The Web's Worst Page se dote pour la première fois d'un classement à part des séries télévisées. Il n'est jamais trop tard pour bien faire et ça commençait à devenir indispensable. Deux catégories : un classement des séries ayant débuté en 2015 et un classement des séries qui ont continué (et parfois achevé) leurs remarquables parcours. Ah, j'en ai vu beaucoup, parfois en insistant auprès d'oeuvres moyennes (The Man in the High Castle) ou simplement ratées (The Leftovers, The Fall). Et donc ne soyez pas étonné si vos chouchous ne font pas partie de la liste, il n'y a pas assez d'heures dans une journée pour pouvoir tout regarder...


 

Nouvelles séries

 

9

Galavant

Probablement pas assez fou-fou, mais déjà diantrement réjouissant, Galavant mélange humour débile et comédie musicale entraînante. A chaque épisode au minimum un moment irrésistible, pour ce qui est une tentative réussie de faire cohabiter les Monty Python et Walt Disney.

 


 

8

Au Service de la France

J'avais perdu espoir de tomber sur une vraie bonne série française (l'anomalie P'tit Quinquin mise à part). Heureusement il y a Jean-François Halin qui reprend les bases d'OSS 117 pour livrer une série aussi drôle que cruelle. Les protagonistes sont majoritairement de sinistres imbéciles mais leurs actions ont des conséquences dramatiques. On rit surtout jaune et en filigrane de ces petites histoires sinistres se dessine un portrait très sombre de la France d'après-guerre.

 


 

7

Show Me a Hero

Le créateur de The Wire fait ce qu'il connaît le mieux : de la politique dense à échelle humaine. Bref, c'est très technique, mais jamais au détriment des protagonistes peu à peu broyés par le système. Au-delà du brillant.

 


 

6

Jessica Jones

L'une des grandes surprises de l'année. Si du côté cinématographique et dans l'univers supervisé de près par Disney, Marvel patauge ; du côté télévisuel, en tout cas sur Netflix, c'est un autre niveau. Après le très correct Daredevil, Jessica Jones semble surgir d'une monde parallèle. Fausse série super-héroïque mais vrai chronique sur les chocs post-traumatiques, le deuil et les relations abusives, Jessica Jones fait entrer les super-héros dans une nouvelle ère.

 


 

5

Mr Robot

Autre symbole de 2015, Mr Robot essaie d'incarner bon nombre de craintes actuelles. La société virtuelle promet-elle une apocalypse bien réelle ? Le mélange entre thriller hi-tech et plongée au cœur de psychismes très dérangés est aussi effrayant que palpitant.

 


 

4

Better Call Saul

Ah, on n'y croyait pas vraiment lorsque Vince Gilligan a annoncé un spin-off de Breaking Bad. La série phare des années 2010 ne demandait ni suite ni préquelle. Et pourtant, à l'arrivée, l'histoire de Saul Goodman se révèle aussi passionnante que celle de Walter White. Au lieu de suivre un vrai méchant accomplir son potentiel, on découvre comment un chic type est entraîné vers le côté obscur. Le suspens est plus psychologique encore que dans Breaking Bad, moins intense et explosif, mais pas moins passionnant.

 


 

3

Unbreakable Kimmy Schmidt

Je réalise que le haut de ce classement est peuplée par des séries "qui font du bien", c'est probablement un signe. Et dans le genre attachant, difficile de faire mieux que Kimmy Schmidt, hilarante sitcom qui fonce tête baissée avec la même bonhommie que son personnage principal. Au fond, c'est très sombre, mais Kimmy Schmidt renverse l'adversité et la déprime avec un charme irrésistible.

 


 

2

Master of None

Si on appréciait Aziz Ansari en tant que comédien dans Parks and Recreation, il était difficile de prévoir la réussite de Master of None. Sauf à suivre de près sa carrière de comédien de stand-up, ce qui n'était pas donné à tout le monde. Master of None est un coup de tonnerre dans le petit monde des sitcoms. Réalisation cinématographique, écriture géniale et comédiens parfaits sont mis au service de thèmes rebattus mais transcendés. Une génération vient de trouver son Seinfeld.

 


 

1

Sense8

La série symbole dont 2015 avait besoin. Il y a tellement d'humanité et de bienveillance dans Sense8 que les cyniques sont tombés à bras raccourcis sur cette création fragile, imparfaite, violente et tendre. Mais c'est de cela dont nous avons tant besoin : une série sincère, formidablement actuelle, qui n'a pas peur du ridicule et qui ne craint jamais d'afficher des sentiments "bigger than life". Il est presque inconcevable que le plus grand moment télévisuel de l'année soit un karaoké mondialisé sur What's Going On...

 


 

Anciennes séries


9

Rectify

(saison 3)

La série atmosphérique par excellence. Moins les protagonistes parlent, plus la force des situations est décuplées. Mise en scène remarquable, interprétation digne de louanges et toujours cette ambigüité omniprésente où les frontières entre le bien et le mal, l'utile et l'inutile, les vivants et les morts deviennent de plus en plus floues.

 


 

8

Orange is the New Black

(saison 3)

Encore une série qui s'accomplit toujours un peu plus au fil des saisons. Le point fort de Orange is the New Black c'est son aspect choral où personne n'est vraiment le personnage principal. En développant toujours davantage les innombrables protagonistes secondaires, la série gagne en ampleur et en émotion. Le tour de force est de réussir à naviguer entre des thèmes d'une noirceur absolue et des instants tout simplement mignons.

 


 

7


The Americans

(saison 3)

Petit à petit, The Americans déroule sa tragédie. Sa conclusion sera probablement un monument télévisuel. En attendant, à son rythme, la série développe son univers oppressant et désespéré. Dur mais indispensable.

 


 

6


Community

(saison 6)

A force d'empiler les couches de méta et de se mettre en scène elle-même, Community a fini par exploser en vol. Une ultime saison en forme de chant du cygne qui culmine sur un dernier épisode d'une grande intelligence et débordant d'émotion.

 

 


 

5

Brooklyn Nine Nine

(saison 3)

Que dire ? C'est toujours aussi bien. Mieux ? Non, pas vraiment. Simplement toujours au top de l'humour burlesque, enfantin, extrêmement attachant grâce à son ensemble de personnages grandioses.

 


 

4

Doctor Who

(saison 9)

Steven tout est pardonné. Le showrunner de Doctor Who depuis la saison 5, Steven Moffat, n'a pas toujours fait l'unanimité, loin de là. Son écriture hyperactive et alambiquée s'est parfois perdue en route ces dernières années. Depuis l'arrivée de Peter Capaldi dans le rôle du Docteur, on sentait un changement de tonalité, un nouveau rythme. Impression confirmée avec cette saison 9, peut-être la meilleure depuis la période Davies/Tennant. L'incroyable épisode 11, Heaven Sent, fait déjà date au sein de toute l'histoire de Doctor Who, série classique incluse.

 


 

3

Penny Dreadful

(saison 2)

On espérait beaucoup des prémisses posées par la première saison de Penny Dreadful, on est d'autant plus heureux de constater que la série poursuit sur sa lancée en s'améliorant. Et le meilleur semble encore à venir, fort heureusement. Esthétiquement ambitieuse, la série est devenue la référence de l'horreur à la fois Grand-Guignol et sophistiquée. Et, rappelons-le encore une fois, Eva Green y est impériale et justifie à elle-seule le visionnage.

 


 

2

Parks and Recreation

(saison 7)

Un rêve de saison finale et désormais l'exemple de référence de la plus belle manière de conclure une série comique, avec humour et humanité.

 


 

1

Bron/Broen

(saison 3)

Ce que la télévision a pu produire de meilleure en 2015. Plus encore que les déjà extraordinaires deux premières saisons, la saison 3 de Bron/Broen se réinvente sans rien perdre de ses aspects les plus passionnants. Et là où d'autres thrillers télévisuels peinent à signer un cliffhanger à la fin de chaque épisode, Bron assène un rebondissement à chaque scène. Un tour de force d'écriture permanent, tout en laissant toute la place nécessaire aux comédiens. La perfection.

 


 

10 musiques

Unbreakable Kimmy Schmidt - Main Theme

Beach House - Master of None (Master of None)

Galavant - Secret Mission

Perfume Genius - Queen (Mr Robot)

Bruce Springsteen - Lift Me Up (Show Me a Hero)

The Cure - Catch (Master of None)

Lord Huron - Ends of the Earth (Community)

Willie Nelson - Buddy (Parks and Recreation)

Choir of Young Believers - Hollow Talk (Bron/Broen)

What's Going On (Sense8)

 

 
 
 
 
 
 
 
 
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