Le triomphe de l'esthétique PC Music. Un fourre-tout d'expérimentations dingues, à mi-chemin entre la parodie et la sincérité. Une tentative étonnante de définir la pop "du futur" qui donne l'impression d'être déjà demain.
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Floating Points - Elaenia
Mélange d'electronica, de jazz et d'ambient, Elaenia défie les étiquettes et offre un paysage sonore d'une grande diversité. Tous les genres abordés, ou simplement effleurés, le sont avec un talent immense. Une remarquable démonstration de maîtrise pour un premier album.
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U.S. Girls - Half Free
Du féminisme revendicateur enveloppé dans une pop intemporelle qui trace des ponts invisibles entre les années 50, 80 et 2010. Vaporeux, coupant, débordant de mélodies insidieuses : le fond et la forme sont en parfaite adéquation.
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CHVRCHES - Every Open Eye
Certes, c'est un peu la même chose que le premier album, mais c'est toujours aussi bien ; peut-être même mieux sur la durée. Every Open Eye est sans doute moins étrange, moins virulent aussi, mais il compense par la qualité des chansons, toutes des hymnes en puissance.
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Christopher Owens - Chrissybaby Forever
Un fantastique recueil de chansons d'amour et d'angoisse, d'une beauté presque irréelle qui n'aurait pour seul défaut qu'une trop grande générosité. Christopher Owens remplit son disque à raz-bord, au risque de perdre l'auditeur au milieu de tant de compositions aussi précieuses. Les plus patients, les plus attentifs, les plus sensibles risquent de ne jamais en revenir.
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Destroyer - Poison Season
A ceux qui ont connu tardivement Destroyer avec Kaputt, Poison Season pourra sembler difficile d'approche. Pour les autres, ils retrouveront les velléités habituelles de Dan Bejar, son rock érudit qui mélange les genres sans se préoccuper des conventions. Ici il n'hésite pas à sortir le grand orchestre et à laisser son inspiration le porter au hasard. Poison Season se révèle au fil des écoutes, à chaque fois davantage, avant de nous enlacer pour ne plus nous quitter.
14
Lana Del Rey - Honeymoon
Ennui distingué, dépression qui se noie dans la frivolité, fantômes de fêtes hollywoodiennes, nostalgie d'époques idéalisées. Tout chez Lana Del Rey respire la mise en scène. Mais quelle mise en scène ! David Lynch, Blake Edwards, Stanley Donen, Antonioni et James Bond, le chic et le carton pâte. Tout cela ne serait qu'un jeu, une imitation, un faux semblant ? Peut-être. Le doute sera toujours présent. Pourtant, et si, derrière la comédienne parfaite pour son rôle, se cachait une vraie mélancolie ?
13
Natalie Prass - Natalie Prass
Quand la variété atteint le rang d'œuvre d'art, cela donne Natalie Prass et son album sophistiqué et adorable. En écoutant bien, on y découvre une inattendue part de noirceur. Et puis il y a cette voix, de celles qui transcendent les arrangements les plus classiques.
12
Marina and the Diamonds - Froot
L'humour et le glamour, la crise existentielle et le plaisir, l'album de Marina and the Diamonds se donne avec une sincérité absolue, toutes les émotions sont déployées de manière désarmante. C'est de la pop, diantre, mais quelle pop ! Le grand jeu ! La totale ! Les plus grands refrains, les sentiments les plus touchants, transcendés par une chanteuse star qui use de ses charmes pour mieux nous transporter dans un univers personnel qui redonne foi en la musique populaire.
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Jessica Pratt - On Your Love Again
Comme avec Joanna Newsom, la première approche de l'univers de Jessica Pratt se fait par sa voix. Très particulière, elle pourra déconcerter l'auditeur et même, malheureusement, laisser les plus superficiels sur le côté. Pourtant il ne faut pas longtemps pour succomber aux attraits du deuxième album de la chanteuse américaine. Les prémisses sont issues de la plus pure tradition folk, que la production, délicieusement lo-fi, rend d'autant plus intemporelles. Mais les chansons se révèlent bourrées de petites trouvailles, de surprises discrètes et surtout de mélodies sublimes.