25

Possessed - Revelations Of Oblivion

Je crois, sans trop me tromper, que ce sont les plus vieux de ce classement qui entament le bal. Possessed a, il y a mille ans de cela, contribué à inventer deux genres : le Death et le Black. Ils ne sont pas les seuls, dans les années 80 les frontières étaient floues et les étiquettes en train d'être rédigées et collées. Seven Churches (sorti en 1985) est un classique incontournable et on ne demandait pas à Possessed de faire mieux ou aussi bien. La bonne surprise, c'est que c'est presque aussi bien. En tout cas Revelations Of Oblivion est très amusant et c'est l'essentiel.

 


24

Alcest - Spiritual Instinct

On ne va pas se taper dessus pour savoir si Alcest fait du métal ou du shoegaze ou du post-rock, cet album là est clairement le plus métal depuis... euh... Écailles de Lune ? Mais ça reste l'archétype de ce "hispter métal" qui fait le pont vers un plus grand public. Franchement c'est de la bonne et belle musique, on ne va pas se plaindre. Dans le genre, le dernier Opeth, totalement parti dans le prog depuis 10 ans, est tout à fait recommandable (mais un peu ennuyeux, mais très recommandable quand même).

 


23

Mayhem - Daemon

Du bon Mayhem qui essaie de revenir aux sources. Rien de nouveau, mais ça fait plaisir d'entendre ce groupe mille fois décomposé et recomposé tailler une musique vintage de ce niveau.

 


22

Obsequiae - The Palms Of Sorrowed Kings

Du Black Métal TRES médiéval. Avec les interludes à la harpe et les titres en vieux françois. Je déconne pas. C'est super bien fait, même si un peu répétitif et avec un son de guitares très aigu qui, s'il évoque bien la période visée, est un peu fatigant à la longue. Faut accepter le concept, certes, mais c'est pas mal du tout.

 


21

Vltimas - Something Wicked Marches In

Un supergroupe réunissant un ex-Morbid Angel, un ex-Mayhem et un membre de Cryptopsy. Ceux qui connaissent savent à quoi s'attendre et franchement c'est réussi. Pour les autres, ça a beau être des mecs en préretraite, ça risque d'être un peu violent quand même.

 


20

Nocturnus A. D. - Paradox

Des vétérans du Death qui reviennent avec leur concept sympa : le space opera SF avec des synthés.. Pas neuf, leur chef-d'oeuvre, The Key, est sorti en 1990, mais vraiment plaisant. Enfin, "plaisant", je me comprends, mais c'est du Death qui sort un peu des sentiers battus..

 


19

Mylingar - Döda Själar

On reparlera de Portal plus bas, on est dans la même veine. Pour le commun des mortels, c'est rigoureusement inécoutable, du Death de cauchemar qui cherche toujours le petit truc qui mettra l'auditeur mal à l'aise. C'est comme regarder un (bon) film de David Lynch.


18

Witch Vomit - Buried Deep In A Bottomless Grave

Du Death bien gorasse, bien marrant.

 


17

Nightfell - A Sanity Deranged

Du doom à l'ancienne, parfaitement écrit et interprétée. Ce qui me fait penser qu'il y a plein de disques édités aux USA par le label 20buckspin dans cette sélection (celui-ci, Mylingar, Witch Vomit, Obsequiae, Tomb Mold et Spirit Adrif un peu plus haut). Bref, un label de qualité qui va fêter ses 15 ans et qui a l'oreille pour les bons groupes du moment.

 


16

Cult of Luna - A Dawn to Fear

Du métal atmosphérique, un peu doom, très accessible. Une valeur sûre qui ne déçoit jamais.

 


15

Darkthrone - Old Star

Toujours là, toujours vaillant, le duo de Darkthrone est désormais libre de faire tout ce qu'il lui plaît. Parfait exemple avec cet excellent Old Star qui rend hommage à toute l'histoire du métal en une poignée de morceaux d'une classe folle.

 


14

Esoctrilihum - The Telluric Ashes of the Ö Vrth Immemorial Gods

C'est français et c'est de la bonne. Dans le genre du Black Métal dissonant et atmosphérique dont Deathspell Omega a été (et est encore) une figure de proue. L'album est un peu long, mais récompense largement les plus patients. Et puis quelle pochette !

 


13

Nile - Vile Nilotic Rites

A force d'être passionnés par les vestiges archéologiques, les gars de Nile ont fini par en devenir eux-mêmes. Sauf que là c'est leur meilleur album en une décennie. Attention, c'est du (prenez votre respiration) Technical Brutal Death Metal inspiré par l'Egypte antique. Rigolez, Nile est, à juste titre, un groupe mythique. Après, si vous n'adhérez pas, je ne vais pas pouvoir vous aider davantage, ça fait partie des disques les plus difficiles de cette sélection.

 


12

Haunter - Sacramental Death Qualia

Là c'est du Death bordélique qui part, forcément, dans tous les sens, en sautant d'un genre à l'autre 10 fois par morceaux. Très prometteur.

 


11

Wormwitch - Heaven That Dwells Within

Du Black métal coloré de Thrash, hyper dynamique, très bien fait et surtout super rigolo.

 


10

Altarage - The Approaching Roar

Vous aimez Portal ? Je parle du groupe, pas du jeu avec GLADOS qui chante à la fin. Si vous aimez Portal le groupe, vous aimerez probablement Altarage. En plus c'est "légèrement" plus accessible parce que plus "groovy", ça ressemble presque à de la musique. Après, ce genre de Death Metal atmosphérique, on ne vient pas pour les mélodies, on vient pour l'univers, une sorte de tsunami cauchemardesque, un blizzard sonore qui titille l'inconscient.

 


9

Cattle Decapitation - Death Atlas

Le groupe de Grindcore écolo vegan s'est spécialisé dans les récits de la fin de l'Humanité. C'est pas rigolo, même si c'est très mélodique. C'est super nihiliste et en même temps assez amusant. L'Apocalypse en mode lyrique et bourrin.

 


8

Waste of Space Orchestra - Syntheosis

C'est du rock progressif, du rock progressif mystico-spatial. Avec des voix terrifiantes et des sons qui font mal aux oreilles. Enfin, pas qui font mal aux oreilles comme des solos de pipeaux ou de synthés cheap, on n'est plus dans les années 70. C'est du métal psychédélique, forcément, vu qu'il y a Oranssi Pazuzu dans l'affaire. Un trip, comme on dit.

 


7

Baroness - Gold & Grey

On est à la limite du métal, là. Baroness font le grand écart avec le thrash des débuts et le psychédélisme pop des Flaming Lips. Il faut dire que la superbe production de Dave Fridmann joue beaucoup dans la réussite de cet album. Un son saturé et abrasif qui balaie tout sur son passage. Probablement l'album le plus facile d'accès de ce classement, si vous voulez commencer quelque part.

 


6

Tomb Mold - Planetary Clairvoyance

Du Death, OK, mais avec des mélodies et plein de petites choses qui changent de la routine. Après ça reste bien gratiné, avec la grosse voix gutturale qui tâche, ne vous inquiétez pas.

 


5

Spirit Adrift - Divided by Darkness

"Bah quoi, t'aimes pas le métal fun ?" Si, si, j'aime beaucoup le métal "fun" quand il est bien fait. Et Spirit Adrift s'est surpassé cette année.

 


4

Blood Incantation - Hidden History of the Human Race

Du Death Metal progressif (le morceau principal fait 18 minutes). Pour le genre, c'est très accessible, d'ailleurs ils ont eu un petit succès auprès de la critique mainstream, à la manière de Deafheaven pour le Black Metal. Pour les oreilles non averties, ça reste difficile, ne le cachons pas. Mais le Death Meal, par définition, n'est pas là pour être sympathique. Néanmoins, si vous voulez tenter votre chance, c'est une des portes d'entrées les plus "aisées".

 


3

Sunn O))) - Life Metal

Nommé par opposition au Death Metal, le dernier album de Sunn O))) est clairement le plus accessible de leur passionnante discographie. Quatre morceaux de drones enveloppants, mais moins étouffants ou dérangeants que d'habitude. C'est de l'ambient où on se plonge et où on se laisse porter, comme dans un maelstrom primitif.

 


2

Inter Arma - Sulphur English

Un album monumental, terrifiant et épuisant, conçu comme un miroir de notre époque au bord du chaos. On y entre difficilement, sans doute, un peu écrasé par le son titanesque et les rythmes tribaux inimitables. Une fois qu'on a trouvé la clef, le dernier opus apocalyptique d'Inter Arma s'impose comme un chef-d'œuvre.

 


1

Lingua Ignota - Caligula

On évacue tout de suite la question : oui, Lingua Ignota fait du métal, et pas seulement parce qu'elle est distribuée par Profound Lore, un des labels phares du genre. Sa manière d'exprimer sa rage est directement hérité du métal extrême. Et pour être extrême, Caligula l'est.

La chanteuse y évoque les violences (physiques et psychologiques) qu'elle a subies pendant une décennie, sans restreindre sa colère. "May your own shame hang you May dishonor drown you May there be no kindness". Toutes les flammes de l'enfer et tous les éclairs divins doivent s'abattre sur celui l'a tourmenté, et, plus généralement, sur tous les criminels. Le contrepoison à tous les réacs qui voudraient donner des leçons sur la "bonne manière" d'exprimer sa souffrance. "Do you doubt me traitor? Throw your body in the fucking river I'm the cuntkiller".

La rage de la chanteuse n'a aucun filtre, elle est nue, viscérale. "All I want is boundless love All I know is violence Violence". Entre chant liturgique inspiré par Hildergarde de Bingen et hurlements insoutenables, la voix in-humaine est un fil directeur au sein d'un témoignage austère et sublime. "Life is cruel, and time heals nothing And everyone you love will leave you But not me" Si le concept de catharsis est bien souvent manipulé n'importe comment, il trouve ici sa plus parfaite illustration. Une immense oeuvre d'art.

 

 
 
 
 
 
 
 
 
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