :
Ici je me dois de parler de la première adaptation cinématographique de Sleepy Hollow. Dans un moyen-métrage des studios Disney, datant de 1949, The Adventures of Ichabod and Mr. Toad. Ce dessin-animé est composé de 2 histoires au fort potentiel, malheureusement sous-exploité. La première est inspiré du merveilleux livre The Wind in The Willows, autre grand classique de la littérature anglo-saxonne (qui fut d'ailleurs adapté dans une sublime série animée). La deuxième est un condensé de Sleepy Hollow. Ichabod Crane est représenté comme un personnage grotesque et pleutre, et le début de l'histoire est plus que moyen. Par contre le "clou" tant attendu, la fameuse poursuite, tient toutes ses promesses et s'avère très impressionnante. Cette séquence donne d'ailleurs une assez bonne idée de ce que l'on peut espérer du Burton.
LA PREPARATION :
Superman mourrant pour de bon, Burton s'attelle à Sleepy Hollow. C'est Andrew Kevin Walker qui va rédiger le scénario. Pas n'importe qui, c'est le scénariste remarqué et remarquable du Seven de David Fincher. On imagine le résultat d'un tel travail. Seven se caractérisant par une ambiance oppressante, un déroulement machiavélique et une noirceur étouffante (si le film est plombé par moment, ce n'est qu'à cause de la mise en scène de Fincher). Le scénario final de Walker pour Sleepy Hollow est réputé être un pur synopsis de film d'épouvante, une histoire violente, très sombre et très cruelle. Evidemment il serait étonnant que Burton n'ajoute pas un peu de son décalage légendaire, qui permet de dissimuler la plus terrible des tragédies derrière une apparente innocence. Quoi qu'il en soit, Sleepy Hollow risque d'être le plus "dur" des Burton (au moins au niveau de Batman Returns).
Après la rupture avec Warner Bros, Burton va trouver refuge chez Paramount, ce qui est une grande première. Mais c'est quand il change de "maison" que Burton est souvent le plus libre et le plus surprenant (la Fox pour Edward, Touchstone pour Ed Wood et The Nightmare).
Pour ce qui est de la musique, même si ce n'est pas encore officiellement confirmé, il y a 9 chances sur 10 que ce soit une nouvelle fois Danny Elfman qui soit aux commandes. Rien que d'imaginer ce qu'il peut délivrer comme puissance orchestrale et comme chœurs divins sur les images d'un tel projet, cela fait frissonner... Et effectivement, je confirme c'est bien DANNY ELFMAN qui se charge de la musique du film.
LE CASTING :
N'attendons pas plus longtemps, le casting de Sleepy Hollow est totalement fabuleux, exposons-le tout de suite avec les commentaires d'usage.
Ichabod Crane - Johnny Depp Depp est l'acteur fétiche de Burton (à égalité désormais avec Keaton), mais le plus important à noter c'est que chacune de leur collaboration à donner naissance à un sommet d'originalité et d'émotion de l'univers burtonien : Edward et Ed Wood. Merveilleux présage donc. Surtout que Depp est clairement l'acteur le plus doué de sa génération.
Katrina Van Tassel - Christina Ricci On se souvient encore surtout d'elle pour son rôle de Wednesday dans la Famille Adams, elle y était déjà géniale. Depuis la petite à fait du chemin. Elle a d'ailleurs croisé Depp il y a peu, dans une séquence anthologique du magnifique Las Vegas Parano de Terry Gilliam. Elle est la remplaçante de Winona Ryder, quelque part entre la Lydia de Beetljuice et la Kim d'Edward.
Brom Van Brunt - Casper Van Diem Acteur venu des sitcoms. Comme Johnny Depp à l'époque d'Edward, parallèle très important à noter. Van Diem a tourné dans un grand film, Starship Troopers, mais ses talents d'acteur étaient loin d'être évident. Surtout que le Tarzan dans lequel il s'est commis ensuite est totalement Z et ridicule. A voir...
Baltus Van Tassel - Michael Gambon Acteur génial, cantonné au seconds voire au troisièmes rôles. Il s'adonne surtout au théâtre, mais possède un charisme cinématographique indéniable. Il était totalement génial en méchant général parano dans le sublime Toys de Barry Levinson.
Lady Van Tassel - Lisa Marie On ne présente plus Mme Burton. Superbe mannequin "recyclée" dans les oeuvres photographiques et cinématograpiques de son génial époux, elle fut une Vampira plus vraie que nature dans Ed Wood, et une "dame martienne" mémorable dans Mars Attacks !. Spécialiste des apparitions brêves mais plus que marquantes.
Old Crone - Miranda Richardson Actrice classique, plus spécialisée dans le théâtre ou les films à la James Ivory (comme si c'était un genre :-).
Steenwyck - Jeffrey Jones Un autre acteur fétiche de Burton. Spécialiste des rôles hilarants mais diversifiés. Père de famille dépassé par les événements et totalement déconnecté du réel dans Beetljuice. Mage charlatant et maniéré dans Ed Wood. Génial, donc...
Phillipse - Richard Griffiths
Doc Lancaster - Ian McDiarmid
Hardenbrook - Michael Gough Le Alfred des Batman. C'est donc un plaisir de le retrouver dans un Burton. Gough fut aussi un des plus grands acteurs de films d'épouvantes à la grande époque de Roger Corman et de Vincent Price (tiens, tiens...).
Killian - Steven Waddington
Ray Park - Headless Horseman le Darth Maul de Star Wars Episode Un, ne sera présent à l'écran qu'à moitié... enfin, c'est lui qui sera le cavalier sans tête, donc, logiquemment, on ne verra jamais son visage.
The Headless Horseman - Christopher Walken La surprise du casting n'en est pas vraiment une. Vu que le Cavalier Sans Tête n'a, par définition, pas de tête. Mais il a donc une voix (paradoxe... paradoxe...) Et c'est l'immense Christopher Walken qui s'y colle. On se souvient combien il s'était amusé sur le tournage de Batman Returns (ce qui se voit à l'écran), on imagine que la nouvelle colabaration avec Burton sera tout aussi historique.
Précision, le visage de Christopher Walken sera bien présent dans le film. Sans doute vers la fin.
et une petite apparition de Christopher Lee (carrément)
Sleepy Hollow, la révolution tranquille ?
Pourquoi Sleepy Hollow va-t-il être un événement dont pour l'instant à peu près personne ne semble mesurer l'impact ? Évidemment si je donne mon point de vue, Sleepy Hollow sera un événement parce que les noms de Burton, Depp et Elfman figurent au générique. Mais ce n'est pas de cela dont je veux parler ici. Sleepy Hollow, en particulier s'il est un succès, ce qui est fort possible et nous allons voir pourquoi plus loin ; Sleepy Hollow, donc, est un nouveau pavé dans la marre d'Hollywood, que nous offre Tim Burton.
Le film risque d'être un succès, le premier grand triomphe public de Johnny Depp et le retour de Burton sur le devant de la scène US après les échecs consécutifs d'Ed Wood et de Mars Attacks !. Sleepy Hollow arrive pile quand il faut, où il faut. Et pas seulement parce que sa date de sortie tombe au moment d'Halloween. C'est aussi le film que le public (plutôt inconsciemment d'ailleurs) attend. Un vrai film d'épouvante sur les bases d'un conte très très célèbre. Certes, l'humour noir et le côté adulte de la chose (ici pas d'ados débiles se faisant trucider) risquent de perturber les petits américains. Mais il ne faut pas désespérer. Même si Depp n'a pas la popularité de Pitt ou de Willis, Burton peut rééditer les succès finalement assez surprenants de Seven et de Twelve Monkeys. Si Gilliam a fait un carton avec sa très sombre et complexe histoire de fin de l'humanité, Burton peut réussir aussi avec son grand film d'horreur classique. Entraînant ainsi le fameux revival Hammer qu'on nous annonce depuis le Dracula de Coppola. Sans compter que le remake de The Haunting Of Hill House de De Bont lui aura sans doute ouvert la route (ce sera le seul aspect positif de The Haunting version 99, d'ailleurs).
Mais de toute façon, succès ou non, Sleepy Hollow sera une révolution de plus dans le cinéma hollywoodien. Une apothéose indéniable de Tim Burton en tant qu'auteur œuvrant dans les films de genre sans complexe. Car que nous apporte Sleepy Hollow ? Un film totalement à contre-courant des modes de cette fin de siècle. Un film en costume (à l'époque de Matrix), un slasher avec des adultes et de vrais personnages (le contraire de tous les sous-Scream actuels), un film esthétiquement très travaillé (ce qui tranche avec la photographie façon sitcom des slashers post-Carpenter ou les filtres dégueulis façon Matrix), des décors grandioses et mythiques (là encore on est loin du campus ou de la boîte de nuit), un vrai "méchant" de légende (et pas un ado crétin qui veut tuer tout le monde ou un méchant caricatural en diable), de vrais acteurs (Depp va nous changer de Will Smith, ça c'est sûr), de la vraie musique (et pas une compil fun radio ringarde), etc... En clair une sacré bonne série B à l'ancienne, qui sans doute transcendera son statut de pur spectacle par une vraie consistance psychologique des personnages, de grandes images, de grandes séquences et des vrais bouts d'émotion pour lier le tout.
Et réussir à produire et à sortir avec tout le tralala marketing un film comme cela à Hollywood en 1999, c'est aussi grandiose que d'avoir réussi à produire Edward Scissorhands ou d'avoir habillé Michelle Pfeiffer en prêtresse SM. Sleepy Hollow est le film que personne n'attendait et qui risque donc de surprendre et de marquer tout le monde. Car Burton a remisé sa nostalgie Ed Woodienne et son humour cynique omniprésent de Mars Attacks ! aux vestiaires. On revient avec Sleepy Hollow, là où nous en étions restés à la fin de Batman Returns. Mais dans le cas de l'histoire du Cavalier Sans Tête, Burton est à la fois bien plus libre et bien plus encadré que pour les Batman, la mythologie du Dark Knight œuvre sur le même terrain que celle de Sleepy Hollow (si ! si !) mais avec des références radicalement différentes. Sleepy Hollow sera évidemment largement à comparer avec Batman Returns, la bande annonce le montre bien, déjà. Mais ce sera aussi une nouvelle étape vers un cinéma burtonien encore plus ambitieux, encore plus adulte, encore plus accomplit. Burton va une nouvelle fois "pirater" une imagerie très connue pour en faire SON œuvre. Le Sleepy Hollow de Burton ne sera pas le conte cruel, drôle mais trop détaché (c'est le cas de le dire) et finalement trop sage de Irving. Le Sleepy Hollow de Burton sera un film DE Tim Burton, qui lui apportera son imagerie et surtout son émotion (absente du conte).
En clair, je sais très bien que je vais lire dans pas très longtemps des remarques du style : Burton surfe sur la mode des slashers pour son dernier film. Ce sera une absurdité grandiose ; au contraire, Burton s'apprête à trancher la tête de ce revival crétinoïde, en faisant percuter les Innocents, le Cauchemar de Dracula, le Frankenstein de Whales et Texas Chainsaw Massacre (bon d'accord pour le Hooper j'exagère sûrement). Le risque étant, comme d'habitude, qu'un film aussi exigeant et finalement aussi "cultivé" ne soit pas très bien perçu par un public adepte de second degré gentillet et de confort. Car Sleepy Hollow ne sera pas un film confortable, la bande annonce est claire à ce niveau. Entre humour noir et gigantesque travail plastique, nous n'aurons pas à faire à un film "routinier", nous aurons à faire au digne descendant des œuvres de Fisher, car Sleepy Hollow prend sa source nulle part ailleurs que dans le prologue du Chien des Baskervilles qui est l'une des séquences les plus terrifiantes et les plus belles du cinéma d'épouvante. C'est cette séquence qui débute dans une fête orgiaque pour s'achever dans le brouillard effroyable de la lande que Burton avait en tête en tournant dans la forêt anglaise hivernale. L'imagerie gothique et baroque de la Hammer avec le maestria et la sensibilité de Burton, le tout avec une large couche d'acteurs puissants, de technologie moderne et de musique de folie. Je n'ai pas vu le film, mais je suis déjà prêt à le classer très haut dans mon top du top. Comme qui dirait : je suis vendu d'avance !
Livres
Le livre du film a été publié en novembre 1999 aux USA.
La Légende de Sleepy Hollow a été éditée dans mille et une versions différentes.
Produits dérivés
Ichabod Crane - Action Figure : Les jouets Sleepy Hollow (les Action Figures, pour être exact) sont fabriquées par McFarlane, ce qui est un gage de qualité. Ici, c'est Ichabod Crane et tout ses accessoires pittoresques (conçus par Burton himself). Indéniablement c'est du produit dérivé de qualité qui vise plus les fans que les enfants.
Crone - Action Figure : la sorcière en pleine possession démoniaque, presque aussi subversive que les fameuses Catwomen de chez Hasbro.
Headless Horseman - Action Figure : le cavalier sans tête au naturel avec ses accessoires gores (la hache sanguinolentes et les têtes coupées, bon sang mais ce sont des jouets pour les enfants, ça ?)
Headless Horseman - Deluxe Box Set Action Figure : si vous voulez mon avis, si vous n'avez qu'un gadget à acquérir, c'est celui-là.
Sleepy Hollow - Trading Cards : et si vous n'avez qu'un produit dérivé à acheter, c'est celui-ci qu'il vous faut impérativement. 90 cartes sublimes.
Sleepy Hollow - la tasse : bon, là, ça dérive vers le n'importe quoi.
Sleepy Hollow - les verres : idem.
Costume du Cavalier Sans Tête : ne perdez pas votre temps avec les multiples t-shirts à 20 $ (par contre, prenez la caquette avec écrit "heads will roll" dessus), visez grand ! Le costume à 5.000 $, voilà qui est bien ! Colleen Atwood vous le fait sur mesures !
Analyse des Bandes Annonces
Deuxième bande-annonce, disponible sur le site officiel du film. Plus longue, plus belle, cette bande annonce est d'une cruauté incroyable envers nous, pauvres européens. Il va donc falloir attendre l'an 2000 pour découvrir sur grand écran les dantesques combats, les décapitations très gores (le film est classé R), la poésie décalée que l'on perçoit par bribes dans la ba, les effets spéciaux discrets mais d'une efficacité effroyable, la sublimissime musique de Elfman (toujours absente de la ba, on entend Darkman à la place), la performance historique de Johnny Depp, l'ambiance unique de ce qui est sans aucun doute l'un des sommets de la filmographie de Burton. Après un Nightmare collectif, un Ed Wood tout en retenu et en introspection et un Mars Attacks brillant mais futile, Burton revient pile à l'endroit où on avait quitté Bruce Wayne à la fin de Batman. Un univers violent et grotesque, triste et bourré d'humour décalé, visuellement formidable et riche de mille et une émotions non feintes. Sleepy Hollow... ahlala... Sleepy Hollow ne sera pas qu'un grand film.
A cette adresse se trouve la bande annonce officiel du film à télécharger. En haute-résolution de préférence, cela en vaut largement la peine.
La bande annonce officielle est largement plus impressionnante que la bande annonce diffusée à la télévision américaine. Non seulement l'image est bien meilleure mais c'est surtout le son qui marque. On reconnaîtra d'ailleurs au passage le thème de Lydia de Beetlejuice. Et en fait il n'y a PAS (semble-t-il) de nouvelles musiques dans la BA ! Entre les emprunts à Beetlejuice et à Darkman, il y aurait même (vu que je ne connais pas cette BO) un emprunt à la musique de l'Avocat du Diable (composée par James Newton Howard), mea culpa, donc.
La photographie est sublime. Entre Barry Lyndon et AlienS (si si !), et cela n'a pas l'air de plaisanter des masses finalement (à part certains seconds rôles comme je l'ai noté plus bas). La présentation est des plus classiques (avec les gros effets de bande annonce qui se la joue, on connaît cela par coeur, mais bon, le film sera sans doute bien plus fin que cela). C'est en tout cas bel et bien un film de la Hammer, le Headless Horseman est Dracula et Ichabod Crane est Van Helsing (Van Diem est Harker et Ricci est Mina...). Bon, comme je n'ai pas envie de déflorer l'histoire je vais essayer de parler le moins possible de ce qui se déroule dans le film. J'insisterais juste encore une fois sur l'esthétique splendide et sur l'impact de quelques images fabuleuses. Je revois la BA en ce moment même et c'est vrai que c'est incroyablement beau, rien que la scène où Depp arrive à Sleepy Hollow, foulala... Non, carrément, si ce film n'est pas un chef-d'oeuvre, je ferme boutique (je prends donc un risque infime...)
- Description de la première BA diffusée dans Entertainment Tonight (légérement différente de la BA officielle) :
Quelques constatations à la vue des premières images : nous sommes bien en présence d'un film de la Hammer. Christopher Lee est-il le cavalier sans tête ? La bande annonce fait très "film d'épouvante à l'ancienne". La bonne idée étant le choix de l'époque. Johnny Depp est formidable, mais bon, ça ce n'est pas nouveau. Son Ichabod ne ressemble en rien à celui de la version Disney ni même à celui de la nouvelle d'Irving. Ici, Depp a plutôt le rôle du sceptique confronté au surnaturel (un peu comme Dana Andrews dans Curse Of The Demon de Tourneur). Christina Ricci ne fait que passer, impossible de savoir si son rôle lui va si bien. Par contre les seconds rôles ont l'air grandioses. Un film d'épouvante, oui, mais sans doute très drôle. Il n'empêche que le montage de la bande annonce n'est pas des plus originaux. Il a son efficacité, mais cela m'étonnerait fort que le film soit ainsi. Burton n'a pas l'habitude de filmer à l'hollywoodienne.
Mais le principal c'est qu'effectivement cela ne ressemble pas aux précédents films de Burton. Certes l'univers est toujours aussi sombre, mais l'ambiance est beaucoup plus oppressante ("tranchante", même...). Rien que dans la bande annonce, certaines images valent leur pesant d'or. Même si l'image du cavalier sans tête sur son cheval est des plus classiques. Burton l'a poussée à sa perfection. Ciel nuageux, moulin au loin, ombres menaçantes, armes barbares, non c'est clair, on ne va pas toujours beaucoup rigoler devant Sleepy Hollow. Enfin bon bref, c'est maintenant que cela devient cruel car la sortie du film est pour au minimum dans 6 mois dans nos contrées. Alors...
La musique, oui, tant qu'on y est, un peu éclipsée par les images dans la BA. Oui, elle ressemble à celle de Batman. Et même au début c'est à se demander si ce n'est pas celle de Batman, ce qui est possible si la BO n'a pas encore été achevée. Mais par contre en milieu de BA, on vire quand même plus dans le style pure épouvante. (ah ! et puis les éclairs et les coups de tonnerre dans la forêt hivernale, un bonheur). Là encore il faudra attendre la sortie de la BO pour entendre si Elfman a lui aussi évolué spécialement pour le film.
Vos avis
11/02/00
Un grand film que l'on aime forcément, mais quel dommage cette interprétation de johnny Depp : complètement hystérique, on ne comprend pas. Mais pour les amoureux de TIM c'est tout de même un grand moment.
PARIS séance au Pathé du 18éme à 10h45 COMPLET!!!! Tant mieux...
Fernando De Azevedo
La musique s'élève. Le générique de fin se déroule. Quelques secondes plus tôt, la neige tombait sur l'écran. Et nous savons toi et moi ce que cela signifie Eddie. C'est la griffe dont Tim marque ses chefs d'oeuvre.
J'ai pourtant été deçu par Sleepy Hollow, mais je me refuse à le croire.Je sais que l'ensorcellement viendra tot ou tard, tout comme la poudre magique tombe doucement. Cependant, au dela de l'inévitable deception premiere, Sleepy Hollow reste un film eblouissant: chaque plan est un tableau, on avait jamais filmé de foret auparavant, et sous de tels cieux, on croirait s'elever anthems to the welkin at dusk.
Comme d'habitude chez Tim ce qui fait la force de l'oeuvre c'est son accesibilité apparente.Comme un batiment pourvu de multiples sous sols dont on pourrait se contenter de visiter le premier etage.
Mais s'ils savaient a coté de quoi ils passent ce qui ignorent jusqu'au nom de la Hammer,ceux qui n'ont jamais fremi de plaisir sous le rire diabolique de Christopher
Lee.Burton est amoureux d'un genre et lui fait le plus bel hommage qui lui ai été rendu.
Ah, les couleurs de Sleepy Hollow. Le noir, il est comment dire.velouté. Le sang est si merveilleusement faux. J'ai envie de dire que l'histoire est secondaire. Allez, je le dis. L'histoire est un support dans Sleepy Hollow. Comme un pretexte à atmospheres. Elle ne nous touche pas vraiment. Je pense qu'il faut chercher l'emotion plus profondement dans des scenes de grace pure,et tu sais a laquelle je pense Eddie. Quant à Johnny,je dirais qu'il surjoue delicieusement.
Sleepy Hollow est un tableau expressioniste en symbiose parfaite avec sa musique.C'est une entité a part entiere, probablement vouée au statut de classique.
gambler3@caramail.com
17/02/00
Ce que j'ai adoré :
* De belles images très Dark à la Burton avec du brouillard partout
et des décors aussi bizarres qu'iréèls
* Un cavalier sans tête hyper mobile et bien loin des monstres raides
du style Frankenstein, la momie....dont il se veut l'heritier
Hammerien
* Un bon scenario mélangeant conspiration terrestre et fantastique
* Une bonne musique qui colle bien à l'atmosphère (encore une fois
bravo Danny !!...et quand est-ce que tu re-chantes ???)
* une belle actrice en la personne de Christina Ricci, très virginale
et quasi phantomatique par sa paleur
* de beaux costumes et un beau casting des rôles secondaires
* de belles scènes d'action et du sang qui gicle sans pour autant
qu'on se croit dans "Vendredi 13, le retour de la revanche"
Quelques décéptions :
* Le personnage de Johnny Depp est bizarre, un peu caricatural à mon
goût, il s'évanouit souvent, il est peureux mais pas toujours (la
scène où il entre dans la caverne de la sorcière en poussant
l'enfant devant lui est ri-di-cule...quand on a la trouille on n'y
va pas mais on ne pousse pas un enfant devant soi !!!). Il veut
appliquer des principes scientifiques mais à du mal à les mettre en
pratique, il insiste pour pratiquer des autopsie mais se sent mal
dès qu'il voit du sang !! ...enfin tout ça en fait un personnage
pas très crédible. Je trouve que ça nuit quand même au film surtout
qu'il est sensé être inspecteur de Police. En fait dans la légende
originale, Ichabod Crane est un instituteur, ce qui va mieux avec
les faiblesses qu'il montre.
* Johnny Depp en fait un peu trop dans son jeu...pas top crédible
quoi !!! (il parait que les évanouissement successifs du héros sont
une idée de lui...la prochaine fois, qu'il s'abstienne !!!).
Voilà...mais à part cela, c'est encore un excellent
Burton avec des images magnifique et une atmosphère sans
pareil.
Philippe DEFOSSE
(note de Ed : Je crois que de faire d'Ichabod un anti-héros est dans la droite lignée des précédents Burton (de Batman à Pee Wee). Et au contraire je pense que la scène d'entrer dans la grotte de la sorcière est l'une des plus drôles et l'une des plus burtoniennes du film. Par contre, il est vrai que le paradoxe entre : Depp policier amateur de dissection et Depp pleutre qui s'évanouit tout le temps, peut surprendre. En y réfléchissant un peu, on se rend compte que ce paradoxe sert le propos décalé du film. Ichabod est un être fissuré de partout, bourré de contradictions, complexe, original, donc parfait pour Burton.)
Cher internaute,
j'admire énormément tout le travail que tu as accompli sur ce cher Tim,qui est, pour ne rien te cacher, aussi mon idole depuis le jour où nous emmena voir en classe de quatrième un certain film du nom d'"Edward aux mains d'argent" dont je n'avais jamais entendu parler. Ce fut pour moi le début d'une nouvelle vie. Et comme toi, j'attendais depuis à peu près un an et demi le fameux "sleepy hollow" un millésime de très bonne augure, comme j'avais accroché le décompte des jours avant sa sortie au dessus de mon lit... Mais mon avis n'est pas aussi enthousiaste que je l'avais espéré. J'ai trouvé que "Sleepy Hollow" n'était qu'un chef-d'oeuvre et non pas le film révolutionnaire que j'attendais.
Explications: le film comporte évidemment une foultitude de qualités: le jeu de Johnny Depp qui est sans pareil, Christina Ricci dont l'angelisme ambigu a failli me faire prendre une attaque durant la projection, les décors tout simplement parfaits ( trop parfaits?) avec un travail d'orfèvre sur la perspective; il en ressort l'ambiance habituelle au maestro, sombre, sublime,parfois dérangeante mais, à mon goût, complètement hypnotisante.Danny Elfman a fait ce qu'il fallait faire pour créer l'attente angoissante de ce cavalier qui glace d'effroi à chacune de ses apparitions.Mais justement tout l'aspect décoratif, musical et théâtral est trop parfait; L'impression que j'ai ressenti est que Tim a surjoué l'atmosphère pour rattraper un scénario qui n'est pas la hauteur de son génie. Parce que, franchement, il est indéniable que ce scénario a quelques faiblesses: les flash-back sensés expliquer quelle était la "terrible machination" (ex: le mariage secret ou alors tout le manège mis en place par Lady Van Tassel). Comme l'a justement remarqué "Cinélive" (qui est pourtant un des plus médiocres journaux de cinéma), l'intrigue aurait gagné à être plus fluide.L'ayant vu il y a maintenant plus d'un mois, je ne m'en souviens pas parfaitement car j'attends qu'il repasse en VO (en province, il faut savoir être patient!) mais j'ai quand même le souvenir d'un scénario assez décousu et même s'il intègre bien tous les éléments du décor dans l'action (épouvantails, moulins à vent, arbre de la mort...), les thèmes récurrents de ses films ( dualité, exclusion, différence, limites vertigineuses entre le bien et le mal...) m'ont paru quasiment absents. Peut-être a-t-il fini d'exorciser ses traumatismes d'enfance et qu'il veut passer à autre chose (et là! ça serait une véritable révolution dans sa filmo) mais je pense plutôt que c'est , hélas, du au fait que c'est un film de commande. Coppola en a acheté les droits et Tim Burton s'est raccroché au projet... ...plus tard ! Il l'a alors agrémenté aux sauces qui l'accomodaient mais n'en étant pas à l'origine, "Sleepy Hollow" n'est pas une pure Burtonerie de ce côté. Il est quand même vrai
qu'il s'est bien rattrapé du côté des réferrences cinématographiques, les films de la Hammer en figure de proue.
Les deux dernières choses que je regrette sont d'une part l'absence d'anciens collaborateurs prestigieux: Caroline Thompson n'était pas étrangère à la perfection d'"edward aux mains d'argent" de "TNMBC"; elle aurait pu apporter un meilleur scénario; J'ai remarqué aussi l'absence de Denise Di Novi qui était là depuis Edward mais surtout je déplore l'absence de Bo Welch
dont les décors dans Edward étaient tout simplement transcendants; ils étaient gothiques sans être caricaturaux alors que ceux de Rick Heinrichs sont jolis mais trop tordus (je sais bien que c'est dans l'esprit du film mais je trouve que c'est de prendre les spectateurs pour des cons que de dire à travers les décors "Bah! Regardez comme c'est bizarre, cet endroit!"-une simple suggestion de l'étrangeté suffisait); par contre Emmanuel Lubezski est tout à fait à la hauteur d'un Stefan Czapski pour la lumière. En dernier lieu, je ferais un tout petit reproche à Danny Elfman (mais vraiment tout petit parce que c'est quand même Danny!!) qui a composé une bande originale très belle mais, je trouve, parfois, trop symphonique; il ne faudrait pas qu'il sombre dans du John Williams. Et j'ai la vague impression (mais j'espère que je me trompe) que ce cher Danny a un peu de mal à renouveler ses thèmes; tu as peut-être remarqué que le thème du cavalier a été un chouya repompé sur celui de Men in Black mais en mieux. On retrouve dans l'ensemble de ses compositions des mélodies parfois trop ressemblantes; Mais après tout, on s'en fout tant qu'elles sont belles. Je te cacherai pas que ça fait bientôt un mois que j'écoute en boucle la musique du film... Pour moi SLEEPY HOLLOW n'est qu'un chef-d'oeuvre,il ne m'aura pas fait autant d'effet qu'un "Edward", un "Batman le défi" ou un "étrange Noël", mais ça ne sera pas trop dur de s'en contenter...
A+ Erwan
Bonjour,
que dire à part que l'univers de Tim burton me touche très profondément et très intimement car il me renvoie sans cesse à mon univers intérieur, à mes rêves.
Sleepy Hollow, comme ces précédents films, mais plus encore, restera à jamais un de mes films cultes et ceci après l'avoir déjà vu trois fois et partagé à chaque fois avec une personne différente.
Vivre de tels moments de cinéma est pour moi un vrai moment de bonheur, très chargé émotionnellement.
Le seul regret que je garde est que travaillant sur le lieu même ou a été fabriqué la version française du film, on ne m'ai pas confié la réalisation du report optique de ce chef d'oeuvre.
Vivement le prochain et la sortie du film en vidéo.
Un passionné.
Eric
Eh! oui comme tout les films de Tim Burton, celui-ci n'échappe pas à la règle, il est fabuleux!!! Avec un Johnny Depp, acteur fétiche de Tim Burton, drôle et géniale, Sleepy Hollow est un pur joyaux "Burtonesque" et la musique de Danny Elfman, excellente.......comme d'habitude!
Signé Manu, un fan de Tim et Danny.
j ai trouvé sleepy hollow le meilleur film de tim burton !!!!!!!!!!!! j ai toujours aime ses films car il a une vision des choses basée sur le noir particulierement sur halloween comme l etrange mr jack. j espere qu il fera toujours des film aussi bien!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
cyril crenn
(note de Ed : beaucoup de points d'exclamations, mais pour un fan de Burton, c'est normal, l'enthousiasme ne se maitrise pas :-)
j'ai été un peu déçue par le film. il est splendide au point de vue esthétique... peut-être le plus abouti de Burton, en la matière. En fait, j'exagère lorsque je prétends avoir été déçue... disons que, je suis sortie un peu agacée... parce qu'il manquait l'essentiel, cette touche que j'aime tant dans les films de Burton. L'émotion. Je ne l'ai ressentie à aucun moment. C'est ce que j'ai trouvé dommage.
patguippo
(note de Ed : c'est effectivement le plus grand défaut du dernier Burton, au moins au cours des premières visions : mais où est l'émotion délicate qui imprégnait ses chefs-d'oeuvre ? Avant l'émotion pouvait être évidente, immense, la base même du film (Edward, essentiellement) et le plus souvent elle se faisait discrète et d'autant plus admirable (Ed Wood, Pee Wee...). Et dans Sleepy Hollow, les sources d'émotion (l'enfance d'Ichabod, la relation Katrina/Ichabod, pour citer les plus évidentes) sont "expédiées". Et il faut revoir le film, encore et encore, pour enfin se satisfaire de ces fragments qui sont néanmoins sublimes.)
Salut Ed...
Tu as raison, ce film est tout simplement un joyaux. J'ai acheté la B.O., le livre, l'affiche, et j'ai été le voir... Merveilleux!! Une seule petite déception, les décors, un peu trop série B, j'aurais préféré qu'il n'y ait pas d'épouvantail, et que le manoir de Baltus Van Tassel ne soit pas la réplique du manoir de "Hantise"...
Sinon, ce film est génial, et je te félicite pour ton superbe site !!
Xavier
Sleepy Hollow est l'un film des films de Burton les mieux construit. Le grand Tim n'ayant écrit ni l'histoire, ni le scénario, « se devait » de marquer (l'expression est réductrice) Sleepy Hollow de sa griffe. Alors il se déchaîne dans la réalisation d'un film grand public mais dérangeant, comique mais horrible, hollywoodien mais Burtonien. Pour cela, quoi de mieux qu'un héros bourré de contradictions, sorte de personnage fusion entre Disney et Polanski. Ichabod Crane est à la fois l'anti-héros de Chinatown et le comique du Sleepy Hollow de Walt Disney (la comparaison n'est pas fortuite : Tim Burton dit s'être partiellement inspiré de ce dessin animé). Le paradoxe (s'il y a) du film est donc illustré par l'interprétation de Johnny Depp - phénoménal, comme d'habitude. Maintenant, il faut que le spectateur s'immerge dans cet aspect du film. Pour cela, Burton semble avoir opté pour deux choix cruciaux : faire de Ichabod Crane le seul personnage véritablement humain et exposé du film, et noyer (ce n'est pas exagéré) le
spectateur dans une débauche artistique digne de « The Nightmare Before Christmas ». Crane est incrédule, faible, presque passif, tout comme le spectateur. Il est aussi le comique et le tragique du film, de par ses pertes de connaissances répétées et son passé. Tout cela a pour effet d' ensorceler le spectateur au même titre que le héros, mais nous y reviendrons.
Le gros du travail de réalisation semble avoir été de faire du personnage principal la clé du film. C'est lui qui nous fait pénétrer Sleepy Hollow. Christopher Lee n'est pas « celui qui l'y envoie » par hasard : c'est véritablement « l'esprit » du film fantastique d'antan qui guide le spectateur vers un retour aux sources. Parlons donc de Sleepy Hollow en tant que film fantastique « à l'ancienne ». Ichabod Crane est encore celui qui amène le spectateur à l'un des points essentiels de l'ouvre : la peur, ou plutôt l'angoisse. On se rend compte qu'un véritable travail d'orfèvre à été entreprit lorsqu'on décortique les rouages de celle-ci. La photographie est souvent exagérée sur le décors et très atténuée sur les paysages, ce qui créé un sentiment d'isolement. La forêt semble avoir été créée au millimètre près tellement elle paraît vivante et secrète. Comme dans les tableaux de Limbourg, elle isole le spectateur dans un espace fini, duquel on ne s'échappe pas. On peut citer en exemple Sam Raimi qui a tout à fait compris ce schéma de l'angoisse, en enfermant Bruce Campbell dans un moulin en proie à une bête de la forêt dans « Army Of Darkness ». Le cloître de Sleepy Hollow est le village, soumis - car désespérément isolé - à une nature inconnue puisque apparemment infinie. C'est lorsque le danger pénètre le village - ou mieux : c'est lorsqu'on a l'idée que le danger puisse pénétrer le village - que l'on ressent une angoisse terriblement excitante. Et c'est ce principe qui est exposé lors de l'arrivée de Crane à Sleepy Hollow. On voit le chemin parcouru par Ichabod
dans cette forêt où le cavalier sans tête a tué Van Garrett (Martin Landau) dans le prologue du film, et c'est une fois à Sleepy Hollow qu'on sait que le cavalier va y frapper : les habitants s'enferment, craignant une menace, une sentinelle prend place devant le village. Tout au long du film, le cavalier sans tête s'en approche de plus en plus jusqu'à y pénétrer (pour tuer la famille de l'écuyer), puis y arracher un habitant (Baltus Van Tassel), pour finalement repartir dans son monde après une « road-séquence » digne de John Ford (pour ne parler que de la cavalcade). Burton pousse même le vice de l'isolement, à concentrer dès l'arrivé de Crane presque tous les habitants du villages dans une maison, animée par les jeux d'adultes devenus enfants sous les effets de la peur. La scène de l'église reprend cette dernière, cette fois dans un antagonisme total : les faux jeux sont remplacés par le chaos, le calme dissimulateur des notables est remplacé par la violence. Elle demeure la véritable scène d'exposition (en opposition à l'explication du pourquoi des meurtres, plus parodique qu'essentielle), et constitue le point culminant du film. C'est peut-être même l'un des propos principaux du film : le mal touche les endroits les plus inaccessibles, et a le pouvoir de tout confondre. Car c'est bel et bien une histoire de vengeance tout ce qu'il y a de plus personnel qui conduit les notables à s'inquiéter, et finalement s'entretuer.
Revenons à présent sur l'ensorcellement comme thème majeur du film. L'opposition Ichabod / cavalier se résume en une boutade fort appréciée des critiques : « l'un pense trop, et l'autre n'a pas de tête ». Mais pour parler de cette opposition, il faut cerner plus précisément le personnage de Johnny Depp.
Ichabod a passé son enfance aux cotés de sa mère et de sa magie. Il s'émerveille pour sa sorcellerie et pour le Thaumatrope (anachronisme qui pressentait la fin originelle du film, à savoir le retour à la ville sur la musique de « New York, New York »). Toute cette admiration pour le surnaturel est refoulée lorsque sa mère est accusée d'hérésie et tuée par son mari. Lors, Ichabod se renferme - par protection - dans le concret et la raison. Il perce le mystère du Thaumatrope grâce à la science, qui, n'en étant qu'à ses balbutiements semble avoir des échos d'esbroufe, et déjà, d'erreur.
C'est face au cavalier que les souvenirs refoulés d'Ichabod se réveillent, par une succession de flashbacks de plus en plus intenses. Le cavalier sans tête représente sa plus grande peur : la sorcellerie qui a causée la mort de sa mère. Pour combattre ce mal, Ichabod retrouve une figure maternelle en Katrina, adepte de magie blanche comme sa mère. L'opposition entre sentiments et raison est symbolisée par le cercle de protection mal interprété par Ichabod, qui dans sa logique, se trompe sur le personnage de Christiana Ricci. La découverte de son erreur est également la découverte de son amour pour la jeune sorcière. Un amour qui a des airs d'ensorcellement, et rappelle ainsi l'amour maternel.
L'un des propos du film serait alors une apologie (dans le sens le plus noble du mot) de l'émotion et des sentiments, en opposition à la réflexion, donc à la raison, qui guide l'homme sur l'explication du monde, mais ne prend pas en compte son bonheur. Cette fin toute aussi légère soit-elle conclut admirablement un film grand public et divertissant, toujours au sens le plus noble du mot.
Thibaut PALMA
Sleepy Hollow
De Tim Burton
Ainsi donc le prochain film de Tim Burton après le désopilant Mars Attacks! Ne fut pas, comme on l’espérait, le cinquième épisode de Superman (qui, avec Nicolas Cage dans le rôle titre, aurait pu faire des étincelles), mais Sleepy Hollow, l’adaptation d’une nouvelle de Washington Irving. Racontant les mésaventures d’un prof universitaire enquêtant sur un fantôme décapité décapitant, cette dernière à pour réputation d’être une histoire mythique aux États Unis, faisant partie des contes populaires de là-bas. De là-bas seulement, car ici cette histoire est inconnue au bataillon! Connaissant le goût de Burton pour la destruction des mythes (de Noël à Batman en passant par le cinéma lui-même) on pouvait s’attendre à quelque chose de bien massif! Mais seulement voilà… Burton n’est pas naît de la dernière pluie et prouve qu’il a bien plus d’une citrouille dans sa besace.
La transgression est ici très tendre. La seul différence notoire que l’on peut noter est que le héros n’est plus professeur mais policier. Pas de quoi crier au scandale, donc. Mais alors, où se trouve l’anticonformisme tant attendu à chacun des films du maître?
Soyons clair! Ce bonheur jubilatoire d’endommagement dévastateur de tous ce qui touche de prés ou de loin à l’Amérique (et au reste du monde tant qu‘à faire!) que Burton nous accordait, pour notre plus grande joie (à nous autre Français!) à chaque minutes de Mars Attacks! nous est ici catégoriquement refusé! Nous somme même, là, en présence du film antithétique de Mars Attacks! par excellence. Point de critique sociale exacerbé et mordante, point de burlesque de cartoon entre Tex Avery et South Park et point non plus de gore exubérant. Non, dans la bourgade de Sleepy Hollow il n’y a pas de place pour la caricature. Si pamphlet social il y a (et ce n’est, là, certainement pas le sujet du film), c’est esquissé dans les traits des personnages, si humour il y a, c’est dans l’attitude du héros (Johnny Depp a des allures de Buster Keaton et de Chaplin) et si violence et sang il y a, c’est dans l’horreur et la noirceur qu’on les retrouve. Bref, c’est de finesse dont il est question ici.
Là où Mars Attacks! était un film de la grosseur et de l’exagération, Sleepy Hollow est un film de la suggestion et du sous-entendu. Et ce, pas que dans le sujet, mais aussi dans la forme. Les couleurs ne sont pas chatoyantes, agressives et variées. Non, la palette y est pastelle, douce, légèrement déteinte. Les plans ne sont pas ultra composés, géométriques mais légers, entre classique et baroque. Pas de grosses références lourdes de signification ici non plus, mais plutôt des clins d’oeils (très nombreux) aux films d’horreurs des années 50 qui inspirèrent à Burton ce film majestueux et oh combien subtil. Le casting, lui, s’adresse plutôt à un publique de cinéphile avertie qu’aux lecteur de Gala ou Paris Match. Pas de Jack Nicholson ou de Danny de Vito mais plutôt des Martin Landeau, Christopher Lee, Michael Gough… Et on pourrait continuer comme ça pendant des heures à affirmé que Tim Burton ne cesse, dans Sleepy Hollow, de contredire son dernier film.
Pourtant, en regardant ce long poème gothique, on ne peut qu’affirmé que nous somme en face d’un film du sieur Burton. Pourquoi donc? Et bien tout simplement parce que Sleepy Hollow, comme tout les autres films de Burton, transgresse le genre auquel il appartient. Ce n’est pas vraiment un film d’épouvante, ce n’est pas non plus une romance sur fond de sorcellerie ni un film d’action ainsi qu’une comédie décalée et on ne trouvera pas non plus la réponse en cherchant du coté de la fable lyrique. Qu’est-ce donc alors? Un ovni! Comme tout œuvre de Burton! Comme les soucoupes volantes de Mars Attacks! : on croit les avoir déjà vu mais elles sont pleines de surprises!
De plus on y retrouve tout les thèmes de prédilection du cinéma de Burton : héros solitaire et torturé (comme par hasard affublé d’une longue tignasse noire), vengeance, attribues fétichistes comme des mains mutilés, des citrouilles, des épouvantails et Christina Ricci, l’actrice brune par définition teinté en blonde (ça peut paraître con, mais souvenez-vous de Michelle Pfeiffer qui incarne Catwoman, qui est brune à l’origine dans le BD; de Wynona Rider, brune dans Beetljuice et blonde dans Edward et de Lisa Marie qui joue Vampirella dans Edwood, qui sous son déguisement porte une perruque noire mais qui, sans, est blonde, que l’on retrouve blonde dans Mars Attacks! et brune ici. ça fait réfléchir hein?) … De plus, une fois encore Tim Burton fait d’une superproduction Hollywoodienne un objet hors normes et incongru, à se demander si il n’aurait pas un sortilège pour protéger des producteurs sa fantasmagorie audacieuse.
Donc oui, c’est bien du Burton que nous avons en face de nous, qui, à la manière d’un Kubrick (qui après 2001, film par essence beau, fit à la suite Orange Mécanique, film par essence laid), nous procure l’opposé de son précédent ouvrage. Un film, encore une fois, poétique, gothique, difficilement accessible (le cas le plus extrême de ça filmographie) qui confirme ce dont nous croyons depuis toujours : Monsieur Burton fait partie des grands. Faire du contre-Burton avec du Burton : N’est-ce pas là une marque de génie?
Matthieu Santelli
Chalut!
Snif, snif... Je m'appelle Maëva, et je suis une fan extrémiste de Tim Burton anonyme. Personne le sait, même pas moi. Je suis venue vous voir parce que je peux plus en décrocher, et je me sens en manque entre chaque nouveau film. Snifff, snifff... Ma famille ne sait pas que je suis comme ça...
ET EN FAIT JE M'EN FICHE!!! HAHAHA!! JE SUIS UNE FA-NA, UNE MOR-DUE, UNE CIN-GLÉE DE TIM BURTON!!!!! HAHA!! *rire machiavélique avec beaucoup d'écho*
Ahem.
Enfin bref.
Je voulais donner mon avis moi aussi en tant que fan extrémiste pas si anonyme que ça.
Deux-trois choses d'abord :
Thibaut Palma, tu attribuerais donc à Ichabod un énooorme complexe d'Oedipe??
Fernando et Philippe : vous êtes jaloux passke Johnny Depp il est sexy ;op
La "critique" qui suit a été écrite juste après visionnage du film, l'année dernière donc :
J'AI VU SLEEPY HOLLOOOOOOOOOOOOOOOOOW!!!!! JE L'AI VU!!! AVEC LES DEUX GLOBES DE CHAIR BLANCHE ET MARRON (comme ceci, oui) QUI ME SERVENT DE ZYEUX!!!! OUI MONSIEUR!!! OUI MADAME!!! OUI MONSIEUR-DAME!!! MEME QUE C'EST DE TIM BURTON!!! AVEC JAUNI DEPP!!! ET CHRISTINA RICCI-TOI L'OEIL!!!!!
Broum.
C'est pas tout ça, mais calmons-nous, hein, les nenfants.
Beauté et humour des plus noirs omniprésents dans le film, sauvagerie et cruauté d'un gentleman pour le cavalier sans tête, moutons qui passent et qui repassent pendant tout le film - trop marrant -, Johnny Depp, on a pas fini de le louer, sa prestation si juste et si criante (IIIIIIIIIIIIIIIIH!) de vérité dans le rôle du héros tête-à-baffes (c'est terrible - on dirait qu'il débarque de Cambridge) qu'il en devient inquiétant et qu'il en éclipserait le cavalier lui-même si ce dernier n'était pas aussi claaaaasse (hop, et que je chasse le père Van Tassel au harpon, hop, et que je décapite, hop, et que je rentre au galop dans mon arbre tordu, terminus les enfers - c'est-y pas top hype et glamour tout ça??) et n'avait pas le charisme épouvantable d'un comte Dracula. On ne peut que louer aussi la beauté époustouflante des images et du décor qui est à l'image de son créateur : ombre et lumière, sombrement génial et naïvement enfantin (ou le contraire). Seulement, et il y a un seulement, deux points à déplorer :
1º/ Il manquait à cet opus la profondeur touchante et le fond de poésie fragile à laquelle Tim Burton nous avait habitués dans des oeuvres que je n'ai pas besoin de citer. Sans doute parce que le film était de commande, mais on ne saurait lui en vouloir, car la beauté transcendante rattrapait bien le reste
2º/ L'amour entre Ichabod Crane et Katrina Van Tassel est peu crédible. Paf, il nous tombe sur le pif, et on se demande où ils ont pu aller chercher ça. Sans doute dans le schéma-type : personnage masculin principal + personnage féminin secondaire = amour. Mais on ne peut s'empêcher de froncer néanmoins un sourcil dubitatif. La scène d'"amour" finale (gé-niale, le baiser de passion "dévorante", l'amour "mordant" - quels jeux de mots laids!) entre le cavalier et la vilaine méchante paraîtrait à la rigueur plus authentique.
Ceci dit, maître Tim ne m'a pas déçue, et jusqu'ici parcours zéro fautes pour tout ce que j'ai pu voir de lui. Vivement le prochain!
Voilà. Oui, c'est sans doute un peu dithyrambique, mais c'est comme ça avec moi : soit j'adore Tim Burton, soit j'adore Tim Burton. C'est plus fort que moi. Hihi.
Révérences aux fans burtonniens et autres méchouis,
Maëva.
Critiques Françaises de Sleepy Hollow
Mad Movies n°123 / Cédric Delelée :
"Il est des films qu'on contemple comme dans un rêve éveillé. Des images qui hantent vos songes et qui donnent la sensation qu'une porte a été ouverte sur un imaginaire obsédant. Des films dans lesquels on se jette à corps perdu pour effectuer un voyage dont on ne reviendra peut-être pas. Sleepy Hollow est de ceux-là.
(...) Tim Burton excvelle à décrire les habitants de cette bourgade perdue dans les bois : derrière une apparente normalité se cachent de terribles secrets dans lesuels tout le monde se retrouve impliqué. A cet égard, Sleepy Hollow ressemble à un Twin Peaks, version Hammer matiné de Mario Bava. En amoureux fou du fantastique, Burton offre à nos yeux écarquillés de véritables toiles de maîtres gothiques, qui évoquent aussi bien Terence Fisher et Le Masque du Démon que les gravures de Gustave Doré ou la peinture préraphaélite. Visuellement, Sleepy Hollow est d'une beauté stupéfiante. C'est bien simple : on n'a jamais vu ça sur un écran de cinéma (...) Entre cauchemar et conte de fée, transcendé par la partition incandescente de Danny Elfman et offrant à Christopher Walken un personnage certes bref mais inoubliable, Sleepy Hollow est tout simplement un chef-d'oeuvre."
Impact n°83 / Didier Allouch :
" (...) Tim Burton échappe à tous les moules, à toutes les définitions faciles, à tout contrôle que voudraient lui imposer les studios. Il fait partie de ces rares cinéastes capables de dire non à un projet d'envergure s'il ne peut pas en faire ce qu'il veut. C'est ce qui s'est passé avec Superman. Il devait réaliser une nouvelle adaptation du comics pour la Warner. Le film, il l'avait déjà parfaitement en tête, mais le studio a refusé certaines de ses visions du super-héros, jugées par trop excentriques. Il lui a été demandé de revoir sa copie dans une logique davantage "normalisante". Burton a refusé. Ce gars-là ne travaille pas contre-nature.
Pour rebondir, le cinéaste est parti faire un film en Angleterre, loi là-bas, de l'autre côté de l'océan, histoire d'être le plus tranquille possible. Et ce qui sur le papier apparaissait comme une œuvre de transition, après l'échec public aux Etats-Unis de Mars Attacks ! et ce Superman avorté, se révèle en fait comme l'un de ses meilleurs films. (...)
(l'histoire de Sleepy Hollow) donne l'occasion à Burton de s'en donner à cœur joie et de nous offrir une œuvre à la plastique sublime, visuellement le plus beau film d'horreur jamais vu, et de rendre hommage à tous les titres d'inspiration gothique qui ont bercé son enfance (les Hammer, les Bava, les adaptations de Poe par Corman...). Sleepy Hollow réussit là où le Dracula de Coppola avait échoué. C'est un film d'horreur grand public, réalisé avec maestria et sans concession, par quelqu'un qui admire et respecte le genre. Sans doute parce qu'il le porte en lui."
Studio n°153 / Jean-Pierre Lavoignat
" Tim Burton retrouve Johnny Depp pour un film sombre et beau. Une vraie merveille. Ce film est une merveille. Dans les deux sens du terme. Evoquant un phénomène surnaturel et provoquant une immense admiration. Conte d'horreur dans la plus pure tradition gothique, Sleepy Hollow est aussi une merveille d'intelligence, de sensibilité, de charme et de perfection.
C'est un film qui réussit à la fois à faire peur, à émouvoir et à émerveiller. Qui sait donner chair aux terreurs et aux espérances les plus grandes, avec ce mélange de naïveté et de cruauté dont seuls sont capables les enfants et les poètes. Pas étonnant : Sleepy Hollow est l'oeuvre d'un poète. Un vrai. Pas un de ceux qui confondent la guimauve avec la sensibilité ou se prennent pour des visionnaires parce qu'ils regardent un coucher de soleil... Mais un de ces créateurs qui ont le sens de la cadence et dont les évidences, les audaces, les échappées belles, les références, les images vous vont droit au cœur, avec une simplicité presque désarmante, et qui, pourtant, ne cessent, en chemin, de vous ouvrir des portes sur l'imaginaire, sur la fantaisie, sur l'inconnu...
Sleepy Hollow est sans nul doute le film le plus maîtrisé de Burton (...). Il a totalement réussi, cette fois, ce mariage si délicat entre authenticité et ironie. Tout le film (...) joue de cette alchimie. Que ce soit dans le titre, dans le sujet, dans le décor, ni vrai ni faux, dans la forme, élégante mais jamais précieuse, dans l'apparition de figures illustres, dans le jeu des correspondances, dans la galerie de personnages, dans le travail des acteurs, on est toujours entre la sincérité et le clin d'oeil. Il y a ici de la virtuosité mais ça n'empêche ni la peur, ni la profondeur, ni l'émotion. Johnny Depp, dont les scènes avec Christina Ricci sont un enchantement, est, avec beaucoup de grâce, le plus bel exemple de ce subtil équilibre. Ainsi, ce cauchemar, malgré ses têtes coupées et son horreur sanglante, garde-t-il dans notre souvenir les couleurs du rêve..."
les films au cinema - cplanete.com / Jean-Luc Brunet
"Quel bonheur ! On a beau attendre son nouveau film avec une impatience, non feinte, et une confiance quasi aveugle, on ne peut s'empêcher d'avoir quelques angoisses, au moment où le noir se fait dans la salle. Et si, pour une fois, Tim Burton ratait son coup, et nous offrait un film sans âme, sans magie ? ? Quand retentissent les premières notes de musique signées, Danny Elfman, sur un pré-générique somptueux, on sait que c'est gagné. L'envoûtement ne prendra fin qu'1H45 plus tard (et encore…) Le cauchemar et la déception ne sont encore pas pour cette fois car si le génial réalisateur nous entraîne dans une histoire cauchemardesque, à souhait, le résultat, lui est absolument époustouflant, ébouriffant. Comment vous donner envie de découvrir le film sans vous le " sur-vendre " ? Mission quasi impossible, car l'idéal, en fait, serait d'arriver totalement vierge, pour découvrir, par soi même, cette nouvelle folie " burtonnienne ".
(...) La plus belle réussite de Tim Burton. A l'instar d'EDWARD AUX MAINS D'ARGENT, SLEEPY HOLLOW est un film empreint de merveilleux qui vous fait littéralement décoller de votre siège, comme au cours des scènes où Lady Crane (Lisa Marie, la compagne du réalisateur) vient hanter les nuits de son fils, Ichabod dans une série de rêves, remarquablement mis en images. Et puis, il y a ce personnage à part entière, " L'arbre de la mort ", qui dégage, à la fois, une incroyable impression de force et de souffrance avec ses branches et ses racines noueuses, gardiennes d'un terrible secret. Cette belle idée qui aurait pu n'être qu'un simple élément de décor, rend au cinéma la puissance d'un imaginaire trop souvent bridé. Si l'on ne peut qu'être fasciné par l'ambiance qui se dégage de SLEEPY HOLLOW, grâce, entre autres, à la photo absolument remarquable d'Emmanuel Lubezki (la plupart des plans sont composés à la manière de tableaux) et les décors de Rick Heinrichs, il convient de saluer, également, le casting sans faute du film.
Jamais, Johnny Depp ne semble aussi à l'aise que chez Tim Burton. L'acteur se fond, pour la troisième fois (après EDWARD AUX MAINS D'ARGENT & ED WOOD), avec une, visible, gourmandise dans l'univers profondément personnel du réalisateur. Son interprétation d'Ichabod Crane est un pur régal, même si certains ne manqueront pas de lui reprocher d'en faire " un peu trop ". Pour l'acteur " L'idée était d'être sans cesse sur la corde raide entre le jeu sincère et la nécessité d'en faire un peu trop, dans le style des films d'épouvante de la Hammer avec Peter Cushing et Christopher Lee ". Effet garanti et parfaitement réussi ; On frémit et on sourit à la fois, devant la naïveté, l'effroi d'Ichabod et sa volonté d'en découdre avec la terrible réalité du petit village de Sleepy Hollow. L'ensemble de la distribution (les excellents Christina Ricci, Christopher Walken…) joue sur ce décalage des situations, et donne au film un ton volontairement théâtral et décalé. Profondément original. Avec SLEEPY HOLLOW, Tim Burton nous offre un nouveau et extraordinaire (dans tous les sens du terme) conte fantastique. Sans aucun doute sa plus belle réussite, avec EDWARD AUX MAINS D'ARGENT."
Le Monde / Samuel Blumenfeld
"La temporalité du conte et l'intention du cinématographe se rejoignent et deviennent, par un tour de passe-passe, contemporains. Tim Burton a poussé son projet à son point le plus extrême, faisant de Sleepy Hollow l'un de ses plus beaux films, et certainement le plus étrange. Ses contes ne sont plus des allégories, mais tout simplement des faits divers mâtinés de merveilleux que le réalisateur a décidé de prendre au pied de la lettre."
Fiche technique
Distribué par Paramount Pictures et Mandalay Pictures
Une production Scott Rudin et American Zoetrope
American Zoetrope est la maison de production de Francis Ford Coppola
Mis en scène par Tim Burton
d'après The Legend Of Sleepy Hollow de Washington Irving
Scénario original de Andrew Kevin Walker
Andrew Kevin Walker est le scénariste remarqué de Seven
Adaptation de Andrew Kevin Walker et Kevin Yagher
Le nom de Kevin Yagher est principalement associé au monde des effets spéciaux, en particulier pour Jeux d'Enfants, Glory, Freddy 2, 3 et 4 ainsi que The Borrower. Il fut aussi le metteur en scène frustré du mutilé Hellraiser IV
Producteurs exécutifs : Larry J. Franco et Francis Ford Coppola
Inutile de présenter Francis Ford Coppola. Larry Franco est un compagnon de longue date de John Carpenter dont il a produit tous les films de New York 1997 à Invasion Los Angeles. Il a déjà travaillé avec Burton pour Batman Returns et Mars Attacks
Producteur : Scott Rudin et Adam Schroeder
Scott Rudin est un producteur avisé depuis le début des années 90, en particulier avec de brillant thrillers comme Pacific Heights, Jennifer Eight et la Firme. Il est aussi spécialisé dans les comédies comme la Famille Adams, Sister Act, Clueless et South Park. Plus récemment il était au générique de la Rançon et de The Truman Show.
Musique originale de Danny Elfman
On ne présente plus Danny Elfman...
Directeur de la photographie : Emmanuel Lubezki
En 10 ans de carrière, Emmanuel Lubezki a été associé à des films pas toujours très reluisants mais doté d'une excellente photographie. On peu noter Reality Bites (où il a eu la chance d'avoir Winona Ryder dans l'oeil de sa caméra), La Petite Princesse (excellent conte de fée, sorti directement en vidéo chez nous), The Birdcage (remake de la Cage Aux Folles avec Robin Williams), Meet Joe Black (mélo sirupeux et interminable avec Brad Pitt et Anthony Hopkins, très beau visuel par ailleurs) et Great Expectations (remake indigne d'un grand classique).
Directeur artistique : Ken Court
Ken Court est un directeur artistique brillantissime, qui, s'il s'est commis dans le pathétique Wing Commander, a brillé dans des films comme Ladyhawke (visuellement sublime), AlienS (pareil que pour le précédent) et Braveheart.
Décorateur : Rick Heinrichs
Rick Heinrichs est une vieille connaissance car il était déjà le décorateur de Vincent. On lui doit aussi les décors de Fisher King (ce n'est pas rien), Fargo et The Big Lebowski ainsi que ceux de... Edward Scissorhands et Batman Returns. C'est dire si ce n'est pas n'importe qui.
Montage de Chris Lebenzon
Durant les années 80, Chris Lebenzon fut un monteur très mode, assez redoutable. On lui doit en particulier les montages clippés de Top Gun, Jour de Tonnerre ou Le Flic de Beverly Hills 2. Mais sous la direction de Tim Burton, pour Batman Returns, Ed Wood et Mars Attacks !, il a prouvé qu'il pouvait faire du très bon travail.
Sonorisation : Tony Dawe, Chris Gurney, Jaya Bishop et Steve Mayer
Tony Dawe est un artiste très prolifique qui travaille énormément pour la télévision. Au cinéma ses titres de gloire vont de Alien 3 à Batman en passant par Empire du Soleil, Highlander et le Retour du Jedi.
Coordinateur des effets visuels pour ILM : Theresa Corrao
Superviseur des effets visuels pour ILM : Jim Mitchell
Jim Mitchell a aussi travaillé sur les SPFX de Terminator 2, Jurassic Park et The Mask. Son principal ouvrage pour l'instant est Mars Attacks!
Costumes : Colleen Atwood
Colleen Atwood est costumière depuis plus de 15 ans. Ses principaux titres de gloire sont le Silence des Agneaux, Philadelphia, Les 4 Filles du Dr. March (version Winona), Wyatt Earp, Gattaca et Beloved. Elle a déjà travaillé pour Burton sur Edward Scissorhands, Ed Wood et Mars Attacks!
Dresseur des chevaux : Steve Dent
Steve Dent était déjà dresseur sur Elizabeth.
Coordination des cascades : Nick Gillard
Nick Gillard est un grand nom de la cascade. Il fut la doublure de Tom Cruise dans Legend et Entretien avec un Vampire. Il fut cascadeur sur Empire du Soleil, Indiana Jones et la Dernière Croisade, Alien 3, 1492, Waterworld... Il fut coordinateur des cascades pour 7 Ans aux Tibet, Notting Hill et surtout Star Wars Episode 1.
Photographies
Elle est très impressionnante, c'est la hache du Cavalier Sans Tête, spéciale décapitation sans bavure.
Toute l'ambiance du film en une image. Le manoir des Van Tassel. Magique.
Le repaire du Cavalier Sans Tête (en bas à gauche), un moulin tout droit venu du Frankenstein de Whales.
Affolante image, représentant le flashback expliquant l'origine de la malédiction du Cavalier Sans Tête. Sublime.
La première photo du tournage de Sleepy Hollow, Tim Burton et Johnny Depp.
Voici une des toutes premières images du film. Johnny Depp et Christina Ricci.
Je m'en lasse pas, la superbe photo de Burton pour Vanity Fair.
Depp et Ricci, toujours pour Vanity Fair (et grâce à www.johnnydeepfan.com)
Toujours des photos de Vanity Fair (on reconnait Jeffrey Jones (qui a un peu forci) en haut à droite)
Encore Vanity Fair, avec une photo de Michael Gambon cette fois.
Christina Ricci
Tim Burton et Emmanuel Lubezki, le directeur de la photographie, sur le tournage du film
Tim Burton (heureux !) et Emmanuel Lubezki sur le tournage du film
Notre Danny Elfman composant la déjà historique musique de Sleepy Hollow
La première affiche du film, superbe..
Sublimissimes photos de la non moins sublimissime Lisa Marie
Encore des images du Première français (pour une fois qu'il y a quelque chose d'intéressant dans Première, on en profite)
Christina Ricci
Un magnifique set de photos du film (grâce à Cinescape Online)
Les photos du dernier article du Premiere US
Encore des photos magnfiques de Cinescape Online
Toujours de sublimes photos (du tournage) grâce à Cinescape Online