LES DERNIERS ALBUMS SORTIS
Une petite revue en accéléré des derniers disques intéressants qui ont tourné sur ma platine.
Archives 2000 (Eels, Grandaddy, Faye Wong, Moloko, Neil Young, Radiohead, Blondie, Plaid, Eminem...)
Archives 1999 (The Creatures, Faye Wong, NIN, Plaid, Tom Waits, Blondie, Archive, Foxy Brown, Emperor, ATR, les Clash...)
Archives 1998 (Bran Van 3000, Eels, Mercury Rev, Third Eye Foundation, Jon Spencer, Cardigans...)
Plaid : Double Figure
Mieux que Not For Threes ? Mieux que Not For Threes ??? De tous les albums ultra attendus par votre serviteur en cette année 2001 (Frank Black, Pulp, les Creatures...), le Plaid était peut-être le premier de la liste, celui dont j'espérais le plus (mais bon, l'année est loin d'être achevée, il va sans dire). Et dès la première écoute, mon Dieu, on comprend, on sait, on vit. En fait on avait déjà compris dès la pochette, ce blanc, ce bleu, 19 morceaux, il y a déjà quelque chose d'infiniment rassurant dans le visuel de Plaid. Que l'on se souvienne du vert de Not For Threes pour bien réaliser à quel point Plaid est le groupe de musique électronique le plus "affectueux" qui soit, le plus proche, le plus cher à notre cur. Et avec ce Double Figure, il est désormais temps d'arrêter de faire des distinctions de genres et d'étiquettes. Plaid n'est plus le plus grand groupe de musiques électroniques de la planète. Il est tout simplement le plus grand groupe de la planète. Mieux que les Creatures ? Mieux que les Catholics ? Mieux que Eels ? Mieux que Pulp ? Oui et non, bien sûr. Disons que messieurs Ed (non pas Wood !) et Andy (non pas Kaufman !) se sont définitivement offerts une place à part, dans un autre univers. Ne le cachons pas, Double Figure a tout pour devenir le chef-d'uvre de l'année 2001. Sa sortie presque simultanée avec le dernier Radiohead est d'autant plus symbolique, c'est un peu comme si Luc Besson sortait son nouveau film en même temps que Tim Burton ou que David Lynch.
De la douce montée du sublime Eyen, jusqu'au final "out of this world" de Manyme, Double Figure ne faiblit pas une seule seconde. Plaid retrouve la même cohérence dans la richesse, la même tendresse dans la débauche technologique, la même évidence dans l'exigence, la même poésie des sons que dans Not For Threes. Double Figure dure 70 minutes pile poil, on ne les entend pas passer, et c'est un euphémisme. L'album pourra et va tourner en boucles pendant des heures et des jours, des semaines, des mois, des années, des siècles et des siècles. Seul Plaid pouvait dépasser Plaid, c'est peut-être bien chose faite. Je garde toujours une affection particulière pour le grand disque vert, pour Prague Radio et pour Milh, mais là, là, il faut l'avouer, ils sont allés plus loin. Frank Black a fait mieux que Frank Black. Plaid fait mieux que Plaid. On ose à peine imaginer, si la logique se poursuit, ce que vont nous offrir Pulp et les Creatures.
Mais revenons à Double Figure encore un instant. Donc il y a Eyen, doux comme un duvet au cur de l'hiver, beau comme un coucher de soleil estival au pied des montagnes. Squance, c'est le "tube" plaqué or. Assault On Precint Zero (en hommage à l'Assault On Precint 13, l'un des grands chefs-d'uvre de John Carpenter), règle définitivement les comptes avec l'ancêtre trop étouffant qu'était Not For Threes, la synthèse est accomplie, la place est libre, le futur commence ici. Avec Zamami, une superbe errance rêveuse qui touche en pleine âme. Puis vient Silversum, qui prouvera (s'il était encore besoin) que la musique électronique n'a pas besoin d'être vampirisée, contrefaite, gnangnantisée, plagiée, bavouillée pour être la plus belle de la planète. Qui a besoin d'un chanteur pleurnichard, qui a besoin de guitares incontinentes, qui a besoin de "songwritters" égocentriques, qui a besoin de musiciens onanistes ? Personne, et surtout pas moi. En particulier lorsque que s'avance Ooh Be Do et son insidieux appel d'air. Light Rain porte si bien son nom que l'on reste bouleversé sur place. Mieux que Not For Threes ? Nous ne sommes pas tout à fait à la moitié de l'album que la réponse se fait déjà évidente.
Cinq interludes du nom de Tak nous accompagneront au fil de la seconde partie de Double Figure. Le génie de Plaid s'offre en une minute aussi sûrement qu'en cinq (et jamais plus de cinq minutes ! Ces gens ont tout compris). Justement, voilà cinq minutes et 18 secondes, sur New Family, qui rappellera inévitablement Not For Threes, mais on ne va pas se plaindre, fichtre, non, car lorsque la rythmique arrive, l'illumination est totale. Plaid est le groupe qui réussit aussi bien à s'adresser à notre esprit qu'à notre cur. Raison et sentiments, en un seul morceau, en un seul disque. Si c'est inestimable ? Voilà le plus grand des euphémismes. On laisse à peine le temps à Zala de nous décrire un monde de robots dingues qui s'offriraient une fête avec les lutins et les elfes que déjà Twin Home nous emporte loin dans une stratosphère liquide. Sommes-nous dans l'espace ? Sous la mer ? Dans un voyage au centre de la Terre ? Au-delà de l'infini ? Pas le temps de s'appesantir sur la question car le plus beau morceau de 2001, Sincetta, nous apporte la réponse. Nous sommes dans les territoires du rêve. Cinq minutes qui peuvent en durer aussi bien 1000 que 0.0002. Le langage n'existe plus, dans un brouillard de sensations, dans un flou de pensées, Plaid nous conduit encore plus loin que ne l'avaient fait Rakimou ou Dead Sea. On pleure avec un sourire aux lèvres, on rit avec les anges, Fire Walk With Them, Fire Walk With Us.
Le Tak 3 semble sortir des Innocents et nous amène vers Porn Coconut Co. Méfiez-vous de ce titre trompeur et de l'intro fort "space", c'est une nouvelle claque qui nous attend (la 15e, bah voyons !). Tout Plaid est là, aussi généreusement drôle que miraculeusement touchant. Passant des larmes aux rires d'une plage à l'autre, d'un instant à l'autre, épousant mieux que quiconque le rythme de la vie. Tak 4 nous fait croire pendant 2 secondes que Lilith est revenu, mais non, mais non, encore un trompe-l'il (enfin, un "trompe-l'oreille" (un trompe le monde ??). Et c'est Ti Bom qui nous prend la main pour nous faire entrer dans un univers de film noir qui aurait trouvé la clef pour dépasser aussi bien Le Faucon Maltais que Blade Runner. Le temps d'un Tak 5 et c'est déjà, et oui, déjà, Manyme. La soul post-apocalyptique, et Plaid s'offre encore un chef-d'uvre, le sommet d'un genre qu'ils viennent juste de créer du néant. Il ne reste vraiment plus rien aux autres. Pas la peine d'essayer de suivre, encore moins la peine d'essayer de photocopier. Il n'y a qu'un Plaid et c'est tant mieux, mille fois tant mieux. Le plus grand groupe du monde nous offre son chef-d'uvre (jusqu'au prochain album, on croise les doigts), et fait enfin entrer la musique dans le nouveau millénaire. J'ai écrit quelque part, je ne sais plus où, que l'on pouvait très bien n'avoir qu'un seul album dans sa discothèque, et cet album c'était Not For Threes. Ah bah c'était une andouillerie. Maintenant il faut avoir deux albums dans sa discothèque. (2001/20)
Solid Gold Chart Busters : I Want To 1-2-1 With You
Un single, un single de dance music en fait. Un truc qui est sorti en décembre 2000 et qui n'a pas fait un tube, non ? Hein ? Ca sent le piège, tout le monde se demande pourquoi je chronique un single que personne n'a jamais entendu et qui n'est même pas sorti en France. Et puis si je vous dis que c'est l'un des événements les plus importants de ce début de millénaire, vous allez vraiment croire que c'est encore un de mes happenings idiots. Et vous aurez raison. Commençons par le commencement. Le nom du "groupe", Solid Gold Chart Busters, tout un programme déjà. Les plus perspicaces d'entre vous auront peut-être déjà reconnu, rien qu'avec ce nom, qui se cache derrière le bidule.
La chanson ! La chanson ! La chanson ! Cela commence avec une sonnerie de téléphone et non ce n'est pas du Blondie. C'est la sonnerie horrible (forcément horrible) d'un téléphone portable (et Dieu sait qu'il n'y a rien de plus ignoble que cela). Au bout de 3 fois on en vient déjà à haïr le machin. Et puis arrive un rythme house des plus traditionnels, avec les synthés et tout. Et une voix féminine qui nous servira de refrain accrocheur ("I want to 1-2-1, I want to 1-2-1 with you"). Ca sent l'arnaque euro-dance. Certes, musicalement c'est bien foutu, mais naaaaan, ça craint. Mais, attendez, revenons en arrière. Une voix masculine déclame en fond sonore. Entre-coupée par une voix féminine robotique bien connue des possesseurs de portable : "please enter your security code now", "press 3 to access the menu", "thank you", etc... Que nous raconte donc cette chanson ? Cette chanson nous raconte la terrible confrontation de l'Homme contre le Mobile, digne du Desprogien, l'Homme VS le Cintre. L'Homme, perd peu à peu les pédales au contact de la Machine, puis en essayant de passer un tout simple coup de téléphone sans fil. Se heurtant à la Machine dans ce qu'elle a de plus buté.
Rien, ni le charme, ni l'énervement, rien ne fera fléchir ce portable féminisé, déjà fétichisé. Aliénation à tous les étages, avec ce refrain lénifiant qui contredit en tout point ce qui se passe en fond sonore. Et puis cette sonnerie de téléphone, qui est en décalage parfait avec la musique, horripilante, intolérable, infâme, incarnation parfaite de toute l'horreur de la société technologique dans laquelle nous vivons. Où la communication n'a jamais été aussi facile mais aussi peu "communicante". L'Homme parle à son portable "I've paid the bill last thursday ! Allo ? Allo ? I need to make a call !", le portable lui répond de sa voix de femme désincarnée : "press 1 to access the menu". Et c'est sur un constat d'échec et de résignation étrangement dérangeant que s'achève ce qui était à la base un simple morceau d'eurodance. Et cette sonnerie de téléphone, qui ne s'intègre pas du tout au morceau, qui pourra rappeler le sifflement du Ventolin d'Aphex Twin.
1-2-1 est le premier morceau anti-portable. La charge est d'une intelligence sans faille. Sous les dehors d'un morceau de dance pour s'amuser, avec un bruitage a priori rigolo. On se trouve rapidement très mal à l'aise. Et voilà la révélation finale et la plupart des lecteurs et lectrices habitués de ces lieux ont déjà reconnu, rien que par la description du morceau, qui se cache derrière ce Solid Gold Chart Busters. Enfin, presque, car non, ce ne sont pas les deux, c'en est juste un. Cette fois c'est monsieur Jimmy Cauty qui s'y est collé. Comment ça : "qui c'est celui-là ?" Dieu du ciel ! Qui ose poser cette question ?? Aller, hop, petit rafraîchissement de mémoire : KLF. Voilà, tout s'explique. Le single situationniste de ce début d'année. Que vous ne pourrez pas écouter (Cauty le dit : "ce n'est pas fait pour être écouté." Ces gens sont mes héros...), mais qui existe. Sans parler du clip, décrit ci-dessous (Cauty et Pratt déguisés en portable, Tony Blair jeté dans la Tamise, une petite blonde mignonette qui fait du play back). Et puis la bonne nouvelle : ils sont toujours là, ils veillent, JAMS pas morts !
Copie de l'article du NME relatif à ce single :
The single, which features samples of mobile phones ringing and unknown vocalist Denise
Palmer, was penned by Cauty and 'Vindaloo' co-writer/Pink Floyd (obviously a
past-their-best lineup) ex-bassist Guy Pratt. It has been mixed by Oasis' current producer
Mark 'Spike' Stent.
Cauty and Pratt, both dressed as mobile phones, and a host of stars including comedians
Roland Rivron and The Fast Show's John Thomson, filmed the video on London Bridge last
week. The promo also features a dummy of Tony Blair being thrown into the Thames.
Cauty explained: "It's awful. Hear it once and that's it, it's all over. There is
nothing vaguely hip, it's just pure now, throwaway novelty pop."
Apart from his work with The KLF, Cauty also hit Number One with 'Doctorin' The Tardis'
under the guise of The Timelords and he and musical partner Bill Drummond wrote the book
The Manual, which instructed would-be stars on how to have a Number One.
'1-2-1', released next month on Virgin, is currently 16/1 to hit Number One at Christmas,
and 100/1 to stay there until the millennium."
NME, 10 novembre 2000
Dernière minute ! Il y a un site officiel !!!!!!!
Vous pouvez y écouter le morceau, voir la vidéo, et jouer (vous devez éviter les portables volants qui lancent des éclairs !!!). Ah zut, c'est trop de bonheur, trop de génie, j'en peux plus, je vais aller me cacher pour pleurer de joie. La version Flash est le plus grand Monument qu'il m'ait été donné de croiser sur le web. Shockwave au service du surréalisme.
Et ce n'est pas tout !
Une nouvelle fois Jimmy Cauty lead et doesn't follow ! Inspiré par le simple single des Solid Gold Chart Busters, voilà un site splendide qui nous dit : luttons contre les portables ! (à ne pas louper : les vidéos de vols et de destructions violentes (et incroyablement jouissives !) de portables (par deux portables géants, forcément) qui précisent : "ces gens là ne sont pas des acteurs, ils n'ont pas été remboursés de la perte de leur mobile, bien fait pour eux !"). Il ne faut pas bien longtemps pour se douter que ce site est un complément du happening 1-2-1. Et il ne serait pas étonnant que tout le petit monde des JAMS (Cauty, Drummond, Gimpo, "Z"...) se cache derrière. Comme toujours, la musique est complémentaire d'une démarche qui hésite entre gag et cri du coeur, ne jamais se prendre au sérieux tout en agissant. Adorable, exemplaire, bouleversifiant...
Frank Black and the Catholics : Dog In The Sand
La pochette est de couleur sable. Il y a Scott, Rich, David, Eric et Frank, les Catholics plus un. Et ce un en plus, le retour de l'enfant bénit (non ce n'est PAS Joey Santiago) est bien le miracle de cet album. Eric Drew Feldman débarque dans le monde de Pistolero et transcende tout l'album. Avouons-le, il est loin de faire tout tout seul, bien sûr. S'il n'y avait pas comme base quelques unes des plus belles compositions de Frank Black en solo, il n'irait pas bien loin le Eric. S'il n'y avait pas la production affolante de Nick Vincent, les discussions entre piano, guitare et voix ne seraient pas aussi splendides. Si Rich Gilbert n'avait pas progressé, ça partirait vite fait dans le fossé. Et même, là, tenez, l'autre fils prodigue, Joey, il est là aussi, sur trois morceaux, mais il faudra y revenir. L'album fait 47 minutes, ni trop court, ni trop long, la durée parfaite, comme au temps des Pixies. 12 morceaux, et on tremble en découvrant la durée du premier, Blast Off, 7 minutes 15. Ce qui en fait la plus longue chanson de la carrière de Frank Black (exception faite de Surf Epic, donc nous allons reparler aussi (décidément)). On s'inquiète, comment va-t-il faire pour tenir la longueur, comme ça, en ouverture d'album de surcroît ? Et bien mes enfants, il la tient la longueur, il l'écrase la longueur, il ne lui laisse aucune chance. A la force du riff (Joey Santiago ? Joey Santiago !!!), de guitare, de piano, de basse, Frank Black assomme, Frank Black fait dans la démonstration de force, Frank Black nous en met plein la figure. Il nous dit : "l'essence du rock, c'est moi qui l'ai, sous clef, je ne la ressors qu'une fois tous les ans et encore." Et dès le deuxième morceau, on comprend. Après avoir dépouillé sa musique jusqu'à la moelle sur les deux premiers Catholics (il suffit de réécouter I Need Peace ou Bad Harmony pour s'en rendre compte), Frank Black reconstruit, peu à peu. Et Dog In The Sand est l'histoire passionnante, ni plus ni moins, que de la résurrection du rock, à l'ancienne, mais dans sa quintessence même. On parle là du Charles Thompson qui avait tué cette musique, toute cette musique qu'il aime, avec ses Pixies. Plaçant une pierre tombale digne de la pyramide de Kheops (Trompe Le Monde) sur le cadavre d'un genre tellement amoché, que cette dernière étincelle de vie n'avait que précipité sa tombée en poussières. Après les autres pouvaient toujours jouer à la nuit des morts-vivants, il ne restait que... du sable... Et c'est avec les cendres du rock que les Catholics font des châteaux aujourd'hui.
Avec Blast Off et I've Seen Your Picture on est en territoire connu. Frank Black nous assomme et en même temps nous rassure. Pour mieux nous trucider avec St Francis Dam Disaster... Attaque acoustique, voix belle à pleurer (le monsieur a pris des cours de chant !! Affolant... Le meilleur chanteur du monde a pris des cours de chant, et ça s'entend !), banjo déjanté et magnifique, et puis l'Idée, la Notion d'Efficacité, là, juste dans vos conduits auditifs, prenez des notes, et passez des dizaines d'écoutes en boucles avant de comprendre pourquoi nous tenons là l'une des plus parfaites chansons qui soient. Pourquoi tout s'agence de façon miraculeuse, les paroles (merveilleuses, la rupture d'un barrage, mais racontée selon le point de vue de l'eau filant vers la mer et la liberté), tous les instruments, la structure très narrative du morceau. Tout se complète. Et on est pris au piège, on se retrouve ému sans bien comprendre pourquoi, comme quand Black Francis nous racontait des histoires grotesques de E.T.s sur Bossanova. Dans son classicisme bouleversant, St Francis Dam Disaster possède déjà tout pour marquer l'an 2001. Robert Onion, le single qui signe le "grand retour" de Joey Santiago, souffre un peu de l'enchaînement. Très carré, très efficace, mais moins touchant, Robert Onion contribue à cette reconstruction du rock qu'est Dog In The Sand. Mais on s'attendait à être plus impressionné, même si, bien entendu, l'énergie réjouissante du bidule nous transporte juste comme il le faut. Mais déjà, tout est oublié avec l'arrivée de Stupid Me, une ballade piano-voix (avec un écho de guitare surf), qui n'est pas une reprise des Platters. On pense au remake frissonnant de Duke Of Earl, mais on n'a encore rien entendu (faisons durer le suspens et admirons déjà la perfection obsolète de ce si joli Stupid Me).
Et préparons-nous pour un enchaînement de baffes monumentales. Sur Bullet, cette fois on s'incline, on tombe au sol, en larmes, achevé, détruit, obligé de se rendre à l'évidence. Frank Black est Dieu, la Nature, le Grand Tout. On se fera toujours avoir comme des gosses par ses chansons. On pourra être blasés, vieux, cyniques et fatigués. Quand on tombera devant un morceau comme Bullet, on ne pourra jamais résister. Tout est là (et même un peu plus, forcément, on ne demandait pas à Eric Drew Feldman de sauver l'univers à ce point). Que se passe-t-il ? Où allons-nous ? Dans quel état j'erre ? Revolution Comes ? Nous sommes là, assis sur le sol en ciment, un peu perdu, un peu plus fou, terriblement heureux, et il nous colle son The Swimmer sans nous laisser une seule chance de reprendre notre souffle. Et pendant que se déroule une folie qui renvoie Where Is My Mind au rayon des antiquités, on se dit, soulagé, qu'il ne pourra pas aller plus loin, la seconde moitié de l'album ne pourra pas relever le gant, impossible. Mais impossible n'est pas Frank Black ! Mes enfants je vous préviens, il va aller plus loin que The Swimmer, mais peut-être n'en reviendrons-nous pas. Pause gros rock rustique avec le dantesque Hermaphroditos, qui nous offre, débordant de générosité, le temps d'essuyer les larmes de tristesse et de béatitude qui roulent sur notre visage. Et I'll Be Blue nous ouvre les portes du 7e ciel, l'extase mystique en direct, là, maintenant, surgissant de manière déchirante, prévisible et imprévisible, Frank Black l'a fait. C'est sublime, trop grand, trop fort, trop simple et en même temps, des milliers d'apprentis artistes et de stars encensées n'approcheront jamais la perfection de ces 3 minutes là. Ce I'll Be Blue est là comme une confirmation, il nous confirme qu'au lieu de s'endormir sur ses lauriers, que contrairement à ce qu'une poignée d'abrutis racontent, Frank Black va toujours plus loin, effleurant l'essentiel de ce bon vieux rock, touchant à tout, bâtissant des forteresses électriques avec du sable, et laissant s'envoler doucement ce même sable dans le soleil couchant pour délivrer des ballades en cristal. Il peut tout se permettre, il se permet tout.
Comme par exemple le rigolo Llano Del Rio, en enchaînement du sommet émotionnel de l'album. Il balance cette folie de country de la 4e dimension, bourrée de références de SF. Avant de poursuivre avec le plus grand morceau de rock'n'roll de tous les temps (euh... d'accord ça se discute, mais pour être dans l'esprit du disque il ne faut pas hésiter à dire haut et fort ce genre de choses), If It Takes All Night. Un truc que personne n'aurait osé depuis la mort de Little Richard et de Chuck Berry (quoi ils sont pas morts ? Enfin, si, théoriquement, ils sont morts). La quintessence de la chanson d'auto-radio pour aller tracer dans les rues le samedi soir. La nique au Springsteen de la grande époque. Frank Black est en train de clouer 2001 avant même que l'année n'ait eu le temps de débuter. Qui osera aller aussi loin, qui pourra aller aussi loin, dans l'efficacité, le plaisir, le classicisme ? Car, ma foi, c'est bien beau d'essayer d'innover en faisant n'importe quoi et en emmerdant son monde. Là, Frank Black se confronte avec les centaines et les centaines de rockers purs et durs qui sont passés avant lui et signe un chef-d'uvre. Performance folle, incroyable, hors du temps, obsolète et à jamais moderne, forcément, tout Frank Black est là. Et la conclusion belle à chialer qu'est la chanson Dog In The Sand ne laisse plus aucune place à toute vaine tentative d'objectivité. La mélodie de Surf Epic murmure dans ce morceau issue des chutes de Doolittle (!!). Joey Santiago donne de l'infini à son jeu de guitare. Enregistrée à 4h du matin après une nuit complète de prises, ce Dog In The Sand rêveur, gracieux, soupiré par un Frank Black qui signe là son plus bel album de performances vocales, ce Dog In The Sand achève avec panache le disque que l'on rêvait d'écouter, l'antithèse de la déception.
Il s'en vendra 15 exemplaires (je vais déjà en acheter 10, vous vous débrouillez pour le reste). Et les critiques vont encore trouver des arguments crétins pour taxer Frank Black d'affreux rétrograde et que "les Pixies c'étaient plus original, imprévisible, plus efficace et gna gna gna bavouille bavouille bavouille, on est des vieux nases, blah blah blah". Alors qu'il suffit d'écouter ce disque, pour découvrir le plus beau recueil de chansons rock depuis... foulala... depuis très longtemps croyez-moi. La conclusion ? Ecoutez cet album. Achetez cet album. Gardez précieusement cet album. Dans un an, dans dix ans, il sera toujours là, sans une ride. Dog In The Sand, ah bah ce disque il nous offre l'éternité, personnellement j'ai signé tout de suite... (20/20)
L'avis éclairé et fanatique de Dolmancé :
Puisqu'il s'agit d'un album, il faut commencer par l'impression général de l'enchaînement des chansons à l'écoute. Et cette impression est, ma foi, proche de l'orgasme perpétuel. Cette délicieuse sensation de mouillage de pantalon n'était pas aussi intense, avouons le, en ce qui concerne les 3 derniers Franky, et pourquoi n'est-ce pas? Etait-ce à cause de la qualité des chansons, comme l'affirme ces ignares de critiques? NON par tous les Dieux du rock Blackien! La cause en était un certain foutage de gueule de la finition, de l'attention portée à l'interprétation, de la trop forte confiance en son génie. Avec ce nouvel album, on se demande se qu'auraient-pu être les 3 derniers opus du maître, si ce putain d'idéal punk était moins présent, si les enregistrements avaient été bien mieux conduits (et non pas expédiés en 2 jours...2 jours mon Dieu!). Ici avec le Dog, même si l'on sait que le 2 pistes a encore sévit, bon nombre de musiciens ont participé, la production et l'interprétation sont irréprochables (arf c'est I'll be blue que j'écoute là...ya un Dieu pour les Fans de Franky...I WILL BE BLUE...). En résumé, l'écoute générale n'est jamais déçue par des défauts purement formels, et ça c'est primordial, on pourrait dire que c'est même déjà gagné!
Et je ne crois pas si bien dire. L'album commence par Blast off, dont on pourrait penser à l'intro que Frank Black veut ridiculiser Lou Reed. Mais non, ça n'a rien à voir, Blast off est un morceau extrêmement excitant et entêtant, où le génie Blackien rivalise avec le néant guitaristique du pauvre Joey Santiago (qui décidément depuis ce que l'on sait a bel et bien perdu ses deux mains).Et comme une certaine personne de ma connaissance me l'a fait remarquer, les 7 minutes de ce morceau passent comme une lettre à la poste, ce qui est le meilleur compliment que l'on peut faire à une chanson en apparence anecdotique.
Mais l'anecdotique, Franky s'en charge pour nous le transformer en perle inestimable."I've seen ton picture" en fait les frais : voilà un morceau fin et délicieux qui se goûte sans effort, qui nous berce les oreilles, qui remarquent en passant que, notre grosse peluche chante....mon Dieu...divinement....arf.
Oui divin, divin comme ce fuck'in shit kiss my ass put your dick on me j'avale tout "St francis...".Où ici l'on se rend compte que des riffs acoustiques bien soignés sont un bon début à une des plus grandes chansons de sir Charles Thompson. Les textes magnifiques agrémentent un chant dont la grâce nous ferait mourir sur place, car tel est le sort qui nous attend, mourir en écoutant Dog in the sand, Adieu...
Mais non ,c'est une blague, qui d'ailleurs n'est pas si drôle que ça puisqu'elle me semble très plausible...enfin, hum, voici Robert Onion, dont il ne faut surtout pas avoir peur de dire que c'est de loin son meilleur single depuis "Los angeles". Je l'avoue, Headache est pour moi une des plus faibles chansons du Black, ce qui n'empêche pas que je la vénère gnagnagna...Bon, Robert Onion est la chanson qui nous rappelle le plus l'époque "Teenager of the year",ce qui n'est pas à son désavantage. Ce qui est surtout bluffant ceux sont les enchaînements de ce morceau, où encore une fois mon cur saigne de joie en s'agenouillant devant la voix de Franky.
Voix de Franky..."Stupid me"...et bien oui encore une fois nous explosons les limites de la jouissance avec ce morceau, dont la mélodie par tous les Dieux de l'enfer me rend littéralement fou, folie dans laquelle je bascule irrémédiablement dès que ma mémoire me fait revivre LA VOIX de DIEU, en d'autre terme le chant, ici, du chauve est bouleversant de génie.
Il faudra un jour s'intéresser à la dose d'hormone que fait libérer l'écoute d'un Frank Black, la science y trouverait largement son compte.
La répétition étant fort désagréable, je ne serais pas long sur The Swimmer, qui contient toutes les qualités possibles, en plus d'être une création de l'ami gros bide.
Si moi aussi j'ai du bide, il se pourrait bien en revanche que je ne sois pas hermaphrodite.Ce qui n'empêche pas le huitième et orgasmiquos morceau du Dog d'être au-delà de l'appréciable, dans les hautes sphères du bonheur le plus pur et désintéressé. Franky chante comme un porc égorgé, ce qui lui va très bien d'ailleurs, avec parfois des accents de soprano shootée à la cuisine californienne, pour le plus grand plaisir de moi en personne !
Et là...tantantan...qui voici que voilà, hein? "i'll be blue"? Bê oui, et dans ta face même. Ca peut paraître dur comme ça, mais bon la vie réserve de temps à autres (surtout à autres...) des moments où Paf dans ta tronche le I'll be blue, dans ta tronche le chef-d'uvre, dans ton pif les larmes qui coulent de joie d'être triste. BAM! le riff acoustique qui pénètre dans tes os et te les fait craquer un à un, pas grave le chien ira les cacher dans le sable.
Après, c'est Llano qui se charge de panser tes blessures, sans trop se faire remarquer d'ailleurs, la discrétion est de mise lorsque l'on suit LE "i'll be blue". Néanmoins un minimum de plaisir est nécessaire pour supporter le coup précédent, et tout cela le petit et gentil Llano le fait très bien.
Il est difficile de concevoir que, pour une personne comme moi la distribution de compliments est extrêmement difficile. Or ce n'est pas fini. Car voilà, Franky nous assène en avant dernier chef d'uvre de son chef d'uvre, "If it takes all night".
Et c'est pas une mince affaire, puisque tout un attirail de superlatif devrait être utiliser afin de le décrire, mais les superlatifs j'en ai marre! j'en ai ras le cul bon dieu, cette chanson est magnifique, jouissive, excitante, cause de pogos dévastateurs, cause d'orgasmes impromptus et...point. Ceci suffira pardieu.
"Dog in the sand"? et bien une fois que l'on oublie "surf épic", cette chanson se révèle être le trésor idéal pour finir l'album. Néanmoins, il faut pouvoir l'oublier "Surf épic"...
(Note de Ed : Dolmancé s'excuse d'avoir oublié Bullet, chanson sublime aussi, portée par une grande parodie du "son" Joey Santiago).
Mayhem : A Grand Declaration Of War
Mon premier disque chroniqué en 2001 est sorti en mai 2000.... Ca commence bien. Oui mais je suis désolé, cet album n'est arrivé jusqu'à mes oreilles qu'en janvier de l'an de grâce 2001, et je ne pouvais pas, mais vraiment pas me priver d'en parler. Car voilà, A Grand Declaration Of War est un chef-d'uvre, un hénaurme chef-d'uvre, comme il n'en sort jamais plus de 2 ou 3 dans une année. Un disque proche de la perfection, qui surprend, qui enthousiasme, qui fascine, qui impressionne, qui fait régulièrement tomber la mâchoire par terre, voire même continuellement chuter la dentition sur le sol. Ce qui est le cas avec cet album monstrueux, le plus ambitieux et le plus risqué sorti l'année dernière.
Bon, je vois déjà les questions et les exclamations (voire les insultes) arriver. "Mayhem ? C'est pas ce groupe de Black Métal norvégien, tristement célèbre pour une accumulation de meurtres, suicides, satanisme, horreurs, malheurs, etc.... ???". Et bien, oui, on parle du même Mayhem. Celui de Dead (suicidé), Euronymous (assassiné), Varg (assassin), Hellhammer (le meilleur batteur du monde, le survivant), etc... On parle du Mayhem à qui nous devons le plus bel album de Black Métal des années 90 (De Misteriis Dom Sathanas... hein ? "Black Métal" et "beau", ça ne va pas ensemble ? Oh vous, vous n'avez jamais lu de Baudelaire et n'avez jamais vu de films de Cronengerg, il me semble...). On parle du Mayhem qui, après l'hécatombe, s'est reformé autour de Hellhammer (qu'on ne présente plus), Maniac (le "chanteur" d'origine), Necrobutcher (notez les noms "d'la balle", lui c'est le bassiste, aussi d'origine, avant la "parenthèse" sanglante du début des années 90) et Blasphemer (le remplaçant de Euronymous aux guitares, digne remplaçant). Et alors c'est du métal pour boutonneux ? C'est Spinal Tap ? Oh que non ! Oh que non !
Car A Grand Declaration Of War, comme je le disais au début, est un album incroyablement riche, intelligent, risqué et en même temps abordable. Et qui enfonce totalement le Kid A de Radiohead dans le domaine du "attention on expérimente mais on reste proche du public avec de vraies bonnes chansons". A Grand Declaration Of War est un concept-album timbré, scindé en trois parties. La première consiste en un Ep sorti en 1998, Wolf's Lair Abyss, qui en 5 morceaux était un grand best of-résumé du Black Métal des origines jusqu'aux plus intéressantes évolutions du genre sur la fin des années 90 (essentiellement sous la poussée de Emperor, le groupe "concurrent" de Mayhem en matière de recherches musicales, on imagine d'ailleurs que Ihshan, le "cerveau" d'Emperor, doit toujours avoir ce Grand Declaration en travers de la gorge, on lui a volé le disque qu'il rêvait de faire). Donc, Wolf's Lair Abyss, c'est encore du Black à l'ancienne, très rapide, très brutal, effrayant, avec un Hellhammer de plus en plus inhumain (si vous n'avez jamais entendu un disque où sévit Hellhammer, vous êtes très loin d'imaginer de quoi il retourne) et un Maniac hallucinant qui empile les pistes de voix terrifiantes.
Puis vient A Grand Declaration Of War, composé des parties 2 et 3. Et là on prend la baffe du millénaire, la claque apocalyptique. On attendait du métal jouissif et enthousiasmant, et on se retrouve avec un disque totalement imprévisible, qui part dans tous les sens, qui ose tout, qui aborde tous les genres. Un album incroyablement ambitieux, qui met des coups de pieds dans toutes les étiquettes pour ne laisser que le chaos au final. Dès l'ouverture avec le morceau titre, on se pose des questions... Un rythme martial, des breaks étonnants, un riff menaçant, lorsque les (oui ! les !) voix arrivent on se tient sur la défensive. Où allons-nous ? On a l'impression de monter (oui ! monter !) vers l'Enfer. Porté par l'incroyable Hellhammer qui s'apprête à nous planter le premier poignard dans le dos sur le second morceau (The Lies Where Upon You Lay). A partir de là on comprend que l'on ne va plus rien comprendre. Tout va trop vite, des breaks partout, des empilements de riffs, des accélérations, une dizaine de variations à la seconde, le dentier tombe sur le sol. Et Maniac nous harangue avec sa voix "normale" (on entend plus sa voix normale que sa voix Black sur cet album, oui je sais ça choque les puristes à la con (les puristes de métal, mon dieu, mon dieu, aussi graves que les puristes de rap, c'est dire...). Avec le génie de faire correspondre, de mélanger, ses différents styles de "chants", Maniac impressionne, et renforce l'impact de paroles moins débiles que d'habitude ( ce n'est plus "Antéchrist superstar" ou "les vikings sont revenus huh huh !", ouf... ouf !). Je disais donc : on ne comprend plus rien à ce qui se passe, le tempo changeant aussi souvent que les ambiances (toujours très sombres et agressives, oui, ne le cachons pas, on est là pour ça quand même. Pourtant, encore plus que De Misteriis, Grand Declaration est un disque vraiment touchant, chargé d'émotions contradictoires, les fans de Nine Inch Nails ou du Velvet Underground peuvent comprendre ce que je veux dire.). Bon alors là on est bien embêté pour savoir dans quel genre de musique on se trouve. Au fil de l'album, Mayhem fait du Black, du Death, du Hardcore, de l'Indus-Electro (? ! ?), de l'Ambient Gothique (!!!), du Hard, du Heavy, du Thrash.... Et bien souvent tout en même temps... Bon sur le morceau 3, A Time To Die, on se dit que là on est dans le Death... ou dans le Speed... enfin on s'en fout, ça va trop vite, ça casse, ça relance, ça lamine, Hellhammer n'est pas humain, non, aucun humain ne peut faire ce qu'il fait... Et on n'est pas prêt de ramener sa gueule pour lui adresser la parole (HAVE I BEEN UNDERSTOOD ???!!!??? ... oui, oui, msieur Maniac, on a compris...).
Et l'album se poursuit, de plus en plus hallucinant. View From Nihil s'ouvre comme une chute du Waiting For The Worms de The Wall (!!!), pour exploser soudain dans une débauche de métal effroyable, et en même temps tout cela reste vraiment accrocheur, vraiment agréable, on ne s'ennuie pas une seule seconde (c'est dire si les fans de Black Métal ont détesté ce disque...). C'est affolant, affolant, affolant, toujours plus de variations, toujours plus de folie. La deuxième partie de View From Nihil, nous accueille par un duo Maniac normal/Maniac possédé avant de rapidement littéralement exploser sur 30 secondes de silence. Et ainsi nous entraîner dans la 3e partie de l'album. Il Principe. Introduit par quelques mots murmurés... Cette dernière partie, la plus incroyable, vaut à elle seule l'investissement. Cela commence avec le morceau le plus "osé" de l'album, que seul Mayhem pouvait se permettre d'envoyer dans les conduits auditifs des fans de métal (qui ont dû faire des syncopes à répétition...). A Bloodsword and a Colder Sun que cela se nomme. Et pour ainsi dire ce morceau ne ferait pas pâle figure sur le Pretty Hate Machine ou le Downward Spiral de monsieur Trent. Oui, oui, c'est de l'electro indus gothique. Avec une boîte à rythme, des effets electro, et des plages de synthés. Et alors ? Alors c'est sublime. Vraiment. Vraiment excellent. A la hauteur du défi. Le minimalisme s'avère totalement payant, en particulier sur le "refrain" au vocodeur (!!!!!!) tout à fait admirable. La vache ! Incroyable ? Mais vrai ! Après bon on s'embrouille dans les numéros de pistes, tous les morceaux étant découpés, fractionnés, paumés. Disons que je ne vais pas tout vous raconter, parce que sinon où il est l'effet de surprise, hein ? Enfin, même en connaissant l'album par cur on est toujours surpris... c'est dire... Disons qu'il y a une folie épique et sublime de près de 10 minutes, le plus beau morceau de l'album (avec un pont dark ambient !) ; il y a encore des voix au vocodeur en ouverture d'un morceau hardcore totalement génial ; il y a un phrasé rap perdu dans du black pur et dur ; il y a un morceau caché.... C'est n'importe quoi, c'est excessif jusqu'à l'explosion, cela touche à tout, et cela réussit en tout ! Alors que dire ? Cet album fait du neuf avec du vieux et s'impose sans problème comme le disque de métal (voire de rock en fait), le plus intelligent et le plus réussi depuis... foulalalalalala... depuis... on ne sait plus quand.... un disque de métal intelligent, varié, ambitieux, entièrement réussi ? Personnellement, je n'en ai pas croisé souvent, oui, c'est même un cas d'école. Non, bon, les enfants, je sais que tout cela ne va pas plaire à tout le monde (surtout si ton groupe favori est Supertramp comme dirait Anal Cunt (oui j'ai de supers références moi alors, non, je n'aime pas Anal Cunt, faut pas abuser non plus)). Mais bon, je le clame haut et fort, et encore plus fort que cela : ce disque est un Chef-d'Oeuvre. (20/20 oui ! 20/20 !!)
L'avis éclairé de Dolmancé :
Ce disque est vraiment tétanisant de génie, il fait froid dans le dos par sa diversité, sa justesse (pas un moment on imagine rire), son lyrisme (je suis fan de Maniac maintenant), et sa faculté à s'ouvrir à autre chose que du Black sans pour autant se trahir. Comme nous l'avions remarqué, ce disque est aussi un hommage à The Wall et à Brian Wilson(?)( cf. les churs à la fin du disque),mais il passe en revue toute l'histoire du métal, du Sabbath au Maiden ,en passant par le hardcore puis le néo-métal (si si y a des passages typiquement Faith No More, sans qui le "néo-métal" n'existerait pas). Tout cela, ça va sans dire, de la manière la plus naturelle et la plus grandiose. Inutile de préciser qu'à côté de ce monument de Mayhem, les groupes de métal dont ils s'inspirent (consciemment ou pas) font pâles figures. Je n'écouterais plus de hardcore maintenant sans que mon esprit prenne pour référence ce fameux morceaux (note de Ed : To Daimonion), qui ridiculise tous les bands de hardcore "accrédités".