Pour qui faut-il voter en 2017 ?
Et oui, c'est encore l'heure d'Edwood Vous Parle, l'original, le vrai, le seul, celui qui vous explique le monde depuis 1999. Non, ce n'est pas une pâle copie à la Solange Te Parle, la "Norman fait des vidéos" des hipsters. Ici on ne te tutoie pas, cher lecteur, chère lectrice, et surtout on n'affiche pas sa trombine en plein sur ton écran, ni sa voix, plus ou moins geignarde, de porte parole de la génération Y. Je suis théoriquement de la génération X, de surcroît, oh, pas de beaucoup hein, à la limite, à la frontière, et je n'appartiens à aucune communauté. Ou alors par déterminisme socioculturel, indépendamment de toute volonté consciente, ah misère. Mais je ne me revendique d'aucun groupe, et surtout pas de ceux qui sont à la mode (les geeks, les hipsters, les néo-réacs, etc., souvent interchangeables d'ailleurs).
Bref, revoici Edwood Vous Parle. Et juste pour mettre un peu d'ambiance sur ce site, qui ne sort guère de son train-train que pour dire du mal des chansons que vous aimez bien, j'aurais voulu vous parler de politique. Mais en ai-je vraiment envie ? Que vous le vouliez, ça, j'en doute, mais si je ne le veux pas non plus, on va se punir pour pas grand-chose. On va se fâcher, de surcroît, alors que, quitte à se fâcher, autant parler de religion, ça nous élèvera toujours davantage. Cela fait plusieurs fois que je vous titille avec des promesses de polémiques et que je vous retire l'os avant que vous ne puissiez y mordre à pleines dents. D'ailleurs, nous y reviendrons plus tard.
Dans le but de trouver une inspiration bien "vintage" pour rédiger cet Edwood Vous Parle, j'ai essayé de relire d'anciens opus. Des biens vieux, hein, genre vers 2001-2002, l'âge d'or selon certains d'entre vous. Le temps de l'innocence, quand le concept était nouveau, frais, libre. Enfin, je ne voudrais pas dire mais c'était "meta" dès le départ, en fait, c'était un peu toujours le même texte, pendant des années. C'est très étonnant. Vous y revenez, soit à cause d'une forme déviante du syndrome de Stockholm, soit parce que les nouveaux écrits se font tellement rares que vous avez le temps d'oublier les précédents. Dans les deux cas (et je ne vois pas d'autre explication), c'est un peu inquiétant pour votre santé mentale.
La mienne, de santé mentale, va bien, merci pour elle. Je lui posais d'ailleurs la question pas plus tard qu'hier :
"Oh, comment te portes-tu donc, ma santé mentale ?", que je lui dis, comme ça, à la débottée, entre la poire et le dessert, ce qui est un peu absurde parce que de nos jours on considère une poire comme un dessert.
"Pas mal et toi-le des neiges ?", qu'elle me répond, avec ce talent troupier qui lui sied si subtilement.
Nul doute, voilà, c'est certain. Tout. Va. Bien. On rigole, on badine, on ne se fait pas la tête, tout va bien là-dedans, toutes les petites émotions vivent en harmonie comme au premier jour du monde, ou plutôt comme au septième, parce qu'au premier, il n'y avait pas encore grand-chose. Par contre au septième jour, aussi nommé "Celui du gros roupillon", on était tous là, tous et toutes. Là. Déjà. Hop, les baleines et les pucerons, le loup et l'agneau, Marina et les diamants, ta grand-mère et un diplodocus. En har-mo-nie. Et bien, dans ma tête, c'est un peu comme ça, si vous voulez une belle image, c'est l'harmonie du septième jour, aussi nommé "Celui de la grosse flemme".
Tout est toujours pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, comme le dit si agréablement Leibniz, qui n'est donc pas franchement choqué par le sort des migrants, parce qu'après tout, c'est comme ça et pas autrement. Et d'ailleurs, comme ajouterait Hobbes, pour un ptit enfant noyé, un ptit enfant sort de l'eau, frais et dispo, car le mal et le bien finissent toujours par s'équilibrer dans l'univers. Et pendant ce temps-là, dans la fiesta de Spinoza, Dieu s'incarne toujours en une armée de musulmans prête à en découdre avec le même Dieu toujours incarné en une armée de chrétiens (des Alpes, le meilleur cru). Ce qu'on s'amuse, car en vrai c'est très compliqué, hein, je n'ai fait que répercuter les clichés grossiers sur ces chers penseurs que j'aime énormément. Et j'ai d'ailleurs un affreux doute sur cet enchaînement de blagues de philosophie de comptoir, car il est probable que je l'ai déjà fait. Un des exégètes d'Edwood Vous Parle, oui, ceux qui ont leur propre aile dédiée à Sainte-Anne, me répondra probablement sur le sujet ; ils me connaissent mieux que je ne me connais moi-même. C'est pour ça qu'ils ont eu leur propre aile, à défaut d'avoir la cuisse, de Sainte-Anne, qu'on disait fort fraîche et légère, car elle engendra Marie sans passer par l'immaculée conception, mais plutôt par une bonne vieille gaudriole à l'Antique.
Religion, philosophie, politique et calembours, sont les quatre mamelles d'Edwood Vous Parle, ce qui, quand on y pense, me fait donc l'héritier des pires chansonniers du boulevard de Clichy. Alors si ce n'est pas encore le théâtre des 2 ânes, car je suis tout seul et même si je compte double ça ne compte pas, on est presque dans le théâtre de Sainte-Anne, ce qui compte triple, surtout en diagonale. Sainte Anne, 2 ânes, des philosophes, Edwood, il ne manque presque rien pour composer une crèche. Ca tombe bien, c'est bientôt Noël. En déclarant ouverte la grande course aux jouets de fin d'année, dès le mois de septembre, je me permets de griller la politesse à tous les marketeux de tout poil (rhaaa, je les hais, et pardon à ceux qui me lisent).
Noël, enfin, ou plutôt déjà, ou plus certainement, ah tiens, revoilà la Nativité, par surprise, hop. Ce qui semble logique, car le papa du petit Jésus était un pro du jeu du "Par où t'es rentré, on t'a pas vu sortir ?". Ce qui n'est pas un blasphème, mais une constatation. Et n'allez pas me reprocher de ne faire que des blagues sur le Christianisme, c'est culturel, c'est comme ça, c'est la religion que je connais le mieux, ayant été brièvement frigorifié dans les fonds baptismaux avant l'âge de raison et celui de Playskool. Le Judaïsme m'est surtout familier par le biais des films de Woody Allen et des séries de Larry David (ils sont tous un peu tourmentés là-dedans), l'Islam par le biais de BFMTV (il paraît que les musulmans sont tous cannibales et qu'ils vivent dans des huttes en Seine-Saint-Denis, c'est vrai, je vous le dis), le Bouddhisme par le biais de Tsui Hark (ils font tous du kung-fu pendus à des câbles, c'est un rien bath), la scientologie par le biais d'Hollywood (c'est une secte d'homosexuels cachés dans des placards, c'est fascinant) et le reste est un peu vague, mais y en a qui écoute parler Zarathoustra le soir sur la montagne.
"C'est bien beau tout ça, mais pour qui je vote en 2017, moi ?", me demande le lecteur de Bézec-sur-Yvette (rigolez pas, j'ai peur de vérifier et de découvrir que ça existe).
C'est une question médiocre, mais je vais tenter d'y répondre quand même. Votez pour le candidat honnête, qui tient ses promesses car il n'en fait pas trop, le candidat qui aime la nature et les pauvres, celui qui ne renie pas pour autant les riches et qui est bienveillant avec les étrangers, votez pour celui qui est aimable et qui inspire confiance, mais qui possède aussi un discours clair et franc. Bref, abstenez-vous. Non, je plaisante, n'allez pas prendre des conseils politique auprès de moi, le pitre de service. Déjà que mes recommandations culturelles prêtes à méfiance, alors pour le reste, soyons d'accord, je ne fais pas confiance à moi-même.
A présent regardons le soleil se lever, se coucher, oh non, c'est la lune, coucou la lune, et voilà, il est déjà midi, donc ne regardons pas le soleil, on va se brûler la rétine, c'est malin. A présent regardons le ciel, si possible, moi je dis ça c'est une figure poétique car la conclusion arrive à grands pas et ce serait bien de terminer sur quelque chose d'un peu mélancolique, un truc profond mais par inadvertance. Par exemple tenez : je regarde le ciel et l'infini me saute à la gorge. Gloups. Mais non, c'est d'abord une étreinte, puis une caresse, un réconfort. C'est rudement grand, là-bas, au-delà des nuages, au milieu des étoiles. C'est rassurant, il y a tellement davantage, tellement de choses dont je pourrais encore vous parler, maintenant, plus tard. L'infini c'est la promesse d'un nouvel Edwood Vous Parle, demain ou dans un million d'années. Car, au milieu de tous ces nuages et de toutes ces étoiles, tout est possible.
Edward D. Wood Jr.
("Nice to see you once again
Been a long time, my friend
Since you crossed my mind at all")