Du supergroupe des New Pornographers, on commence à bien connaître les carrières solo de Carl Newman, Neko Case et Dan Bejar (Destroyer, que vous croiserez probablement plus haut dans ce top), mais il faut aussi compter sur Kathryn Calder. Son deuxième album est une petite pépite de chansons discrètes, d'une rare délicatesse. Ne passez pas à côté sans lui donner sa chance.
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Empress of - Me
De la pop synthétique qui échappe aux étiquettes en convoquant aussi bien le R'n'B que les expérimentations électroniques. La personnalité de Lorely Rodriguez et ses thèmes personnels et politiques offrent une dimension supplémentaire à ce deuxième album qui promet encore beaucoup pour la suite.
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Haiku Salut - Etch and Etch Deep
Un trio féminin qui œuvre dans un mélange de folk, d'électro et d'indéfinissable, intégralement instrumental. Normalement, une telle description ne peut que vous donner envie. Et vous avez bien raison : essayer la musique de Haiku Salut c'est tomber aussitôt sous son charme.
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Kendrick Lamar - To Pimp a Butterfly
Le monument générationnel, l'album de rap qui veut changer le "game". Kendrick Lamar essaie d'englober en un peu plus d'une heure tous les thèmes sociaux et toute la musique black. Politiquement et musicalement, c'est un disque d'une importance indéniable. On peut s'y épuiser, mais il invite aussi à s'y replonger régulièrement.
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Gaz Coombes - Matador
Encore mieux que Blur, le chanteur de Supergrass offre un superbe opus en solo, d'une grande richesse dans les tonalités et les genres abordés. Avec, comme toujours, une qualité d'écriture exceptionnelle.
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Jenny Hval - Apocalypse, girl
Jenny Hval adopte une approche musicale nettement plus minimaliste que sur ses précédentes œuvres, pour mieux mettre en valeur son discours. Du féminisme, oui, mais porté par des images inoubliables, sources de malaise et de réflexion. Brillant.
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Stara Rzeka - Zamknęły się oczy ziemi
Comme vous l'avez peut-être deviné, il s'agit d'un artiste polonais. Ne soyez pas rebuté a priori par l'origine géographique et l'imagerie médiévale. De toutes les fresques expérimentales de 2015, c'est peut-être celle auprès de laquelle je reviens le plus. 1h30 de musique envoûtante, entre introspections à la guitare acoustique et monuments aux tonalités ambient qui testent de nouvelles limites sonores. On peut en revenir transcendé.
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Vince Staples - Summertime '06
"L'autre" chef-d'œuvre du rap en 2015, par un petit prodige de 22 ans. Summertime '06 n'adopte pas les atours sonores et thématiques épiques du monument de Kendrick Lamar, il n'est pas moins grandiose. Et probablement plus attachant. Ce n'est pas pour rien que la pochette évoque Joy Division, la musique est sombre, minimale, forte d'une production oppressante. Vince Staples parle depuis les miasmes urbains, sa voix est claire, forte, passionnante.
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Elysia Crampton - American Drift
Elysia Crampton fait du collage sonore pour évoquer l'histoire de la Virginie ainsi que ses origines latino. American Drift est donc un disque politique et sociologique, qui évoque en particulier l'album de David Byrne et Brian Eno, My Life in the Bush of Ghosts. L'attention de l'auditeur doit être totale, mais cette exigence porte des fruits passionnants.
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Joan Shelley - Over and Even
Merveilleuse quintessence de la folk. Une musique d'une pureté absolue, qui donne l'impression de respirer plus profondément, de penser plus clairement. Une méditation sonore, une pause indispensable au sein de la confusion du monde.